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Au tour de l’Eurométropole de tenir son conseil de crise

L’Eurométrople va rendre compte à son tour de son déconfinement. À suivre en direct à partir de 14h30.

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Après la Ville de Strasbourg lundi, au tour de l’Eurométropole d’avoir son premier conseil à distance, crise sanitaire oblige. Une quinzaine des 100 élus seront présents et le reste à distance. Les deux premières délibérations seront d’ordre technique, pour permettre la vie du conseil.

Ensuite, place aux cinq communications. Une de plus qu’à la Ville, puisque l’Eurométropole a adhéré au fonds « Résistance » de la Région Grand Est pour les associations, TPE et PME touchées par la crise liée au coronavirus. La participation de l’assemblée des 33 communes se solde à 988 178 euros, selon la règle de 2€ habitant. Ce fonds de solidarité régional, d’un total de 44 millions d’euros, permet des avances de trésorerie jusqu’à 10 000€ pour les entreprises à l’arrêt ; 30 000€ pour les associations, ainsi que des primes jusqu’à 5 000€ dans les secteurs « essentiels » qui ont poursuivi leur activité : chaîne agricole et agro-alimentaire ; produits de santé et protection ; transport et logistique ; tourisme ; sport et culture.

Le moment des premières ardoises

Côté Finances, la crise est déjà estimée à 28 millions d’euros à la fin avril pour l’Eurométropole, sur un budget total d’1,4 milliard environ. Dans le détail, il s’agit de 2 millions de dépenses nouvelles (1M€ pour « Résistance » et 0,9 M€ pour du matériel) et 26 millions de manque à gagner, soit 18M€ pour les transports en commun, 3,7M€ de taxe d’aménagement (les travaux) et 2M€ de taxe de séjour. Ces « trous » seront amenés à se prolonger dans le temps. Néanmoins, quelques dépenses publiques ont été diminuées : moins d’heures supplémentaires, étalement des dépenses liées aux chantiers et donc diminution de l’endettement.

Lundi en séance, des précisions ont été demandées sur les loyers d’entreprises et associations que perçoit la collectivité. Sont-ils suspendus, annulés, pour qui et combien de temps ? « On regardera cela au fur et à mesure et de manière transparente. Certaines entreprises peuvent payer et demandent à le faire », assure le président Robert Herrmann (PS).

Robert Herrmann
Robert Herrmann, qui devait arrêter la politique, est toujours aux commandes de l’Eurométropole, avec Yves Bur son bras droit qui ne s’est pas représenté à Lingolsheim. (photo Pascal Bastien / Divergence)

Les deux points suivants, sur les masques et la prime journalière aux agents pour la continuité du service public, sont similaires à ceux présentés lundi.

Le dernier point est celui du déconfinement à partir du 11 mai. Au programme : la reprise des médiathèques, des déchetteries, des transports en commun « vers 70% de l’offre normale à compter du 11 mai et 80 % d’ici fin mai ». En revanche les piscines et plan d’eau attendront au-delà du 1er juin.

La question des vélos

L’Eurométropole est aussi pressée par plusieurs associations et collectifs cyclistes de mettre en place des aménagements provisoires pour les vélos, à l’instar de nombreuses grandes villes de France. Le vélo est vu comme un moyen de déplacement permettant la distanciation sociale, alternatif à la voiture individuelle et aux transports en commun qui repartiront au ralenti.

À cette demande, Robert Herrmann répond :

« Je préférerais que l’on investisse dans du solide plutôt que dans de l’éphémère. On a vu les effets sur l’Avenue du Vosges avec quelques satisfaits, mais beaucoup de mécontents. »

Ainsi, l’élu strasbourgeois souhaite des investissements sur « les jonctions du réseau existant », pour le sécuriser. Trois critères ont été retenus :

  • Résorption des points noirs et accidentogènes
  • Traitement de discontinuités
  • Demandes récurrentes des communes et des associations cyclables

Dans la « communication » sur le déconfinement aux élus, il est indiqué que 1,5 million d’euros supplémentaires seront inscrits au budget pour ces travaux. Quelques jours plus tôt, le maire de Strasbourg, Roland Ries (divers gauche), avait aussi mis un coup de frein à ces revendications en expliquant en conférence de presse que « Strasbourg et l’Eurométropole ont déjà le réseau le plus développé de France avec plus de 700 kilomètres ». Le maire a néanmoins créé un groupe de travail piloté par Jean-Baptiste Gernet (La Coop.), son adjoint sur les mobilités. Quelques idées comme transformer la Grande-Île en zone de rencontre ou d’ouvrir les couloirs de bus aux cyclistes semblent néanmoins avoir eu l’oreille attentive du maire.

Parfum de campagne ?

Côté débats, Roland Ries avait demandé de « faire abstraction de la campagne des élections municipales », mais elle a bien été présente en filigrane lundi. Des thèmes comme la gratuité du stationnement, le soutien aux commerçants ou la transition écologique ont plusieurs fois été évoqués. À l’instar de la fin du mandat puis de la campagne, les colistiers d’Alain Fontanel (LREM), Jean-Baptiste Gernet et Paul Meyer ont critiqué l’action des bailleurs sociaux, et donc par ricochet leurs anciens collègues Philippe Bies (PS) et Syamak Agha Babei (colistier écologiste). Et Roland Ries a renvoyé certaines explications… au conseil de l’Eurométropole « dont c’est la compétence ».

À l’échelle des 33 communes aussi, une campagne dite « de troisième tour » reste en suspens. Il faudra désigner un exécutif et un ou une futur-e président-e quand les élections seront terminées partout, vraisemblablement à l’automne. Ainsi, la prise de parole pour le groupe « Pour une Eurométropole équilibrée » de Pia Imbs, maire (sans étiquette) d’Holtzheim réélue et première candidate à la présidence devrait être scrutée de près.

Autre particularité de ce conseil, des maires et représentants de communes du mandat 2014-2020 seront toujours là. Parfois leur successeur a été élu le 15 mars et attend d’être intronisé. C’est par exemple le cas d’Yves Bur, vice-président (divers droite) qui avait passé la main à Lingolsheim à Catherine Graef-Eckert, élue en mars. Autres cas atypiques, les trois maires sortants qualifiés au second tour mais pas réélus, à savoir Claude Froehly à Illkirch-Graffenstaden, Jean-Louis Hoerlé à Bischheim et Jean-Marie Beutel à Ostwald. Enfin, Andrea Didelot (non-inscrit) tentera à nouveau de faire valoir sa motion sur une baisse de 16% de la rémunération des élus. Face à l’hostilité de plusieurs groupes, elle n’avait pas été soumise au vote.

Comme pour la Ville de Strasbourg, la date du prochain conseil n’est pas arrêtée. Néanmoins, un budget rectificatif devrait être voté d’ici le mois de juillet.

À suivre en direct à partir de 14h30.


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