C’est la fin d’une mobilisation de cinq ans pour les associations de défense de l’environnement qui se battaient contre l’entrepôt logistique d’Ensisheim. Jeudi 11 septembre 2025, la cour administrative d’appel de Nancy a débouté de leurs demandes les associations Alsace Nature et les Amis de la Terre. Ces dernières contestaient la légalité du permis de construire de l’entrepôt logistique géant Eurovia 16. « Nous n’iront pas devant de Conseil d’État », annonce Michelle Grosjean, la présidente d’Alsace nature. Le premier recours, contre l’autorisation préfectorale d’exploitation, s’était soldé par un rejet du tribunal administratif de Strasbourg en février 2025. Alsace Nature et les Amis de la Terre n’avaient pas fait appel.
Projet cadré
Adhérent d’Alsace Nature, Joseph Baumann a suivi le projet d’entrepôt destiné au e-commerce depuis 2019. Il évoque une décision « crève-cœur » pour « toutes les personnes qui [l’ont] accompagné dans la lutte« . Après avoir « épuisé toutes les voies de recours raisonnables », Joseph Baumann regrette :
« L’excès de consommation foncière aurait dû être contesté au moment du SCOT (Le schéma de cohérence territoriale- ndlr) ou du Plan local d’urbanisme. Car en l’état, le projet était administrativement bien cadré. »
L’entrepôt de 189 000 mètres carrés doit s’implanter sur « une zone déjà particulièrement artificialisée », relève Michelle Grosjean, celle du Parc d’activités de la plaine d’Alsace (PAPA). À ce titre, plusieurs aménagements ont été réalisés. « La desserte a été favorisée par la Communauté européenne d’Alsace », tacle Alain Diot, président de l’antenne locale d’Alternatiba à Soultz et membre du RUCCSA, le réseau urgence climatique et sociale sud Alsace. Et de poursuivre :
« Le terrain était déjà prêt. Nos impôts ont payé des aménagements au profit de ces entreprises ».
Volonté ferme
Pour Maître François Zind, conseil d’Alsace Nature, « l’enjeu des recours était plus une volonté de pression qu’une réelle possibilité d’annulation. Mais il reste difficile de faire perdre pied aux grosses sociétés sur le temps long. »
En novembre 2025, le permis de construire sera purgé de tout recours et les travaux pourront commencer. « Si nous n’avions pas la ferme volonté de réussir, nous aurions déjà jeté l’éponge », glisse Emmanuel Mercier, directeur de construction et développement chez Logistics Capital Partners (LCP), confirmant la ferme intention d’Eurovia 16 de voir sa plateforme sortir de terre. D’ici là, le futur exploitant de l’entrepôt logistique tient à rester discret.
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