

Jeudi 13 Novembre, dans l’univers confiné de … mes toilettes (photo Pierre Augé / Rue89 Strasbourg)
Pourquoi partir ? Je ne me suis pas vraiment posé la question. J’ai commencé par pointer sur une carte les villes que j’aimerais visiter, les paysages que j’aimerais voir… Puis de manière compulsive, je me suis mis à gribouiller sur toute la mappemonde des toilettes.
Ambiance tragique entre les quatre murs de ma petite chambre, 3ème étage, Strasbourg Neudorf. Il est 23h, le jeudi 15 novembre 2012 et ma décision est prise : je partirai faire le tour du monde. Cela fait trop longtemps que j’en ai envie et ça ne sera jamais le bon moment. Faut se lancer bon Dieu !
J’ai 26 ans, titulaire d’un diplôme d’ingénieur de l’INSA Strasbourg et depuis 2 ans, surveillant au lycée Le Corbusier d’Illkirch. J’habite un petit 25m² à Strasbourg et ma vie ne décolle pas. Aucune envie de me poser ni dans ma vie, ni dans mon travail et un furieux désir de vagabonder. Mais alors pourquoi ?
J’ai tout d’abord pensé que j’étais malade. Une sorte de virus attrapé il y a plus de 15 ans lors de mon premier voyage en famille à Mayotte. Puis la maladie se serait propagée dans tout mon corps pour finalement me faire entrer dans un doux coma lors de mon dernier Road Trip aux USA. Le virus du voyage était actif, je dois voir de mes yeux tout ce que ce monde a à offrir.
Donner un sens à sa vie
Puis, il est des fois où, perdu au beau milieu de la nuit à tourner en rond autour d’un cendrier rempli, on a la désagréable impression de ne pas influencer sur sa propre existence, de n’être qu’un spectateur. Qu’est ce que je fais de mon diplôme? Pourquoi je n’arrive pas à me lancer dans la vie active? Surveillant c’est marrant, mais pour combien de temps? Et arrête de fumer, mets toi au sport, … ! Des questions dont je n’ai pas les réponses, et des réponses qui me ramènent toujours aux même questions, de manière cruellement cyclique. Et puis Strasbourg m’ennuie. J’ai l’impression d’en avoir fait le tour et j’aimerais m’évader. Je cherche à donner un sens à ma vie, tout simplement.
Puis le matin, les affres de la vie quotidienne me ramènent à des questions beaucoup plus pragmatiques. Mais ce n’est que partie remise pour une prochaine nuit…
On se dit alors qu’on va le regretter, qu’on se réveillera un matin avec la douloureuse sensation d’avoir oublié quelque chose en chemin. On commence presque à s’y faire quand une nuit de novembre, c’en est trop, il faut prendre le taureau par les cornes. Le voyage devient alors une étape nécessaire à être soi. J’irai dans ma tombe avec la satisfaction d’avoir réalisé au moins un de mes plus grands rêves, sans regrets ni remords. Et puis ça fera de belles histoires à raconter pour endormir mes futurs enfants.
Un défi
Le tour du monde, c’est aussi un défi qu’on se lance à soi-même. Un défi physique d’abord, passer des journées dans les transports, des nuits inconfortables, de longues marches et j’en passe. Un défi psychologique aussi, loin des proches, s’aventurer hors de la sécurité des sentiers battus, affronter l’inconnu et la solitude.
Satisfaire ma curiosité
Evidemment, le voyage est aussi un bon moyen d’étancher mon envie de découvertes. Ouvrir ses yeux et apprécier les paysages merveilleux, les monuments qui font le patrimoine de l’humanité. Ouvrir son esprit aux différentes cultures en prenant le temps de discuter, de comprendre l’autre, de goûter les plats locaux…
Qui n’a jamais voulu voir le majestueux Uluru au coucher du soleil ? Ou bien goûter aux épices indiennes par exemple ?
Au final, c’est un projet égoïste. Une aventure pour penser à soi, se retrouver et prendre son temps. Le lancement du projet s’est fait à deux, certainement par peur de la solitude, puis mon ami a rapidement laissé tomber. S’est alors posée la question pour moi mais je ne pouvais pas renoncer, pour toutes les raisons citées ci-dessus. J’avais pris mon élan. C’était trop tard et il fallait maintenant s’attaquer aux préparatifs.
bises Fabienne et Christophe
Je me permets de vous donner le lien du site de mon frère qui est parti le 2 septembre avec sa copine faire le tour du monde. Son thème est : les grands fleuves. Actuellement, ils étudient la Volga. Je vous invite à lire avec plus de détails leurs aventures :
http://www.ungranddetour.fr/
D'ailleurs lui aussi était à l'INSA Strasbourg. Son histoire ressemble un peu à la votre !
J'y jetterai certainement un oeil assez rapidement. Ne serais-ce que pour savoir si je ne le connais ou pas. L'İNSA ne serait-elle pas une machine a faire des voyageurs ??? :P
Tout d'abord bonjour !
Je ne sais pas trop qui tu es donc je ne peux pas trop répondre à ton commentaire. Ceci étant, il est possible que je n'ai pas toujours été de très bonne compagnie, ni avec les inconnues, ni avec mes proches en soirée. On a tous des hauts et des bas. Je me cherche un peu, d'où ce voyage certainement, et c'est parfois compliqué à assumer.
Cependant, mes proches le savent, du moins je l'espère, je les aime très fort et je pense à eux. Ils ont toujours été présent pour moi et je le sais. J'espère leur avoir rendu au moins la moitié de ce qu'ils mont apporté.
J'espère t'avoir donné un élément de réponse mais si tu en souhaite plus, rejoins moi sur mon facebook pour parler en privé
https://www.facebook.com/leblogtrotteur
Cordialement
Pierre
Il y raconte ses péripéties lors de son voyage autour du monde de 5ans, en auto-stop (et bateau-stop, et même avion-stop...!).
http://cigogne-voyageuse.blogspot.fr/p/archives.html
On se sent comme dans une carcasse trop petite, trop serré dans sa peau .... !
http://www.dietenbeck.fr/tdm/
Ciao (je sais maintenant que tu es bien parti).