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La famille de Naomi : « on s’est moqué de ma fille puis on s’est moqués de nous »

Les parents de Naomi, Bablyne et Polycarpe Musenga, et l’une des soeurs, Louange, de Naomi Musenga, cette Strasbourgeoise de 22 ans décédée le 29 décembre après avoir été ignorée par le Samu, se sont exprimés jeudi 10 mai devant la presse, au cabinet de leurs avocats, Me Mohamed Aachour et Me Nicole Radius. La famille …

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La famille Musenga lors d'une conférence de presse (capture d'écran)

Les parents de Naomi, Bablyne et Polycarpe Musenga, et l’une des soeurs, Louange, de Naomi Musenga, cette Strasbourgeoise de 22 ans décédée le 29 décembre après avoir été ignorée par le Samu, se sont exprimés jeudi 10 mai devant la presse, au cabinet de leurs avocats, Me Mohamed Aachour et Me Nicole Radius.

La famille de Naomi a commencé par remercier « la presse et les réseaux sociaux, » car l’indignation collective qui a suivie a été « comme une main tendue ». « Avant la médiatisation, on se demandait si nous étions les seuls à être étonnés par la réponse du Samu, étonnés qu’une jeune fille de 22 ans puisse mourir chez elle sans que ça n’émeuve personne parmi les médecins, » a expliqué le père de la jeune femme.

Pour la famille de Naomi, il reste encore trop de questions sans réponse. Bablyne Musenga les énumère :

« Qui sont ces dames qui se moquent de ma fille ? On parle souvent de la deuxième mais la première ne transmets pas correctement l’appel non plus et on ne nous dit rien. Après la mort de Naomi, on n’a vu qu’un seul médecin, qui n’a pas été en mesure de nous dire ce qu’il s’était passé. Nous étions sensés accepter cela… On nous dit c’est comme ça et puis voilà. »

Deux mois pour les résultats de l’autopsie

Pour ces parents, cette absence de réponse de l’institution est tout aussi blâmable que la désinvolture de l’opératrice du Samu. « On a l’impression qu’on s’est moqué de ma fille, puis qu’on s’est moqué de nous » proteste Polycarpe Musenga.

Rien que pour recevoir les résultats de l’autopsie, la famille a dû attendre deux mois. Réalisée cinq jours après le décès, elle ne fournit aucune explication sur les causes qui ont provoqué la mort de Naomi. Elle se contente de constater « des défaillances multiviscérales, » sans en préciser l’origine.

La famille de Naomi remarque que les Hôpitaux universitaires semblent s’intéresser à ce décès depuis qu’elle a été médiatisée et souhaitent désormais que « justice soit faite. » Leurs avocats ont annoncé la veille qu’ils déposeraient une plainte, afin qu’une information judiciaire soit ordonnée (voir notre interview). Une enquête préliminaire a déjà été ouverte par le parquet de Strasbourg, ainsi que deux enquêtes administratives, l’une à l’hôpital de Strasbourg et l’une par l’Inspection générale des affaires sociales.

La direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg prévoit de communiquer les conclusions de leur enquête à la famille le 23 mai. Une marche blanche doit être être organisée mercredi 16 mai à Strasbourg pour rendre hommage à Naomi. Organisée par un collectif, cette manifestation a le soutien de la famille. « Il y a énormément de gens qui nous envoient des messages de soutien », explique Louange Musanga, « ça nous permet de rester debout ».


#Mohammed Aachour

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