Lundi 17 novembre 2025 à midi, plusieurs syndicats étudiants et organismes politiques comme la Fédération syndicale étudiante (FSE), l’Alternative étudiante Strasbourg (AES), Révolution permanente ou encore le NPA – L’Anticapitaliste se sont réunis devant le bâtiment de la présidence de l’Université de Strasbourg.
Les manifestants ont dénoncé l’exclusion pour une année avec sursis de deux étudiantes et l’exclusion ferme pour une année d’un étudiant de l’Université de Strasbourg, pour avoir milité contre l’Union nationale inter-universitaire (UNI), un syndicat d’extrême droite, entre le 4 et le 6 février 2025, lors de la campagne électorale universitaire. Réunie le 22 septembre, la commission disciplinaire a rendu sa décision le 13 novembre.
« Une sanction contre l’antifascisme »
Pour Rayyan, secrétaire générale de la FSE, mégaphone à la main, cette décision est « une sanction contre l’antifascisme ». L’une des étudiantes sanctionnées, en troisième année de sociologie, estime :
« Cette sanction est disproportionnée, elle va à l’encontre des valeurs d’une université qui se dit héritière de la Résistance. L’université veut faire un exemple, nous étions déjà fichés pour nos engagements passés contre la réforme des retraites et pour la Palestine. »
Six étudiants étaient poursuivis par l’Université de Strasbourg devant une commission disciplinaire. Il leur était reproché des « faits graves ayant troublé le fonctionnement normal de l’établissement », d’avoir proféré des « menaces explicites de nature à créer un climat d’insécurité » et d’adopter « une posture militante incompatible avec les valeurs de l’Unistra ».
Dans sa décision, la commission disciplinaire estime que ces étudiants ont « contribué personnellement et activement aux troubles et tensions pendant la période électorale » et leur mobilisation a « dépassé le simple cadre de la liberté d’expression ». L’étudiant exclu un an ferme a été sanctionné pour « tentatives d’intimidation physique et verbale envers d’autres étudiants, injures publiques contre les membres de la communauté universitaire, menaces publiques créant un climat d’insécurité, violence physique envers un agent et un usager de l’université, dégradations et vols de bien appartenant à l’université ».
La commission estime que les deux autres étudiantes avaient organisé une manifestation à l’intérieur de l’Institut Lebel le 5 février 2025. Le cortège aurait ensuite pourchassé des étudiants de l’UNI jusqu’en dehors du campus. Un agent de sécurité qui tentait de séparer les deux groupes dit avoir été blessé et s’est fait voler sa radio. La commission relève que les étudiants sanctionnés ont aussi suivi ceux de l’UNI jusqu’au bâtiment de la présidence de l’université le 6 février.
Les étudiants sanctionnés ont deux mois pour déposer un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg. En juin, des étudiants de l’UNI avaient été exclus de l’Université, après la fuite d’une vidéo de l’un d’eux faisant un salut nazi et la diffusion d’un jeu de cartes à caractère antisémite.
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