
279 caméras destinées à la surveillance du trafic automobile et à la verbalisation, 383 caméras pour faciliter la résolution d’une enquête ou l’intervention de la police, quatre capteurs sonores pour contenter le collectif « Calme Gutenberg » et bientôt de l’intelligence artificielle pour observer les flux de mobilités… Strasbourg et son agglomération regorgent d’outils de surveillance. La municipalité écologiste assure qu’elle n’installera pas de dispositifs supplémentaires tout en promettant une carte des caméras installées dans l’Eurométropole.
En 2020, Strasbourg est la quatorzième ville la plus surveillée de France, selon une enquête de la Gazette des Communes. Le centre de surveillance vidéo (CSV) strasbourgeois dispose de 383 caméras, donc 141 caméras pour 100 000 habitants. Nice, en première position du palmarès, utilise 2 666 caméras en tout, soit 771 caméras pour 100 000 habitants. Troisième de ce classement, Mulhouse dispose d’un total de 265 caméras, soit 240 pour 100 000 habitants.

La capitale alsacienne figurait en quatrième place d’un classement du même média en 2013. Entre temps, des villes françaises ont fortement accru leurs capacités de surveillance comme Mulhouse, qui a plus que doublé le nombre de ses caméras. Nice a plus que triplé son dispositif de surveillance. Entre 2013 et 2020, le CSV strasbourgeois a tout de même connu une augmentation de 15% du nombre de ses caméras.
Fin de l’inflation de caméras, plus de transparence
La progression du nombre de caméras à Strasbourg devrait cesser avec la majorité écologiste. Caroline Zorn, vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) en charge de la métropole numérique et innovante, décrit la position de la collectivité : « La vidéosurveillance n’est pas une priorité. Globalement, il n’y aura pas d’investissements de la Ville pour des caméras supplémentaires ou autres outils de captations d’images en dehors de l’évolution de la voirie comme de nouveaux arrêts de tram ou de nouveaux croisements qui le nécessitent. »
Pour la présidente du groupe Eurométropole écologiste et citoyenne au conseil municipal de Strasbourg, la priorité est plutôt que « les Strasbourgeois sachent combien il y a de caméras en ville, où sont-elles et quelle est la qualité des images filmées. » Caroline Zorn, qui est également avocate, promet qu’une carte des dispositifs de surveillance dans l’Eurométropole de Strasbourg sera publiée durant le mandat. Les coordonnées géographiques et autres caractéristiques des caméras seront consultables dans une base de données libre d’accès.
Un dispositif à plus de 2 millions d’euros par an
Cette nouvelle orientation politique devrait permettre de freiner l’augmentation du budget dédié à la vidéosurveillance. Selon le rapport d’activité 2016/2017 du centre de supervision vidéo de l’EMS, la maintenance du système informatique a coûté 314 000 euros en 2016 et les travaux d’investissements s’élevaient à près de 600 000 euros. Le même rapport pour l’année 2018 indiquait un coût de maintenance de 436 000 euros et des travaux d’investissements pour le renouvellement et l’extension des équipements à hauteur de 638 000 euros. Quant aux frais de personnels liés à la vidéoprotection, ils s’élevaient à 1,2 million d’euros en 2018.
Au total, les plus de 700 caméras du CSV (383 sur la voie publique et plus de 200 dans des lieux ouverts au public) coûtent chaque année près de 2 millions d’euros à l’Eurométropole de Strasbourg.
De l’intelligence artificielle pour améliorer les mobilités
Au dispositif du CSV, il faut encore ajouter les 279 caméras du Service de l’information et de la régulation automatique de la circulation (SIRAC) à Strasbourg. Depuis plus de 40 ans, ce centre veille sur les mobilités pour repérer les incidents, de même que les ralentissements. En 2019, l’Eurométropole a lancé un système de vidéoverbalisation. La police municipale peut ainsi verbaliser à distance des véhicules en infraction, notamment lorsqu’ils stationnent en dehors des placées dédiées. Seules 143 caméras ont la qualité de prise de vue nécessaire pour verbaliser à distance.
