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Tram au nord de Strasbourg : après 20 ans de débats, l’heure du choix à Schiltigheim

Le débat s’anime sur le tram à Schiltigheim avant une concertation en période électorale qui actera le futur tracé. Plus au nord, des maires plaident pour un renforcement plus net du réseau de bus à la place.

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Tram au nord de Strasbourg : après 20 ans de débats, l’heure du choix à Schiltigheim

À l’arrêt Marc Seguin à Bischheim, Zeyneb attend le bus pour aller travailler à Strasbourg aux alentours de 10 heures. L’aide soignante de 24 ans n’est pas informée d’un projet de tram sur cet axe. Mais quand on lui présente un plan, elle trouve le projet « intéressant » : « À 6h, il n’y a pas de bus et c’est un problème. Il m’est arrivé d’attendre une heure à cet arrêt ».

Sa voisine Pauline, infirmière de 23 ans actuellement en stage, est plus mesurée. « Depuis que cette ligne est devenue la L6, il y en a toutes les 10 minutes, donc ça ne changerait pas grand chose ». Le principal défaut dans les communes du nord, selon celle qui se déplace « en vélo et en bus » est qu’ »il n’y a pas grand chose entre l’Est et l’Ouest. » Mais « si le temps de trajet est amélioré, je prends. On sera moins dans les bouchons », relève-t-elle au sujet du tram. Aujourd’hui, il lui faut 20 minutes pour rallier Strasbourg.

« Je ne vois pas comment il peut passer »

Sur le trottoir, Rolph, habitant de Hoenheim de 80 ans est bien plus catégorique : « C’est complètement débile ! », s’écrit-il. « Il y aura beaucoup plus de bouchons, car il n’y aura plus qu’une seule voie de circulation et moins de stationnement ». Le retraité qui « prend le bus et le tram pour aller en ville » est conscient que la ligne est hyper-fréquentée. « Il faut des bus à double étages, augmenter la cadence et l’amplitude ». Bien informé sur les trois tracés alternatifs (voire plus bas), il relève que « celui qui zigzague est encore plus stupide ».

Un arrêt plus loin, dans l’autre sens, à Poincaré, Samira (prénom modifié), avec un cabas de courses n’est pas convaincue. « Je ne fais qu’un arrêt pour aller au Leclerc, ça ne changera rien pour moi ». En regardant la route du Général de Gaulle, est elle circonspecte : « Un tram ici ? Je ne vois pas comment il peut passer, c’est trop étroit », ajoute-t-elle avant de jeter sa cigarette pour monter dans un véhicule.

Un projet mal connu quartier des Écrivains

Dans le quartier populaire des Écrivains, le projet est parfois connu, parfois pas. Stéphane, habitant depuis 1987, est pour. « J’ai lu ça dans le Schilick Infos il y a un an environ, ce serait bien. Ça serait plus rapide, plus grand et ça ferait moins de pollution. Qu’est-ce qu’on va laisser à nos enfants sinon ? », s’interroge le père de famille, qui cherche à changer de quartier.

Jennah rentre chez elle avec des courses et sa fille qu’elle tient par la main. « Une amie m’en a parlé une fois, mais ici on parle plus de la nouvelle école et des destructions d’immeubles avec la rénovation », raconte cette habitante du quartier depuis 2002. Elle se dit aussi favorable au tram.

Adolescents du quartier Laiterie, venus voir leur famille aux Écrivains en ce début de Ramadan, Mehmet et Eli ont du mal à se projeter aussi loin « 2025 ? J’espère être en voiture d’ici là ! Mais ce sera bien pour les petits », assure le plus grand, survêtement de la Juventus de Turin sur le dos. « Si tu viens ici le dimanche ici, tu sais que tu dois rester dormir », décrit-il au sujet des fréquences.

