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Jeudi 23 décembre, rassemblement en hommage à Yasemin Cetindag, victime de féminicide

Leyla Cetindag appelle à rendre hommage à sa sœur ce jeudi 23 décembre 2021, un an après le meurtre de Yasemin Cetindag par son conjoint. Lors du rassemblement, d’autres victimes de violences conjugales ou leurs proches témoigneront des dysfonctionnements au niveau de la police ou de la justice.

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Jeudi 23 décembre, rassemblement en hommage à Yasemin Cetindag, victime de féminicide

« L’objectif, c’est de se recueillir et de dire clairement qu’il faut agir pour mettre fin aux féminicides. » Leyla Cetindag organise un rassemblement devant l’ancien domicile de sa sœur. Jeudi 23 décembre 2021, soit un an jour pour jour après le meurtre de Yasemin Cetindag par son conjoint, un hommage à la mère défunte aura lieu à 13h30 au 10 rue de Crastatt, dans le quartier Montagne Verte. Depuis ce féminicide, Leyla Cetindag a entamé un nouveau combat :

« Il y a eu des écarts au niveau de la police et de la justice. Ma sœur a déposé 13 mains courantes et une plainte pour menace de mort, qu’elle a finalement retirée. Elle n’a pas été entendue. »

L’image postée sur le groupe Facebook en sa mémoire. Photo : Facebook

« Défendre nos droits face à une justice complice »

Victime de violences conjugales, Marie (le prénom a été modifié) fait aussi face à l’indifférence de la justice malgré ses plaintes. La mère de famille participera au rassemblement :

« C’est important pour moi de montrer qu’on est là pour défendre nos droits face à une justice complice des féminicides. J’ai moi-même été violentée, j’ai porté plainte à plusieurs reprises, j’ai des certificats médicaux mais toutes mes plaintes ont été classées sans suite… »

En 2021, plus de 100 meurtres de femmes ont été dénombrés par le collectif « Féminicides par conjoints ou ex-conjoints » (FPCE), qui recense ces actes depuis 2016. C’est plus qu’en 2020, mais moins qu’en 2018 ou 2019. Ces quatre années-là, le total a toujours dépassé les 100 victimes.

Marie vient aussi « donner de la force à Leyla » dans un moment où les souvenirs douloureux remontent, un an après le féminicide de sa soeur. « Il faut qu’on entende les femmes avant qu’elles meurent, ça ne sert à rien d’envoyer les hommes en prison quand elles sont mortes », dénonce la mère de famille.

« Ces mortes, c’est l’Etat qui n’a pas agi »

Hager Sehili s’exprimera aussi lors de cet hommage. Comme Leyla Cetindag, elle a perdu sa sœur à Strasbourg suite aux violences de son conjoint. Ahlam Idoudi est décédée le 17 avril 2010. « Quand elle a voulu porter plainte, le commissariat centrale strasbourgeois a demandé à ma soeur d’aller dans le commissariat de quartier… qui était en travaux », raconte la soeur d’Ahlam. Après avoir créé une association pour défendre les victimes de violences faites aux femmes, elle participe à ce rassemblement pour rappeler « que ces mortes, c’est avant tout des femmes qui n’ont pas été entendues, parce que l’État qui n’a pas agi. »


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