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Le Conseil des ministres a prononcé la dissolution du Bastion social

Dans la matinée du 24 avril, le Conseil des ministres a prononcé la dissolution du Bastion social pour « provocation à des manifestations armées dans la rue » et « provocation ou propagation d’idées incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence ».

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Le Conseil des ministres a prononcé la dissolution du Bastion social

Le président de la République avait annoncé la dissolution du Bastion social le 20 février 2019. Deux mois plus tard, le Conseil des ministres a prononcé la dissolution du groupuscule d’ultradroite et de toutes ses antennes locales (Les Petits Reblochons, Association Lugdunum, Cercle Frédéric Mistral, Cercle Honoré d’Estienne d’Orves, Association Arvernis et Solidarité Argentoratum, association strasbourgeoise). Cette décision se fonde sur deux articles du code de sécurité intérieure condamnant la « provocation à des manifestations armées dans la rue » (L.212-1 1°) et la « propagation d’idées incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance (…) à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »

L’éphémère « bastion social » de Lyon (capture d’écran)

Il y a près d’un mois, le Bastion social a reçu le dossier de dissolution du ministère de l’Intérieur. Le groupuscule « nationaliste-révolutionnaire » annonçait dans la foulée, par la voix de son association Cicéro, qu’il ne contesterait pas la procédure annoncée par le Président de la République. L’annonce présidentielle avait été présentée devant le Comité représentatif des institutions juives de France (Crif), laissant penser que la mesure visait à lutter contre l’antisémitisme. Selon une enquête de Mediapart, la volonté gouvernementale de dissoudre le Bastion social a précédé la série d’actes antisémites en France. Elle était surtout motivée par les actions du groupuscule d’ultradroite en marge des rassemblements des Gilets jaunes.

Selon un membre du Bastion social, « il n’y a aucun trace d’une accusation d’antisémitisme dans le dossier de dissolution ». Une source de la majorité gouvernementale, proche du dossier, a confié à Rue89 Strasbourg que les « actes antisémites avaient été un coup de pouce (pour dissoudre le groupuscule, ndlr) ». Mais ce soutien de La République en Marche ne connaissait « aucune piste particulière liée à l’antisémitisme (qui aurait été versée au dossier de dissolution, ndlr) »

 

Communiqué de presse du ministère de l’Intérieur suite à la dissolution du Bastion social prononcée en conseil des ministres dans la matinée du 24 avril.

 


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