En photos sur le tracé ou autour

Parmi les personnes rencontrées, aucune n’est défavorable au tramway. Lorsque les trois tracés sont montrés sur une feuille, celui de la route du Général de Gaulle, le plus à l’ouest, remporte l’adhésion. Les arguments sont simples : « c’est plus grand que les boîtes de sardines actuelles » ; « c’est plus agréable » ; « c’est moins polluant » ; « c’est moins bruyant » ; « il y en a plus » ; « il y en a plus tôt et plus tard » ; « il y aura moins d’accident » ; « c’est plus sûr pour les chauffeurs » ; « c’est plus ponctuel »…

Voté en 2013, plombé en 2014, puis relancé

Un deuxième tram à Schiltigheim, en plus de la ligne B qui longe la ville à l’Est jusqu’à Hoenheim et inaugurée en 2000 ? L’idée n’est pas nouvelle. Raphaël Nisand, maire de 2008 à 2014 sous l’étiquette PS, revient sur les origines du dossier :

« C’était une idée de Roland Ries dès 2008. Il trouvait que la ligne B ne remplissait pas tous les services qu’on peut attendre (ndlr, le maire de Strasbourg avait en effet cité ce tracé comme “une erreur sous pression des maires” dans une interview bilan à Rue89 Strasbourg en 2020). Après les débats entre tram sur fer et sur pneus, on avait voté une délibération en 2013 pour acter que ce tram sur l’avenue du Général de Gaulle et celui vers Koenigshoffen se feraient en même temps. En 2014, les deux listes anti-tram s’étaient unies et l’avaient emporté à Schiltigheim. C’est d’ailleurs dans les bureaux de vote le long de la route du Général de Gaulle, que j’avais été battu. Donc au mandat suivant, les Strasbourgeois à l’Eurométropole se sont débarrassés de ce tramway, un investissement entre 100 et 150 millions d’euros pour la commune, tandis que celui à Koenigshoffen a avancé. »

Aujourd’hui, l’ancien maire estime qu’il y a toujours « une opportunité pour un transport en commun en site propre, (un tram ou un Bus à haut niveau de service – BHNS) à l’ouest de Schiltigheim », mais il met en garde contre une trop grande « volonté d’évincer l’automobile ».

Dans les sphères politiques schilikoises, le débat est vif. Il faut dire que l’heure de vérité approche avec une concertation sur le tracé prévue en juin-juillet. Un itinéraire sera retenu avant une enquête publique et le lancement des grands travaux. La mise en service n’est pas attendue avant 2025. Le sujet devrait s’inviter dans la campagne des élections départementales en juin dans le canton de Schiltigheim-Bischheim, même si la Collectivité européenne d’Alsace n’a pas de pouvoir direct dessus. En plus des élus, chacun y va de son collectif ou de son association de soutiens mobilisés.

Trois tracés encore approximatifs

Trois tracés seront proposés au public. Pour l’instant, ils restent approximatifs :

  • Le premier passe à l’ouest, route du Général de Gaulle. Le terminus provisoire serait rue Rodolphe Burger, à côté du quartier des Écrivains, à cheval sur Bischheim et Schiltigheim. La maire écologiste de Danielle Dambach a été élue en 2018 sur la promesse de la relance du tram sur cet axe et réélue au premier tour en 2020. Parmi ses arguments : « les Écrivains sont le seul Quartier prioritaire de la Ville (QPV) de l’Eurométropole qui n’est pas relié au tram ». La maire considère le tram est comme un outil pour « transformer la ville ».
  • Le deuxième forme un zigzag. Il débute route de Bischwiller avant de bifurquer mi-chemin autour de l’usine Heineken. Il traverse la voie ferrée et se termine au même endroit que le tracé 0 aux Écrivains à l’entrée de Bischheim. Il était défendu par Hélène Hollederer lors de la campagne des élections municipales. La candidate LREM mettait en avant un itinéraire pour relier « le tram au train ». Elle milite par ailleurs pour un cadencement du TER toutes les 15 minutes avec le collectif Mon train j’y tiens). La femme politique souhaite ainsi « redynamiser et remodeler notre centre-ville » tout en desservant le futur cinéma MK2, la mairie, la médiathèque et l’Ouest de la ville avec le salle de la Briqueterie ou la piscine olympique.
  • Le troisième emprunte la route de Bischwiller et remonte Schiltigheim, traverse Bischheim jusqu’aux portes de Hoenheim, comme envisagé à la fin des années 1990. L’avenue étant plus étroite, il n’a pas de défenseur ouvertement connu dans le débat public.

