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Mélenchon à Strasbourg : « je m’adresse aux fâchés qui ne sont pas fachos »

Jean-Luc Mélenchon a réuni mardi soir place Broglie à Strasbourg plus de 5000 personnes. Malgré la fin de la campagne présidentielle, le phénomène Mélenchon continue d’attirer les foules. Inspirés par leur maître en verve, les candidats locaux du Front de gauche aux élections législatives ont tenté de théâtraliser leur discours, avec des fortunes diverses.

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Mélenchon à Strasbourg : « je m’adresse aux fâchés qui ne sont pas fachos »

Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon : "le rouge est la partie du drapeau qui indique la direction" (Photo PF)

Josiane Nervi-Gasparini, Antoine Splet et Marc Baader, les candidats du Front de gauche aux élections législatives des première, deuxième et troisième circonscriptions du Bas-Rhin ont bien appris leur leçon. Pour qu’un discours marque, il faut que la voix porte, que le verbe tranche et que la gestuelle l’accompagne. Mais tout le monde n’est pas Jean-Luc Mélenchon et l’engagement à gauche ne fait pas le tribun. Devant les quelque 5 000 personnes réunies place Broglie mardi soir, Antoine Splet en a même perdu la voix après avoir appelé les Strasbourgeois à s’inspirer des paysans alsaciens en révolte en 1525 et ravivé la mémoire de Georges Wodli et de Marcel Rosenblatt.

Mais les accents étaient bien là et lorsque Jean-Luc Mélenchon a pris la parole, la place était noire de monde et rouge de drapeaux. Il a pu savourer cette ambiance militante qu’il génère depuis qu’il transforme les places des villes en agoras bondées et remuantes : « Aaaaah ! Ça fait du bien de se retrouver aux cris de Résistance », a-t-il dit en préambule :

« Ce soir, je m’adresse aux fâchés qui ne sont pas fachos ! Le problème de la France, ce n’est pas l’immigré, c’est le financier ! Ce n’est pas l’immigré qui ferme les usines. »

Sur la place, des groupies hurlent aux bons mots. Dans le public, certains ne sont venus que pour le show, les convictions n’étant qu’accessoires. Des militants des Jeunes socialistes ont été aperçus, beaucoup de jeunes voulaient voir le phénomène Mélenchon de près, même un collaborateur d’un député UMP était présent.

Voir une vidéo prise par un militant avec un téléphone

La révolution en Europe ?

En roulant les [R], Jean-Luc Mélenchon a longuement parlé de la Grèce, où le mouvement-frère du Front de Gauche, Syriza, est passé selon lui de 4,5 à 18% des voix aux élections législatives. Toujours selon Jean-Luc Mélenchon, Syriza serait crédité de 28% d’intentions de vote aux nouvelles élections à venir à la suite d’une absence de majorité. Pour le Mélenchon c’est sûr, la Grèce sera le premier pays à avoir un gouvernement « Front de gauche » et à « briser la chaîne de l’austérité en Europe. »

La place Broglie pendant le meeting de Mélenchon (Photo Sylvie Jorajuria)

Ré-sis-tance ! Ré-sis-tance a enchaîné la foule… alors que Jean-Luc Mélenchon a plaidé pour qu’un référendum soit proposé aux Français pour ratifier, ou rejeter plutôt, ce que l’ancien sénateur socialiste appelle « le traité Merkozy »:

« La solidarité est une valeur plus forte que la concurrence libre et non faussée. Mettez-vous en mouvement, investissez les entreprises et apportez-y la République. Pensez à vos camarades grecs. Ils auraient aimé pouvoir se mobiliser plus tôt. »

On verra le 10 juin si le message a été transmis dans les circonscriptions d’Alsace… Jean-Luc Mélenchon n’a obtenu que 7,30% des voix dans la région, soit cinq point derrière son score moyen national, mais 11,03% à Strasbourg.

L’Internationale place Broglie


#Jean-Luc Mélenchon

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