Un an plus tard, le SIRAC a fait l’acquisition de la solution Briefcam. Fin avril 2021, l’outil était encore en cours de paramétrage. Développé par une entreprise israélienne, il permettra à l’EMS de réaliser des comptages de piétons, de cyclistes et d’autres véhicules automobiles. Avant l’acquisition de ce logiciel, un agent devait relire des enregistrements vidéos pour compter manuellement le nombre de vélos sur l’avenue des Vosges pendant 24 heures par exemple. Briefcam permettra bientôt de « visionner une heure de vidéo en quelques minutes, parfois en quelques secondes » et de « faire des recherches par attributs » (couleur, taille ou vitesse). « Ce logiciel nous permettra de mieux faire respecter l’arrêté interdisant le transit aux poids lourds avenue du Rhin, en dressant plus de verbalisations sur les camions sans avoir à réaliser des opérations de verbalisation avec des agents », avance Caroline Zorn.
Nice, Metz, Marseille… Toutes ces villes tentent d’expérimenter des dispositifs qui s’apparentent à de la reconnaissance faciale, toujours interdite en France. Briefcam vend aussi une solution de reconnaissance faciale. À Strasbourg, comme l’assure Caroline Zorn, « il n’y aura aucune capacité de détecter des visages, il s’agit seulement d’automatiser les constats autour de la mobilité. »
Une efficacité à prouver
La municipalité écologiste devra aussi décider de l’avenir de quatre capteurs sonores toujours opérationnels sur les places Gutenberg, Saint-Etienne, Zurich et rue Paul Janet. Installés pour répondre aux demandes du collectif « Calme Gutenberg » entre 2014 et 2016, ces capteurs n’ont jamais cessé de fonctionner malgré le caractère initialement « expérimental » du dispositif. Incapables d’enregistrer des sons, ils doivent permettre à un opérateur du CSV d’être alerté par mail lorsqu’un certain niveau sonore est dépassé. Grâce à une caméra, l’agent peut alors vérifier la nature de la nuisance. Selon Caroline Zorn, la mairie n’a pas encore eu l’occasion de vérifier l’utilité du dispositif :
« Depuis les élections municipales, la mesure du bruit n’est pas significative en ville. On verra vite au mois de juin si ces capteurs sonores permettent aux riverains d’être plus paisibles »
Également conseillère municipale déléguée à la ville numérique, Caroline Zorn affirme « qu’à Strasbourg, il n’y a aucune étude qui prouve une baisse de la criminalité liée aux caméras. Les caméras ne font pas baisser la délinquance, elles augmentent le sentiment de sécurité. » Fin 2020, la Cour des comptes estimait qu’il « aurait été souhaitable, notamment du fait de l’importance des sommes en jeu, qu’une évaluation de l’efficacité de la vidéosurveillance accompagne, sinon précède, la mise en œuvre, de ce plan de développement accéléré. La France se caractérise par la quasi-absence d’enquête scientifique sur le sujet. » Elle réclamait aussi une cartographie précise des systèmes de vidéosurveillance par les collectivités territoriales.
Dans le rapport d’activité 2018/2019 du dispositif de vidéosurveillance de l’EMS, le comité d’éthique liste les futures problématiques auxquelles il sera confronté :
« L’utilisation éventuelle de logiciels de reconnaissance des plaques d’immatriculation dans un champ de mobilité pour les zones à faibles émission ou de délinquance sera également à encadrer. Le développement des drones pour la sécurisation d’évènements, prévus ou de force majeure, pourra être envisagé comme un outil supplémentaire mis à disposition par l’Eurométropole. »
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"Les policiers avec lesquels j'échange me disent que l'outil les aide dans pas mal d'affaires.
Strasbourg, de par son statut de capitale européenne, est on le sait une cible potentielle de terroristes, la videoprotection me semble indispensable. On sait le rôle que la video a joué pour arrêter les responsables des attentats du métro de Londres."
Que la police soit pour la vidéosurveillance, ça ne fait pas l'ombre d'un doute (sauf peut-être quand elle la filme "en action", là il me semble que l'IGPN a plus de mal à exploiter la vidéosurveillance publique).
Mais bon, parlons des attentats: la vidéosurveillance en place pouvait-elle éviter celui du marché de Noël en 2018 ? Plus de vidéosurveillance aurait-il changé qqch ce soir-là ? Qui peut croire cet argument ?
Et l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, ville hyper-vidéosurveillée : efficacité du dispositif ?
Ca ne tient pas.
* l'élucidation par la vidéo ?
* la récidive ?
"La vie privée parlons en, vu le nombre de personnes qui s'épanchent sur les rézosocios , comme on est fliqués par notre carte bancaire, etc, la vie privée!!!!!!!!!"
