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Reprise de l’usine Aptis : l’offre de Punch rejetée par Alstom

Le groupe Alstom a finalement décidé de rejeter l’offre de reprise de l’usine de bus électriques Aptis d’Hangenbieten par le belge Punch. La direction semble rejoindre l’avis des salariés qui avaient manifesté le 14 octobre contre cette offre, « faute de garanties durables ».

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Reprise de l’usine Aptis : l’offre de Punch rejetée par Alstom

Que vont devenir les 141 salariés de l’usine des bus électriques Aptis ? La question reste encore en suspens. L’éventuel (et unique) repreneur vient tout juste d’être écarté par le propriétaire de l’usine d’Hangenbieten, Alstom. Une décision qui va dans le sens d’une majorité de salariés, qui se sont rapidement mobilisés contre cette candidature, en manifestant notamment le 14 octobre à Strasbourg.

Pas suffisamment de garanties pour les salariés

Pour la multinationale des transports, l’offre du groupe belge Punch n’était pas satisfaisante. La direction a simplement envoyé un mail mardi 18 octobre aux médias, indiquant :

« Les analyses et les différentes expertises n’ont pas permis de mettre en évidence suffisamment de garanties durables pour l’ensemble des salariés en termes de croissance, de projets industriels et sociaux. En conséquence, Alstom a décidé de ne pas donner une suite favorable à l’offre de Punch. »

Alstom, concernant le rachat de l’usine Aptis d’Hangenbieten.
Altom a refusé l’offre du belge Punch, pour la reprise de sa filiale Aptis (photo JFG / Rue89 Strasbourg).

Punch proposait des bus à hydrogène, pour un rachat à 1€

Au printemps, Alstom avait décidé d’arrêter la production de sa filiale strasbourgeoise, après une série de ratés, des défaillances d’exploitation des bus électriques et de trop rares commandes (lire notre enquête). Le 4 octobre, le groupe belge avait donc poussé la porte de l’usine, en proposant – comme à son habitude – une reprise du site pour 1€ symbolique, avec un futur tourné vers les bus à hydrogène.

Mais les salariés et les syndicats s’étaient rapidement émus de cette proposition qui, selon eux, comportait des risques pour l’avenir du site, comme pour leur emploi. Et puis que venait faire ce spécialiste des boîtes de vitesses dans le secteur des bus ? Pour eux, le projet reproduisait, « en pire », les erreurs commises par Alstom lors de la création de leur site.

Les salariés préfèrent « un bon plan social, plutôt qu’une mauvaise reprise »

Parallèlement à ce projet de reprise, les négociations avec Alstom avaient bien évolué à la rentrée et un accord avait été trouvé autour du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE, le nouveau nom du plan social) : aides à la mobilité (aides au déménagement, double loyer payé pendant 6 mois), formations, aides à la création d’entreprise, bilan de compétences… Le tout, sur une période de 14 à 20 mois, pendant laquelle le salarié sera indemnisé par Alstom à hauteur de 99% de son salaire.

Dans un contexte de quasi-plein emploi dans l’industrie en Alsace, ce PSE est, de loin, la solution « la moins pire » pour une majorité de salariés. Florian Bouché, secrétaire du Comité social et économique (CSE) et représentant syndical de la CFDT, rencontré lors de la manifestation du 14 octobre avait notamment déclaré : « Il vaut mieux un bon PSE qu’une mauvaise reprise ». La direction d’Alstom semble être, pour l’instant, d’accord avec les syndicats.


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