Au milieu de tous ces tracés, se trouve l’immense usine qui a demandé « une garantie d’accès à l’autoroute » pour ses poids-lourds à la municipalité. Selon Danielle Dambach, cette exigence de Heineken disqualifie le tracé 2.

Le pont Saint-Charles, où pourrait passer le tramway, à côté de l’usine Heineken, au milieu de Schiltigheim. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg

… ou privilégier les bus ?

Au nord de Strasbourg et de Schiltigheim, deux maires s’élèvent contre cette infrastructure évaluée à 80 millions d’euros. Jean-Louis Hoerlé à Bischheim et Pierre Perrin à Souffelweyersheim demandent qu’une « variante 4 », soit étudiée. Leur proposition : utiliser la somme à « une refonte et un meilleur maillage du réseau de bus » bien plus loin au nord, jusqu’à Eckwersheim. « C’est rapide à faire et cela ne nécessite pas de travaux », appuie Jean-Louis Hoerlé.

Vice-présidents lors du mandat passé et aujourd’hui dans l’opposition avec d’autres maires de droite, les deux maires estiment avoir du « mal à se faire entendre », car « du mauvais côté de l’hémicycle ». Pierre Perrin détaille :

« Fin 2019, nous étions trois maires du nord, avec celui de Hoenheim, à demander qu’on nous démontre que le tram est plus efficace avant de choisir. Puis, rien ne s’est passé car il y a eu les élections. En session plénière cette année, on nous a répondu qu’il n’y avait pas discussion là-dessus. On ne nous a pas prouvés que nous avons tort. Nous n’avons ni de tracé précis, ni une coupe en travers. »

Les plans en coupe sont très attendus, car ils permettent de savoir quelle place sera réservée à la circulation et au stationnement sur la chaussée. Sachant que les trams s’accompagnent de pistes cyclables voire d’aménagements paysagers, il faudra faire des choix et des mécontents. La crainte des deux anciens maires : que des « voies uniques » soient mises en place pour les trams. Ainsi deux trams ne pourraient se croiser, ce qui réduirait leur fréquence. « De plus, la CTS risque d’arrêter les bus qui viennent de plus loin à hauteur du tram pour le remplir. Il y aura donc et de l’attente avec une rupture de charge. Ca ne sera pas plus rapide », redoute Pierre Perrin. « Sur le pont Saint-Charles, ça ne peut que passer en voie unique. S’il faut faire un nouveau pont, les coûts vont exploser », ajoute-t-il.

Jean-Louis Hoerlé (à g.) et Pierre Perrin, deux maires du nord inquiets de l’arrivée du tram aux portes de leurs communes. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg

« Techniquement ça passe »

À l’instar du collectif pour le tracé par la gare du tram vers Koenigshoffen en 2017, ces maires se retrouvent à devoir produire une contre-expertise minutieuse pour démonter les arguments de la majorité. Ils s’appuient sur un travail de Laurent Hennenfent, Schilikois et ancien et ancien gérant d’un bureau d’études. Ce dernier, dossier de 150 pages à l’appui, est formel. Le tram est « surdimensionné », « très couteux par rapport but fixé » et « quasi-infaisable ». Il estime à 39% de la population qui ne sera qu’à 5 minutes à pied, contre 61% avec le tracé 2. Avec des mesures de largeurs, il projette que de longues voies uniques, peu importe le tracé. L’ancien maire de Schiltigheim Raphaël Nisand contredit cette analyse : « Les études de 2013 concluaient que techniquement ça passe. Seuls 200 à 300 mètres en début de tracé étaient en voie unique », se rappelle-t-il.

Dernier argument du tandem Perrin-Hoerlé, les premières interdictions de véhicules sans vignette Crit’Air et Crit’Air 5 débuteront dès 2022, là où le tram n’arriverait pas avant 2025. Ils versent leur proposition en amont de la concertation qui s’annonce. « Je ne veux pas qu’on nous dise qu’on a rien fait une fois la concertation lancée », explique Jean-Louis Hoerlé, qui insiste sur le fait que « nous ne sommes pas anti-tram ». Vieux routiers, ils craignent une concertation de façade avec trois tracés, mais un seul qui présente des avantages et donc privilégié par la collectivité. Surtout que Danielle Dambach, par ailleurs numéro 3 de l’Eurométropole, a déjà exprimé sa préférence.

