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L’étudiant accusé de harcèlement, interdit de présence par l’Université de Strasbourg

Lundi 12 octobre, la présidence de l’Université de Strasbourg a pris un arrêté interdisant de présence, en cours et sur le campus, l’étudiant de 58 ans accusé de harcèlement et de violences sexistes depuis plusieurs années.

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L’étudiant accusé de harcèlement, interdit de présence par l’Université de Strasbourg

Il a finalement été interdit de présence sur tout le campus. Mais il aura fallu une certaine pression pour que la présidence de l’Université prenne cette décision, lundi 12 octobre. Comme Rue89 Strasbourg l’avait révélé en septembre : l’étudiant, âgé de 58 ans, est accusé de harcèlement et d’attouchements répétés par une quinzaine d’étudiantes. Et ce, depuis plusieurs années. Déjà en 2014, l’Université avait pris un arrêté similaire, mais l’étudiant – également enseignant vacataire à l’époque – , avait obtenu une annulation au tribunal administratif. Il continuait donc d’aller et venir, à sa guise, sur le campus et dans les salles de classe.

Un arrêté d’exclusion qui sera appliqué par les profs et les vigiles

Rebelote donc, 6 ans plus tard, avec un nouvel arrêté, renouvelable, qui vaut pour 30 jours. Il est justifié par des « plaintes répétées des étudiantes et personnels féminins face à des agissements récurrents » ainsi qu’une « urgence à prendre les mesures nécessaires pour assurer le bon ordre au sein de l’ensemble des locaux universitaires et permettre à toutes de pouvoir accéder sans crainte aux cours et aux formations qu’elles souhaitent suivre. »

Concrètement, si l’étudiant mis en cause se présentait à un cours, le professeur peut lui rappeler qu’il est l’objet d’un arrêté d’exclusion. Les vigiles seront aussi chargés de faire appliquer cette règle de l’Université de Strasbourg.

Libération de la parole, grâce à l’association Ru’elles

Depuis la rentrée 2020, les témoignages concernant les agissements de cet étudiant d’origine américaine se sont multipliés. Une libération de la parole qui fait suite au travail de l’association Ru’elles, spécialisée dans la lutte contre le harcèlement de rue et les violences sexistes et sexuelles. Sa présidente, Tiphany Hue, réagit :

« Cet arrêté d’interdiction est une très bonne nouvelle, bien que la décision ait été prise tardivement. L’essentiel maintenant, c’est de protéger les potentielles victimes et d’accompagner celles qui ont été harcelées ou agressées à travers un accompagnement juridique et psychologique. »

Du côté de l’Université de Strasbourg, le temps pris pour rédiger cet arrêté se justifie par « la procédure très cadrée » qui régit l’interdiction de présence d’un étudiant : « Il fallait convoquer la personne, qu’elle puisse se présenter (selon nos informations, l’étudiant incriminé n’a pas répondu à sa convocation, nldr), il y a donc un petit délai qui est normal pour cette démarche. »


#violences sexistes et sexuelles

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