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À Strasbourg, l’ambassadrice du Royaume-Uni en France cherche à relancer la coopération universitaire

Nouvelle ambassadrice du Royaume-Uni en France, Menna Rawlings doit reconstruire des décennies de coopération après que le Brexit ait soudainement tout arrêté. Elle était à Strasbourg lundi.

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À Strasbourg, l’ambassadrice du Royaume-Uni en France cherche à relancer la coopération universitaire

Ambassadrice du Royaume-Uni en France depuis fin août, Menna Rawlings a fort à faire pour éviter que les relations entre les deux nations ne se résument à nouveau à une rivalité coriace. Outre la question migratoire et l’épineux dossier de la pêche, le Royaume-Uni constate que depuis le Brexit, les étudiants français ont plus de difficultés pour venir étudier à Oxford, Cambridge ou Cardiff. De passage à Strasbourg lundi 6 décembre, Menna Rawlings a détaillé sa stratégie pour relancer les échanges académiques entre les deux pays.

Menna Rawlings dans l’aula du Palais universitaire Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

Rue89 Strasbourg : Les étudiants français et alsaciens en particulier appréciaient de pouvoir partir à Londres quelques mois afin d’y poursuivre une partie de leurs études. Depuis que le Royaume-Uni ne participe plus au programme européen Erasmus, ce n’est plus possible. Qu’allez-vous faire pour y remédier ?

Menna Rawlings : Le Royaume-Uni a une longue tradition universitaire, avec des centres d’excellence comme Oxford ou Cambrige, et des universités d’excellent niveau à Edimbourg, Manchester, Liverpool, Cardiff… Nous sommes en train de mettre en place les outils administratifs et légaux pour remplacer Erasmus. Et nous encourageons les universités, comme celle de Strasbourg, à mettre en place des protocoles avec les universités britanniques qui les intéressent. C’est aux régions, aux villes et aux universités de créer ces liens directs, sans attendre des accords internationaux qui seront forcément longs à établir. C’est la raison pour laquelle je me suis engagée à visiter chaque région de France pendant ma première année en tant qu’ambassadrice.

Demander aux universités de se débrouiller entre elles, ça risque de produire un ensemble d’accords complexe à décortiquer pour les étudiants, non ?

Je ne le pense pas. D’une part, il n’est pas nécessaire pour un étudiant français de demander un visa pour étudier au Royaume-Uni moins de six mois. Et à l’ambassade, nous veillons à rendre les procédures aussi simples que possible pour les durées plus longues. D’autre part, nous avons créé un programme national qui a permis à 3 000 étudiants britanniques d’étudier en France en 2021. Nous espérons qu’un programme similaire sera mis en place en France rapidement, même si nous sommes bien conscients que ce n’est pas le moment de mettre un tel programme à l’agenda diplomatique.

Est-ce que finalement, vous n’êtes pas en train de reconstruire, brique après brique, les accords qui prévalaient avant le Brexit ?

Il ne s’agit pas de regarder en arrière. Le Brexit est une réalité à présent, le peuple britannique a voté, le gouvernement l’a fait, il faut désormais construire l’avenir. Mon travail aujourd’hui consiste à détecter quelles entités françaises pourraient, ou voudraient, développer des liens plus étroits avec le Royaume-Uni. Ainsi, je reviendrai prochainement à l’Université de Strasbourg, afin de discuter avec le président Deneken de l’association du Royaume-Uni au programme européen Horizon, qui encadre les échanges internationaux au niveau des enseignants-chercheurs.


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