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Deux grands spectacles d’été sur la Cathédrale et à Kœnigshoffen

La municipalité publie un appel d’offre pour deux sons et lumières « d’envergure », trois semaines après les attaques de l’opposition qui imaginait une suppression de ce rendez-vous estival. Aux Docks Malraux, un quartier flottant et verdoyant sera proposé.

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Deux grands spectacles d’été sur la Cathédrale et à Kœnigshoffen

« Le grand spectacle d’été aura lieu du 3 juillet au 29 août sur deux sites, place du Château et au Parc naturel urbain Ill-Bruche ». Avec la publication d’un appel d’offre, la maire Jeanne Barseghian (EELV) compte clore une polémique sur la programmation estivale qui l’a passablement agacée en conseil municipal.

Un changement non-annoncé

Comme souvent avec les écolos, la nouvelle municipalité a voulu annoncer des changements sans forcément les détailler au préalable. Les premières interprétations sont alors venues de l’opposition. Lundi 15 février, l’ancien premier adjoint et désormais opposant Alain Fontanel (LREM) annonçait que le spectacle d’été « ne reviendra pas pendant 6 six ans ». Le projet de délibération venait d’être présenté lors de la séance de préparation qui se tient une semaine avant le conseil municipal. L’analyse des opposants : avec 708 000 euros répartis sur huit lieux, impossible d’avoir quelque chose d’équivalent à ce que la capitale alsacienne a connu. Une interprétation qu’ont ensuite contesté les écologistes. Mais trop tard, la confusion était déjà de mise dans les esprits.

Lundi 22 février, la délibération, aux contours vagues, prévoyait huit sites à animer sous des formes diverses. Jeudi 4 mars, dans le cahier des charges, ce sont finalement deux lieux qui sont retenus, pour un spectacle son et lumière : la place du Château, c’est-à-dire la façade ouest de la Cathédrale, et la partie à Koenigshoffen du moins connu Parc naturel urbain Ill-Bruche qui relie des espaces verts de la Montagne Verte à Eckbolsheim. Plus précisément, la municipalité flèche ses demandes sur la tour du Schloessel et le parc Albert Schweitzer, avec une possibilité d’étendre ce spectacles, « en journée et de nuit » au « Théâtre de verdure » et au parc Eugène Imbs.

Les prestataires doivent envoyer des proposition autour du thème « l’invitation à l’imagination ». Côté Cathédrale, la municipalité s’attend à ce que « l’ensemble de la place » soit illuminé, et pas uniquement la façade ouest de l’édifice religieux. Jeanne Braseghian note que « le spectacle de la Cathédrale n’a jamais été figé ».

La façade ouest de la Cathédrale devrait être à nouveau illuminée comme chaque été. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg

« Une offre nouvelle sans trop se disperser »

Les candidats doivent envoyer des propositions pour animer les deux lieux. L’enveloppe se partage à 60% pour la place du Château et 40% pour la partie PNU. Avec cette répartition des fonds, la majorité avance une concrétisation de « l’équité territoriale », une des boussoles de son mandat, ainsi qu’une manière de « valoriser notre patrimoine naturel », convaincue du « potentiel » du parc à l’ouest de Strasbourg. La municipalité imagine une « circulation » des personnes en raison de « l’impératif sanitaire ».

Comment est-on passé de huit lieux à deux en une dizaine de jours ? Jeanne Barseghian répond que les différentes possibilités ont été étudiées :

« Nous voulions nous assurer d’avoir des offres qui tiennent la route. In fine, ce sont des choix qui permettent une offre nouvelle, sans trop se disperser pour avoir des spectacles d’envergure. »

Les six autres lieux (parcs des Deux-Rives, de la Citadelle et de l’Orangerie ; places Kléber et de l’Université, ainsi que les quais des Bateliers) resteront des lieux de la programmation printanière et estivale qui fera l’objet d’une autre délibération et d’un autre budget. Cette proposition reste suspendue aux restrictions gouvernementales dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.

L’incertitude concerne notamment les événements musicaux comme le Pelpass Festival, Contretemps, les Pelouses sonores ou la Fête de la musique. L’adjoint en charge de la politique événementielle Guillaume Libsig détaille :

« Il y a la jauge des 5000 personnes assises, mais pas de protocole. Est-ce forcément des chaises espacées ? Peut-on s’asseoir par groupes ? Faut-il une désinfection entre chaque passage ? »

Ces dernières années, la façade ouest était illuminée plutôt que la façade avant. La place du Château permet d’accueillir plus de monde. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg

Mea culpa ?

L’élu local annonce que pour les années futures, la satisfaction des spectacles sera davantage étudiée :

« Les années précédentes, il y avait 780 000 à 1,2 millions de spectateurs a rappelé le précédent adjoint Mathieu Cahn dans une tribune. En 2020, c’était 170 000, soit sept fois moins. Est-ce le format ? Le Covid ? On sait l’importance qu’a ce spectacle, mais à aucun moment dans le débat que l’on a eu, une étude de satisfaction n’a été produite. C’est d’ailleurs quelque chose qu’on va ajouter, questionner le public sur ce qui fonctionne, évaluer la satisfaction des formats inédits. »

En conseil municipal (revoir le débat d’1h16), Alain Fontanel s’était dit prêt à faire son « mea culpa » si un grand spectacle à la Cathédrale « aura bien lieu ». Il avait rappelé son attachement à cet événement qui « valorise notre un patrimoine, donne une visibilité à l’internationale et européenne, fait vivre notre ville tout en attirant un grand nombre de visiteurs ».

« Vous agitez des symboles qui sont importants pour les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois pour faire peur. Je ne partage pas cette manière de faire et je crois qu’à un moment la ficelle est un peu grosse. C’est bien d’annoncer par anticipation des suppressions qui n’ont pas lieu d’être, ça fait un petit buzz d’une semaine, mais pour autant ça vient générer de l’inquiétude et du trouble dans une période qui n’en n’a pas besoin », avait contre-attaqué Jeanne Barseghian, plus offensive qu’à l’accoutumée et lui reprochant son « annonce » de la semaine précédente.

Des docks plus grands et flottants

Un autre appel d’offres concernera les Docks de la Presqu’île Malraux, autre lieu emblématique de la programmation estivale à Strasbourg.

Les Docks d'été reviennent avec des horaires plus étendus sur la presqu'île Malraux. (Photo : Ville de Strasbourg)
Les Docks d’été reviendront sans transatPhoto : Ville de Strasbourg

La plage sera toujours gérée par les services de la Ville de Strasbourg, mais à cela s’ajoutera un vaste quartier flottant, « un oasis au cœur de la ville », imagine Jeanne Barseghian. Il devrait permettre de gagner de l’espace et faciliter la distanciation. Comme en 2020, il n’y aura pas de transat sur le sable.

Les résultats des appels d’offre devraient être connus en avril.


#Cathédrale de Strasbourg

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