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Des peines de prison prononcées contre les anti-GCO qui ont construit une cabane sur le tracé

En avril dernier, 13 militants contre le GCO étaient placés en garde à vue après avoir construit une cabane sur le tracés de l’autoroute. Mercredi 20 novembre, ils ont été condamnés à des peines allant de 2 mois de prison avec sursis à 4 mois de prison ferme.

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Des peines de prison prononcées contre les anti-GCO qui ont construit une cabane sur le tracé

Le verdict du « procès de la butte » est tombé mercredi 20 novembre au tribunal correctionnel de Strasbourg. Treize militants écologistes ont été condamnés pour avoir construit une cabane sur le tracé du Grand contournement ouest (GCO, lire tous nos articles) en avril dernier. Onze d’entre eux étaient jugés pour vol en réunion avec dégradations.

Selon Vinci, l’entreprise en charge du chantier, du matériel de chantier aurait été déplacé pendant l’action. Ce motif a été requalifié en vol avec recel. Dix de ces personnes ont été reconnues coupables et condamnées à des peines de 2 mois de prison avec sursis. La onzième personne a été condamnée à « 60 jours amende », ce qui signifie qu’elle doit payer une amende de 300 euros ou bien aller en prison pendant 60 jours.

4 mois de prison ferme pour un militant

Les deux dernières personnes étaient jugées pour violences envers des personnes dépositaires de l’autorité publique (des gendarmes). L’une a été condamnée à 4 mois de prison ferme, l’autre à 4 mois de prison avec sursis.

En effet, une altercation a eu lieu pendant l’évacuation de la cabane. Cette intervention a été unanimement critiquée par les activistes qui se déclarent « pacifistes ». Ceux-ci dénoncent des violences policières, notamment un gazage en milieu clos, dans la cabane, alors qu’une petite dizaine d’individus se trouvaient à l’intérieur. Une militante a réalisé un montage vidéo qui dénonce cette intervention :

« Une volonté de réprimer »

Dans la motivation de sa décision, le juge reconnait des vices de forme dans l’intervention des gendarmes. Mais il indique que les activistes auraient dû se soumettre aux forces de l’ordre. Il doute même de réelles violences perpétrées et évoque « l’apparence d’une résistance » pour justifier les peines.

Le juge explique aussi que les panneaux de signalisation qui ont été déplacés pendant l’action viennent du chantier. Selon lui, ces objets ont été récupérés suite à un vol. La construction d’une cabane par les militants constituerait donc du recel. C’est sur cette base que 10 personnes ont été condamnées à deux mois de prison avec sursis.

Sur la cabane, les militants ont affichés divers slogans, tels que « Non au GCO » ou « ZAD ». (Photo remise Zaddumoulin / Rue89 Strasbourg / cc)

Me Florence Dole, l’une des trois avocates des anti-GCO, a réagi suite à ce délibéré :

« J’ai eu au téléphone certains des condamnés. Ils sont consternés et ont le sentiment qu’il y a une volonté de les réprimer. On parle de peines d’emprisonnement pour des jeunes qui ont construit une cabane pour manifester leur opposition au GCO… Le tribunal nous donne raison sur le fait que les gendarmes ont agit suite à un ordre illégal et sur des vices de forme lors de l’intervention, mais prononce tout de même des condamnations extrêmement sévères. Il faut qu’on en discute, mais il est probable que nous fassions appel car certains éléments sont très discutables juridiquement, notamment la requalification en recel. »


#GCO

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