
Trois mois sur la route des Balkans : Parlons un peu des ratés !
Un voyage qui se déroule sans galères, est-ce possible ? Peut-être, mais ce n’est pas ce que nous avons expérimenté pendant notre séjour dans les Balkans. Voici, un petit flashback de quelques mésaventures qui nous sont arrivées au cours des trois derniers mois.
En arrivant à Athènes mi-mars et prêtes pour réaliser notre deuxième interview, nous avons eue une sueur froide en apprenant que les personnes que nous devions rencontrer le lendemain ne sont plus disponibles. Heureusement, nous dénichons rapidement un autre projet passionnant, à destination des mères réfugiées, dont la fondatrice nous reçoit presque immédiatement. L’interview se déroule pour le mieux et nous pouvons ainsi garder le rythme des publications !
Non, nous n’avons pas peur de faire des kilomètres pour le bien du projet. Tout début avril, nous venons d’arriver en Macédoine et organisons les prochaines interviews pour ce pays et le suivant, le Kosovo. Mais pour s’adapter aux disponibilités des agitateurs locaux, nous devons intercaler l’interview prévue en Macédoine entre les deux autres programmées au Kosovo. Les distances entre les différents lieux sont relativement courtes, ce qui nous permet de faire ces aller-retours et de voir les paysages sous divers angles.
Justement au Kosovo, nous rencontrons Fatbardh. Mais là, petit imprévu : il nous annonce ne pas pouvoir réaliser l’interview en anglais à cause de son niveau qu’il considère trop faible. Par chance, l’un de ses amis est libre pour traduire ses propos, de l’albanais vers l’anglais. Réaliser le montage de la vidéo est alors un autre défi, car les sous-titres français doivent être fidèles aux paroles de Fatbardh que nous ne comprenons pas. Nous parvenons à finaliser la vidéo avec l’aide d’un gérant d’une auberge de jeunesse qui vérifie les traductions dans la bonne humeur.

Du matériel qui échappe à notre surveillance
En arrivant à Skopje (Macédoine), nous nous préparons pour l’interview de LicevLice. L’heure de la check-list du matériel arrive pour être sûres de ne rien oublier : appareil photo ? Oui ! Micro-cravate ? Oui ! Trépied ? Euh… Non, où est-il ? Nous nous souvenons alors l’avoir oublié dans l’auberge de jeunesse où nous avons dormi la veille, située à Prizren (Kosovo). Au moment de l’interview, nous décidons d’improviser et installons laborieusement la caméra. Mais par chance, l’équipe de LicevLice compte un cameraman et nous nous retrouvons à filmer avec un énorme trépied très professionnel ! « Un mal pour un bien », dirons-nous ! Bien sur, nous retournons à Prizren quelques jours plus tard pour récupérer le nôtre.
À quelques semaines de la fin de l’aventure, c’est le drame. Après avoir effectué le trajet entre Banja Luka (Bosnie-Herzégovine) et Belgrade (Serbie) en bus, nous ne retrouvons pas l’appareil photo dans nos affaires. Nous annulons l’interview prévue le lendemain. Nous vidons nos sacs à dos, appelons le bus, allons à la police : aucune trace de l’appareil.
Bien que ce dernier soit garant du bon déroulement de notre projet – car nous l’utilisons pour filmer les interviews -, nous décidons tout de même d’essayer de faire notre dixième et dernière rencontre quelques jours plus tard à l’aide de notre smartphone. Deux jours passent avec le moral dans les chaussettes. Et alors que nous n’avons plus aucun espoir de le retrouver, l’inattendu se produit ! Notre auberge nous contacte et nous annonce que l’agent d’entretien du bus l’a retrouvé, donné au chauffeur, qui l’a lui-même confié à sa femme qui nous attend en ville pour nous le remettre !
Après de multiples péripéties, nous rejoignons cette dernière et ne pouvons nous empêcher de la prendre dans nos bras. Nous retrouvons le sourire et restons impressionnées par l’honnêteté de ces personnes qui ont rendu cet objet de valeur aux étrangères que nous sommes.

Aucune place laissée à la routine
Parties avec peu de vêtements, nous avons l’habitude de trouver facilement des laveries et de laver notre linge pour quelques euros. Mais à Tirana (Albanie), l’auberge dans laquelle nous logeons n’en dispose pas et l’employée n’en connaît pas dans les environs. Elle nous propose donc de laisser notre linge, nous disant que « quelqu’un viendra le chercher et le déposera ce soir ». Le soir venu, c’est avec les yeux écarquillés que nous voyons nos vêtements arriver, repassés – jusqu’à nos pyjamas et sous-vêtements – et mis sous plastique… La laverie dont on nous avait parlé était en fait un pressing. Résultat : une belle facture mais aussi un bon fou rire !
Nous ne comptons plus le nombre de fois où nous devons sortir notre passeport, entre passages de frontières et check-in dans les auberges. Toujours bien rangé dans notre sac, il a sa place attitrée. Imaginez notre réaction quand, dans le Parc National du Durmitor (Monténégro), il nous est impossible de remettre la main dessus. Encore une fois, nous retournons nos sacs à dos, sans succès. Il n’y a alors plus de doute : ils ne nous ont pas été rendus dans la dernière auberge à Kotor, à 4h de route. Décidément, nous en aurons oublié des choses pendant ce voyage ! Après quelques messages et coups de téléphone avec les employés de l’auberge, nous trouvons une solution : un voyageur les amène dans une ville à mi-chemin, et nous faisons le trajet en voiture, sous la pluie sur des routes sinueuses, pour les récupérer. Sauvées, nous pourrons passer la frontière vers la Serbie dès le lendemain !

Bien que l’auto-stop fonctionne plutôt bien, nous prenons le bus lorsqu’il s’agit de longues distances. Mais quand celui-là s’avère trop cher, nous cherchons d’autres moyens pour arriver à destination. C’est ainsi que pour aller de Belgrade à Novi Sad (un peu moins de 100 kilomètres), nous pensons avoir trouver LE bon plan : sortir de la capitale en train pour retomber sur l’axe principal, afin de faciliter l’auto-stop. Mais c’est un échec ! Au final, nous attendons un bus pour Novi Sad pendant 3 heures dans cette petite ville perdue au nord de Belgrade. Plusieurs heures de perdues, pour finalement prendre le bus…
Finalement, toutes ces petites galères ont pimenté notre aventure. Et si elles n’étaient pas agréables à vivre sur le moment, nous nous les remémorons aujourd’hui en riant. Car oui, nous pouvons le dire, nous avons eu beaucoup de chance et uniquement des happy end.