
En seulement quatre ans, ce restaurant est devenu un incontournable des tables strasbourgeoises. Formule du jour alléchante et carte changeante, les C&C n’ont pas beaucoup hésité, ils ont adopté ces Sales Gosses !
Dans la salle
D’abord, il y a l’emplacement : boulevard Clémenceau, en face de la caserne, en lieu et place d’un restaurant chinois, autant dire au milieu de nulle part. Le pari était osé mais répondait aussi à un véritable manque dans ce coin de Strasbourg. Tous ceux qui gravitent autour de la place de Bordeaux vous le diront : difficile d’y trouver une bonne table voire même une table tout court.
En 4 ans d’existence, la salle a déjà été transformée. Le choix des couleurs (murs marron, vert anis et bayadère) et des matières est plus dans le style de Valérie Damidot que de Marie-Claire Maison, mais si on oublie le plafond en plaque carrées, l’ensemble reste très chaleureux. Le service est professionnel même si le côté un peu pète-sec/pince sans rire du maître d’hôtel peut en déstabiliser certains, au final c’est personnalisé et attentionné.
Dans l’assiette
Le principe ici, c’est une carte qui change environ tous les deux mois. Une idée originale et qui oblige à se renouveler. A chaque fois, le chef décline ses recettes autour d’une région. L’idée était culottée, il fallait vérifier si elle tenait ses promesses. Ainsi, les assiettes ont déjà voyagé en Catalogne ou à la Réunion, cette fois c’est en Normandie où sont invitées nos papilles.
Pour commencer un foie gras chaud aux pommes en cocotte pour Madame Churros et des maquereaux marinés au citron accompagné d’un tartare de pommes crémées pour Monsieur Choucroute. Rien à redire, des quantités correctes qui laissent la place pour la suite et surtout un foie gras en salé-sucré qui n’est pas noyé sous un goût trop prononcé de sucre, la pomme apporte un peu de douceur et une pointe d’acidité. Une entrée tout en subtilité. La simplicité des maquereaux marinés est agréablement relevé par le tartare de pommes.

Pommes et foie gras : un mariage connu mais bien maîtrisé

Mmmmmmmmaquereaux!
Pour les plats : une côte de veau au jus de calavados très bien servie, à la cuisson parfaite. L’oignon nouveau cuit est un légume inattendu et délicieux. Il est servi avec un fagot d’asperges et une pluie de petites girolles. Si on voulait chipoter, on ajouterait qu’un peu de rab de jus eut été le bienvenu.
Côté cochon (on parle de viande hein, ne vous détrompez pas) le carré de porcelet et boudin comme à Mortagne ont ravi l’amateur éclairé de cochon qu’est Monsieur Churros. Le carré était fondant et le boudin bien assaisonné. Le porcelet était servi avec un caviar d’aubergines, Monsieur Choucroute, ce grand classique dans l’âme, aurait préféré une basique pomme de terre ! Deux plats gourmands qui racontent bien la Normandie (et voilà, on parle comme dans « Top Chefs »).

Servi avec la côte de veau, un grand gnocchi, mariage réussi entre Italie et Normandie

Tout est bon dans le cochon!
Et une fois n’est pas coutume, quoi que… les C&C se sont faits la totale. Tartelette café-vanille-chocolat, rien que ça, pour Madame Churros qui a adoré l’idée des petites meringues qui parsèment la tartelette. En revanche, comme souvent quand il y a du café dans un dessert, le petit noir du Brésil est un peu trop présent au goût éclipsant les autres saveurs. Pour Monsieur Choucroute, clafoutis pistache-cerises, un mariage parfait, une crème pistache de tuerie et un excellent dessert de restaurant.

Quelques meringues bien placées

Clafoutis cerises pistache
Dans les verres
En apéro, l’incontournable bibine vous coûtera 2,80€ et le copain bianco italien est à 3,90€ . C’est une bouteille de Sancerre blanc qui nous a très agréablement accompagnée. Son prix dans la moyenne des tarifs pratiqués sur la carte des vins, soit 28€ la bouteille.
Dans l’ensemble
Les C&C ont déjà tout tenté chez les Sales Gosses : la formule déjeuner du midi à 15€ (entrée-plat), le repas de fin d’année du boulot avec menu + boissons + café pour 41,50€ ou comme cette fois la belle totale à 55 euros par personne. Et à tous les prix, ils ont été conquis. Seul bémol : pour un déj vite fait ou dîner en amoureux, en semaine comme le week-end, ici pas d’improvisation possible, la réservation est obligatoire et souvent la maison ne fait qu’un seul service. En ce moment c’est le bassin méditerranéen qui est à l’honneur.
Y aller
Les sales gosses – 56 boulevard Clémenceau à Strasbourg. 03 88 25 55 44. Fermeture hebdomadaire : samedi midi, dimanche, lundi midi. Petite terrasse. www.restaurantlessalesgosses.com
http://jacktyphus.wordpress.com/2011/03/13/la-cantine-des-sales-gosses-de-strasbourg/