À l’instar d’associations, les deux hommes, insistent sur le fait que la majorité Imbs-Barseghian-Dambach a fait de « la démocratie locale », un axe majeur de son mandat. Ils veulent donc voir jusqu’où va ce principe. Le remuant et inclassable collectif Col’Schick, à l’origine de la proposition du tracé 2, a de son côté proposé un référendum entre les trois tracés. « Peu lisible, voire contre-productif », face à la « pluralité de décisions et d’autorisations nécessaires », a répondu la présidente Pia Imbs. « Je me demande si ce n’est pas une manière de plomber les délais », appuie Danielle Dambach. « Les politiques ont été élus pour faire des choix et avoir une vision de leur ville et de l’agglomération. Des propositions sur les mobilités figuraient dans les programmes électoraux de chaque candidat », abonde le collectif « Mon tram j’y tiens », soutien du tracé à l’Ouest.

Le spectre de l’urbanisation

Les deux maires au nord estiment qu’à terme, ce projet engendrera une urbanisation des communes pour assurer la fréquentation de la ligne. Ils craignent que les « poumons verts » que sont les zones agricoles et naturelle et le long de la route du Brumath dans leurs communes soient bétonnées. « Si le projet est de faire des quartiers comme les Écrivains, il faut le dire tout de suite », met en garde Jean-Louis Hoerlé. Car comme le dit d’ailleurs Danielle Dambach « cette extension n’a d’intérêt que pour aller à terme jusqu’à Vendenheim ». Or, pour arriver jusqu’à cette extrémité nord de l’Eurométropole, il faudra encore plusieurs mandats et « 200 millions d’euros », redoute Pierre Perrin. « On ne s’est pas posé toutes ces questions pour l’extension à la Robertsau, peu utilisée », répond Danielle Dambach. Mais ce quartier du nord de Strasbourg connait justement une densification le long de la ligne E depuis sa mise en service.

Pierre Perrin et Jean-Louis Hoerlé redoutent que des zones naturelles et agricoles (entourées en rouge), soient urbanisées car proches du tram, notamment en cas d’extension de cette ligne jusqu’à Vendenheim telle qu’envisagé (en bleu) pour de futurs mandats. Pour l’instant ce n’est pas prévu selon le plan locale d’urbanisme. Photo : schéma Rue89 Strasbourg

Les deux maires ne sont pas les seuls sur cette ligne. L’ancien maire de Schiltigheim Jean-Marie Kutner estime sur son compte Facebook que « le tram fer était à la pointe il y a 30 ans, il sera dépassé dans moins de 30 ans ». Dans leur analyse, ils ont aussi été rejoints par Hélène Hollederer. Ce qui fait dire aux écologistes qu’un rapprochement pour les élections départementales pour constituer un binôme homme-femme serait en marche. Pour plaider pour l’amélioration des bus, l’élue d’opposition pointe vers une étude de 2019 sur les mobilités à Schiltigheim, où « les répondants se disaient à 68% satisfaits du réseau de bus« . Une proportion bien différente des cyclistes (27% de satisfaits !). Les « Velorutions » se succèdent depuis 2018, pour demander des aménagements cyclables sécurisés. Une autre demande à concilier pour Danielle Dambach, qui peine à se concrétiser pour le moment.

Dans l’opposition schilickoise, l’ancien premier adjoint Christian Ball (LR), lui, n’a pas changé d’avis :

« J’ai toujours voté pour le tram, mais celui-là n’est pas réalisable. L’enjeu se sont les connexions Est-Ouest, plutôt que de tout rabattre vers Strasbourg. Cela va endetter encore la CTS, et donc les habitants, au moment où l’on lance la gratuité des transports pour les jeunes, que je peux comprendre dans cette période. Le coût s’élèvera sûrement à 90 et 100 millions, car il y a le tronçon schilickois, mais aussi l’infrastructure nécessaire pour le relier à Strasbourg. »

En 2020, Christian Ball faisait déjà campagne contre le tram et pour des déplacements d’Est en Ouest. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg

