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Pour la ligue 2, le Racing Club est à la bourre

Après une demi-saison de National, le Racing peine à se caler dans le bon wagon : celui de la promotion en Ligue 2. Néanmoins, vendredi dernier, le RCS a battu le leader et livré, une fois n’est pas coutume, une prestation remarquable. Un match qui démontre en tous cas que Strasbourg a les moyens de rattraper son retard au classement et de (beaucoup) mieux faire. Point de vue.

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Pour la ligue 2, le Racing Club est à la bourre

Raymond Domenech était vendredi à la Meinau pour commenter le match du Racing.
Raymond Domenech était vendredi à la Meinau pour commenter le match du Racing. (Photo Paolo : Blog Rue89 Strasbourg Fièvre Bleue)

BlogAujourd’hui, je ne parlerai pas du rcsA, ce petit Racing de l’entre-soi local pas plus que je n’évoquerai ses dirigeants. Car vendredi s’est produit un événement surprenant : le Racing a disputé un match plein, et remporté la victoire avec brio. Oui, tout ça d’un coup.

Dans l’abnégation, ça m’a presque rappelé un certain Strasbourg-Lens, jadis survolé intégralement par les gars en bleu. Mais là, j’exagère un tantinet. Toujours est-il que la prestation de vendredi fut remarquable et riche d’enseignements.

Un double streaming, pour être sûr

20h30, le Racing accueillait donc le Paris FC (PFC) à la Meinau. Comme tout supporter exilé, je me rabats dès que possible sur un bon vieux streaming des familles, le match étant pour le coup télévisé. Au cas où, je me cale simultanément Wolfsburg-Bayern en arrière-plan, on ne se sait jamais, les choses pourraient rapidement mal tourner et provoquer l’urgence d’un shoot de vrai foot. Avant la rencontre, le leader parisien reste sur une série de quatre victoires consécutives, tandis qu’à l’inverse Strasbourg ne gagne plus depuis quatre journées.

Sous mes yeux ébahis, le Racing déploie un football virevoltant et chatoyant. Logiquement, les Strasbourgeois mènent 1-0 à la pause, puis 2-0 à l’heure de jeu, avant de prendre un pion pour le principe à la 92ème. Dans le même temps en Basse-Saxe, Wolfsburg se synchronise avec Strasbourg et fait littéralement la nique au titan bavarois (4-1). Pour un soir, Munich et Paris sont au tapis.

Côté individuel, on signalera les bonnes perfs des recrues Jérémy Blayac (un doublé) et Mickaël Chrétien (une passe décisive), ainsi que la résurrection inopinée de Stanislas Oliveira. Puis, tout comme Raymond Domenech, commentateur vedette et champion de France 1979 avec Strasbourg, je trouve que le milieu a parfaitement assuré.

Une domination grâce à un jeu en mouvement

Toutefois, c’est bien la prestation collective qu’il faut saluer et souligner. Tant dans l’attitude que dans le jeu, les Racingmen furent séduisants et convaincants. Vendredi, le RCS a démontré aux esprits obtus qu’il est possible de s’en tirer en National sans tout miser sur le physique, la stabilité des lignes et un bloc ultra bas. Si Strasbourg a dominé le PFC, c’est au contraire grâce son jeu en mouvement, son pressing dans la moitié adverse et le positionnement avancé de la défense.

En particulier, le Racing a su dicter le rythme du match, imposant à son vis-à-vis une intensité à laquelle il fut incapable de riposter. Pendant (presque) 90 minutes, le Racing a suffoqué son adversaire, ne lui concédant jamais vraiment l’occasion de prendre confiance.

Si le RCS a pu dominer ainsi le premier (malgré le score étriqué) en déployant un football audacieux, il est théoriquement en mesure d’en faire de même face à n’importe quelle équipe. Y compris face à celles de rang plus modeste, qui misent tout sur les contres et les coups de pied arrêtés.

D’ailleurs, le PFC ne s’est pas vraiment comporté autrement, espérant visiblement rafler la mise sur un bon vieux hold-up. Face aux Parisiens, les hommes de Jacky ont montré qu’ils détenaient la qualité technique pour produire des enchaînements rapides et variés, mettant forcément l’adversaire sur le grill pour peu que le déchet soit limité.

Chercher l’adversaire

Tant à domicile qu’à l’extérieur, tant sur une pelouse difficile (comme vendredi) que sur un billard, le Racing doit à présent se baser sur les mêmes concepts et aller chercher l’adversaire dans sa propre moitié de terrain.

Précisément, c’est en maintenant le Paris FC loin de ses propres cages que le Racing a concédé si peu d’occasions, compensant le risque de contre-attaque par un effort dans la récupération et le pressing.

Théoriquement, le RCS peut ainsi battre et dominer tout le monde. Puis il y a la pratique… Il y a deux semaines, les Racingmen s’étaient fait honteusement rejoindre dans les cinq dernières minutes par la lanterne rouge Epinal : de 0-2 à 2-2. Et vendredi, il n’aura échappé à personne que Strasbourg n’a gagné que 2-1. La faute à un but évitable à quelques secondes de l’épilogue, comme si l’équipe avait déjà filé sous la douche.

Au coup de sifflet final, Jacky Duguépéroux faisait la tronche et à juste titre. Autant les joueurs peuvent savourer leur victoire, autant ils peuvent s’en vouloir de cette énième saute de concentration.

Les supporters cinquièmes

Si ce RCS-PFC doit servir de match-référence, rien ne dit cependant que la bande à « Chacky » va parvenir à enchaîner et à s’enquérir de régularité. Après une grosse moitié de saison, Strasbourg est sixième à cinq points du podium. À ce stade, chacun évaluera les chances du Racing de monter en Ligue 2 à l’aune de son propre optimisme ou pessimisme.

Toujours est-il que le bilan à mi-parcours n’est pas reluisant pour un club comme Strasbourg, qui dispose du plus gros budget, des plus belles infrastructures ainsi que du meilleur public de sa division. Comment accepter dans ces conditions un bilan offensif aussi pauvre à domicile (9 buts en 9 matches) ?

Tandis que le RCS occupe le 46ème rang à l’échelle globale du foot français, remarquons enfin en guise de clin d’œil que ses fans sont actuellement cinquièmes du classement des supporters signataires du manifeste « pour un football transparent et responsable », proposé par le Conseil National des Supporters de Football.

C’est l’occasion de rappeler que beaucoup de supporters se préoccupent du devenir incertain de leur sport et ne se contentent pas uniquement de soutenir leur équipe. Alors si toi aussi tu considères que « sans les supporters le football ne serait plus rien » et que les clubs sont « un élément patrimonial, culturel et social », n’hésite pas à signer le manifeste des supporters

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