PERSONNE n'est forcé personne de s'épancher sur les réseaux sociaux, ou d'utiliser une carte bancaire pour tout et rien; chacun a le choix de ses chaînes.
Mais personnellement, je n'ai pas envie d'être vidéosurveillé sur un espace public. Et là, on ne me laisse pas le choix.
Effectivement Madame Zorn m'a demandé de préciser sa citation suite à la publication de l'article en m'indiquant "qu'à Lampertheim notamment, il y aura une installation dans une zone dangereuse.. C'est à Strasbourg qu'il n'y aura rien de plus", j'ai donc retiré la mention de l'EMS pour ne laisser que la ville de Strasbourg dans la citation.
Bonne journée à vous
Je ne le pensais pas mais de nombreux amis victimes de vols ont pu retrouver leurs biens grâce à la vidéo surveillance.
De même l'affaire de l' « agression sexiste » qui avait fait beaucoup de bruit l'an dernier et qui était lié à l'extrême droite a été décrédibilisé grâce à la vidéo surveillance.
J'espère que la mairie saura écouter la police et ne fera pas un geste idéologique.
Dans tous les cas si quelqu'un venait à se faire agresser dans un endroit où l'on aurait retiré la vidéo cela chaufferait pour la mairie...
La question est qd même de savoir si on ne met pas en place une infrastructure démesurée par rapport aux gains.
Je veux dire qu'on va vers un net recul de l'anonymat, de la vie privée, tout ça avec l'argument du recul de la criminalité (et sans agir sur les causes de la criminalité).
Bref, un marteau-pilon qui écrase mal le moustique.
Strasbourg, de par son statut de capitale européenne, est on le sait une cible potentielle de terroristes, la videoprotection me semble indispensable. On sait le rôle que la video a joué pour arrêter les responsables des attentats du métro de Londres.
Le système strasbourgeois a été conçu pour respecter les espaces privés et est contrôlé par une commission d'éthique, si je ne me trompe. Bref j'y suis vraiment favorable.
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Je ne nie pas son intérêt ponctuel qui ne devrait pas nous permettre de généraliser.
Mais mesure-t-on la perte de valeurs relationnelles et civiques qu'elle occasionne?
Quasiment plus personne pour s'en remettre à la présence rassurante d'un tiers ?
Nous avons délégué notre sécurité à la machine et à la technique et ne supportons plus du tout le moindre risque.
La société des assurances nous offre le silence des coeurs et des âmes perpétuel.
La vie s'éteint petit à petit dans nos villes.
Nous sommes en " sécurité globale" , mais presque morts...
Associée à une mise en fourrière immédiate des véhicules contrevenants, cela devrait rapidement améliorer la mobilité deux roues dans l'Eurométropole, tout en apportant un flux de ressources non négligeable à la collectivité!
Mais bon avec l'extrême gauche parler de sécurité c'est être de droite....
Cf villejuif et le désarmement de la police.
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Pour aller plus loin sur le sujet des villes sous surveillance :
https://technopolice.fr/ (et https://technopolice.fr/strasbourg/ et https://data.technopolice.fr/fr/?q=(limit:30,order:desc,searchTerm:strasbourg,sort:_score)
Concernant les caméras et le bruit: Il me semblait que les bruits étaient enregistrés c'est ce que j'avais lu sur dans un article de 20 minutes Strasbourg du 16 mai 2017. :
"Un système d’alertes sonores est actuellement expérimenté sur les places Saint-Etienne et Austerlitz : lorsque le sonomètre en place mesure un niveau trop important, une alerte déclenche la vidéosurveillance, permettant à la police de voir s’il y a nécessité à intervenir. Les résultats sont "mitigés", indique la collectivité, le matériel n’étant pas assez précis."
https://www.20minutes.fr/strasbourg/2271919-20180516-strasbourg-comment-calmer-nuisances-nocturnes-regler-volume-oiseaux-nuit
Il faudrait savoir, est-ce s'ils marchaient ou pas ? Qui croire ?
Quel est le niveau acceptable de nuisances selon les écologistes pour que la police municipale intervienne ? BruitParif a fait des études sur le sujet
https://www.bruitparif.fr/rapports-d-etude-bruit-des-loisirs/
Il serait utile d'expliquer comment peut-on accéder aux enregistrements.. Aura-t-on autant de difficultés que pour l'accès aux mains courantes de la police municipale ?
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