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Les journalistes en manifestation doivent être protégés, pas ciblés

Après l’arrestation d’un journaliste, son placement en garde à vue et son interdiction d’exercer prononcée par la justice, les rédactions de Rue89 Bordeaux, Lyon et Strasbourg s’associent pour protester contre cette dérive des forces de l’ordre et de la justice.

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Stop. (Photo Thomas Hawk / FlickR / cc)

Gaspard Glanz est un journaliste indépendant et ancien collaborateur de Rue89 Strasbourg. Interpellé samedi lors de l’acte XXIII des Gilets jaunes, il a été placé 48 heures en garde à vue. La raison ? Il a fait un doigt d’honneur à un policier, après avoir été violemment repoussé par celui-ci, alors qu’il voulait s’adresser à un commissaire pour se plaindre d’une grenade de désencerclement reçue entre ses jambes durant l’exercice de sa profession.

Si ce geste est condamnable, personne n’a jamais été autant sanctionné pour un outrage aux forces de l’ordre, très fréquents lors des tensions qui émaillent les manifestations.

Mais outre cette mesure déjà disproportionnée, le tribunal de Paris lui a interdit de faire son travail lors des prochaines manifestations des Gilets jaunes jusqu’à la tenue de son audience en octobre ! En 2019, en France, un journaliste est interdit d’exercer son métier et c’est absolument inacceptable.

Stop. (Photo Thomas Hawk / FlickR / cc)
Stop. (Photo Thomas Hawk / FlickR / cc)

Menace pour la démocratie

D’autres journalistes ont également été arrêtés ou empêchés de faire leur travail. D’autres journalistes ont également été visés par les forces de l’ordre. Nous ne pouvons accepter de telles atteintes à notre profession alors que le classement de la France pour la liberté de la presse est une nouvelle fois catastrophique : 32e sur 180 pays.

Sur le terrain, si les casques et brassards « presse » étaient suffisants pour protéger les journalistes il y a encore quelques mois, cela ne semble plus être le cas aujourd’hui. Non seulement ces signes distinctifs se retournent contre ceux qui les arborent, mais il est également exigé la possession d’une carte de presse dans les consignes des préfectures laissées aux forces de l’ordre.

La carte de presse est un document administratif, elle ne constitue pas une autorisation officielle pour exercer la profession de journaliste, qui n’est pas réglementée. Elle ne permet en aucun cas de considérer la qualité ou la pertinence du travail de son porteur.

La presse et sa diversité sont des indicateurs importants pour mesurer le fonctionnement d’une véritable démocratie. Menacer les journalistes, c’est menacer cette démocratie.

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