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General Electric Healthcare délocalise 30 emplois strasbourgeois en Inde

General Electric Heathcare va supprimer une trentaine d’emplois à Strasbourg pour transférer l’activité en Inde. Le groupe américain avait acheté cette entreprise spécialisée dans la mesure de l’exposition aux rayonnements en 2014.

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L’entreprise fondée par Thomas Edison en 1889 s’est scindée en trois entités en 2021.

À Strasbourg, General Electric Healthcare conçoit et commercialise aux établissements de santé une solution de « dosimétrie » pour mesurer l’exposition aux rayons X des radiographies, DoseWatch. Le groupe américain avait racheté l’entreprise Serphydose en 2011. La société avait été créée par le radiophysicien strasbourgeois Luc Mertz un an plus tôt pour produire et commercialiser DoseWatch.

En 2026, General Electric Medical Systems (GEMS), la filiale française du groupe américain, prévoit de délocaliser l’activité de DoseWatch, installée dans le campus NextMed à Strasbourg, à Bangalore en Inde, où sont déjà hébergées les données. L’équipe strasbourgeoise, composée de 29 personnes, assurait jusqu’ici le suivi et le développement de cette solution de mesure individuelle des rayonnements reçus pour 1 600 clients, principalement des cabinets de radiologie ou des hôpitaux.

La trentaine de salariés strasbourgeois de GEMS déplore d’avoir été ainsi rayée de la carte mondiale du groupe américain. L’un d’eux, qui garde l’anonymat pour se protéger d’éventuelles représailles, détaille :

« En 2019, les équipes travaillant sur DoseWatch et les autres logiciels d’analyse de données étaient composées d’une cinquantaine de postes à temps plein. Puis GEMS a graduellement cessé de remplacer les départs alors que la solution est rentable. Elle génère entre 6 et 8 millions de chiffres d’affaires selon les éléments en notre possession. »

61 millions d’euros de bénéfices

Ces licenciements sont d’autant plus incompréhensibles pour les salariés strasbourgeois que GEMS a réalisé plus de 61 millions d’euros de bénéfice en 2024, sur un chiffre d’affaires de 1,71 milliard d’euros :

« General Electric Medical Systems emploie plus de 2 500 personnes en France. Alors, c’est quoi le plan stratégique derrière la suppression de nos postes ? Il ne s’agit que d’un mouvement purement comptable parce que nous ne sommes pas assez rentables selon les critères des actionnaires du groupe… »

Contacté, un porte-parole de General Electric Healthcare confirme que des discussions ont été entamées avec les représentants du personnel :

« Le projet pourrait conduire à la suppression de 32 postes dont 3 vacants sur le site de Strasbourg. Un accompagnement individuel sera apporté à chaque salarié concerné. »

Parmi les salariés bientôt licenciés se trouvent des développeurs, des ingénieurs support, des ingénieurs médicaux et des personnels administratif. La plupart ont entre 5 et 10 ans d’ancienneté et ont porté la solution depuis sa douzaine de premiers clients jusqu’à sa 2e position mondiale actuelle.

Député de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes (La France insoumise) indique dans un communiqué qu’il « saisit dès lundi 24 novembre le ministre de l’Économie, Roland Lescure, par le biais d’une question écrite » pour qu’il réponde sur « cette perte majeure de savoir-faire pour la France et cet affaiblissement de notre souveraineté, en particulier sanitaire et technologique ».


#économie

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