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Décision mi-septembre pour une expulsion du « Refuge des oublié.es », au Port autonome

Les occupants de ce squat risquent une expulsion. Le délai fait l’objet d’un différent entre le Port autonome de Strasbourg et les habitants, qui en appellent à la nouvelle municipalité.

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Décision mi-septembre pour une expulsion du « Refuge des oublié.es », au Port autonome

Le tribunal judiciaire de Strasbourg a étudié le dossier d’expulsion, du « Refuge des oublié.es », un ancien local de la gendarmerie fluviale, occupé par des sans-abris depuis le printemps (voir notre précédent article).

Cette bâtisse désaffectée est occupée par 12 personnes dont certaines avec des chiens, « moins de la moitié » selon Sabine Ruch, une des habitante assignée qui s’est rendue à l’audience. Après deux reports, le recours a été examiné ce mardi 25 août par les juges.

Le bâtiment quai Jacoutot est voué à la démolition par le Port (photo Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg)

Occupation sans titre

Pour le Port autonome de Strasbourg (PAS), son avocat Me Hubert Metzger estime qu’il faut « trouver des solutions humaines » pour les personnes qui ont fait « un choix de vie respectable » en vivant avec des chiens. La possession d’un animal de compagnie rend plus difficile l’accès aux hébergements d’urgence. Mais fournir un abri, n’est « pas l’objet de cet établissement public particulier, qui est de gérer le port et ses annexes », plaide l’avocat.

Le Port leur oppose une occupation « sans droit ni titre » de cette bâtisse près du Port-aux-Pétroles, vouée à être démolie. Il demande une application de la décision, qui sera rendue le mardi 15 septembre, sous 48h. « Quand il y a voie de fait, le délai de deux mois donné à un locataire en cas d’expulsion ne s’applique pas », précise Me Hubert Metzger. En audience, il a pointé la désactivation d’une alarme et plusieurs dégradations.

Décision sur fond de changement de présidence

Pour la défense, Me François Zind conteste la voie de fait. Il met en avant que « le bâtiment a été visité plein de fois depuis des années » et qu’il n’est pas prouvé que les occupants actuels aient commis les dommages. L’avocat demande de laisser du temps pour engager des discussions avec les futurs décideurs.

Car d’ici la décision du tribunal, le PAS devrait avoir un nouveau président ou une nouvelle présidente. Jusqu’ici, c’est l’élue de l’ex-majorité strasbourgeoise et candidate battue aux élections municipales Catherine Trautmann (PS) qui en assurait la présidence.

Or, la nomination des six nouveaux représentants de la Ville de Strasbourg, trois élus et trois personnalités extérieures est prévue lors du conseil municipal du lundi 31 août. Ce changement de présidence n’a pas fait l’objet « d’instructions particulières à la direction » sur ce dossier, indique pour sa part Me Metzger lors de sa plaidoirie.

Après l’audience, Sabine Ruch espère au contraire que la situation va s’apaiser :

« On préférerait rester-là plutôt qu’aller ailleurs, car on est bien. Il n’y a pas de problème de cohabitation avec le voisinage, on a même pu faire un peu de permaculture. On a l’espoir que la nouvelle majorité intervienne. »

Des membres du squat vont prendre contact avec la nouvelle municipalité écologiste, qui a stoppé ses poursuites contre le squat de l’Hôtel de la Rue à Koenigshoffen. La trêve « hivernale » s’est exceptionnellement arrêtée le 31 juillet et reprendra le 1er novembre. Un délai de deux mois pour appliquer la décision de Justice assurerait plus de six mois de répit aux occupants et occupantes du « Refuge des oublié.es ».


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