Pour le vice-président de l’Eurométropole en charge des Mobilités, Alain Jund (EELV), le sujet « ne doit pas juste être un débat schiliko-schilikois » :

« Le projet est une refonte des transports en commun au nord en articulant BHNS G, le Réseau Express métropolitains de TER, le tram et l’A35. Le tram devra s’articuler avec l’autre projet de ligne de tram, une liaison directe entre la gare et le Parlement européen. »

Une délibération sera présentée en mai. À quelques semaines de l’échéance, il ne semble pas complètement arbitré si les trams de Schiltigheim iront à la gare de Strasbourg ou son centre-ville. Depuis plusieurs années, élus et techniciens insistent sur la nécessité de « désaturer » la place de l’Homme de fer.

Avant Schiltigheim, le tram devrait être raccordé à Strasbourg par ce coté de la place de Haguenau. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg

Alain Jund accueille en revanche fraîchement la proposition de « variante 4 » : « Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas étudier ces propositions, mais la délibération votée en décembre incluait bien un tram ».

« Nous allons accueillir de nouveaux habitants »

Pour Danielle Dambach, il ne faut pas seulement regarder le débat avec la situation actuelle, mais imaginer la ville dans quelques années :

« Nous allons accueillir de nouveaux habitants. Il y a les constructions à Fischer avec 680 logements, 300 à la friche Caddie, 150 à la médiathèque ou 400 à Istra dans un peu plus longtemps initiées par mon prédécesseur. Il faut proposer des solutions à ces futurs habitants pour ne pas avoir encore plus de voitures. Aujourd’hui, 100% des Schilikois sont concernés par les dépassements de pollution, contre 50% à Strasbourg ou à Bischheim. Je ne veux pas me retrouver avec un procès en inaction climatique ou payer des pénalités pour ces dépassements pour lesquels la France est condamnée par l’Union européenne. Je ne crois pas qu’au tram, mais à un mix de solutions entre le train, le vélo, l’autopartage, la marche. Et accompagner celles et ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’acheter un nouveau véhicule. »

Danielle Dambach a été élue et réélue sur la promesse d’un tram à l’Ouest. Suffisant démocratiquement si ses homologues plus au nord pensent différemment ? Photo : JFG / Rue89 Strasbourg

Elle poursuit son raisonnement en présentant sa vision pour transformer la cité des Brasseurs :

« Schiltigheim est une succession de terres pleins avec quatre radiales où l’on traverse du nord au sud. On veut rompre avec cela et aussi en faire une ville agréable. On a perdu l’habitude de s’y promener. Or, il y a une dynamique économique avec l’ouverture de neuf restaurants pour une année de confinement. Une fois le tram fait, on souhaiterait éviter le trafic de transit sur la partie finale de la route de Bischwiller, en la transformant en zone de rencontre vers Fischer, sachant que l’on peut déplacer le stationnement ailleurs, notamment en sous-sol de la mairie. Il est sûr qu’il faudra revoir la circulation globale avec les maires du nord, ce que l’on compte présenter en septembre, une fois le tracé acté. »

Le premier adjoint Patrick Maciejewski, par ailleurs président de la CTS, porte quant à lui les critiques sur les positions des maires du nord :

« Bischheim et Souffelweyersheim craignent qu’on bloque les voitures. Ce sera en partie le cas et cela entrainera un report vers la route de Bischwiller. Ces maires veulent continuer à nous traverser et nous polluer. Ce n’est pas leur problème, mais nous c’est le notre. On discute encore avec eux et on veut faire en sorte que les automobilistes aient le réflexe M35 (nouveau nom de l’A35) et peut-être aussi développer une ligne de transports sur cet axe. »

« Je sais qu’ils sont plus sensibles à cette solution de bus sur l’autoroute, mais on en est réduit à faire du marchandage. Ne rien dire sur le tram, contre une ligne de bus », soupire Pierre Perrin.

Consciente de la fragilité de l’acceptation du tram et du calendrier, Danielle Dambach se donne un objectif clair : « rendre le tram irréversible » avant de prochaines élections en 2026. « Tant que le premier rail n’est pas posé, il peut être remis en cause ».


#Tram Nord

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