Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Après l’attaque de mardi, le Marché de Noël reste fermé un jour de plus

Mardi soir, entre la rue des Orfèvres et la Petite France, un homme a tiré sur la foule des touristes du Marché de Noël, faisant trois morts, ainsi que 14 blessés, dont sept graves. Finalement, le marché de Noël restera fermé jeudi encore.

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Le direct

Sauf nouvelle exceptionnelle au cours de la soirée, c’est la fin de ce direct. On récapitule les infos majeures de la journée
  • Le suspect est toujours en liberté
  • Le bilan provisoire est de trois morts, six blessés en urgence absolue dont deux avec un pronostic vital très engagés et 7 blessés en urgence relative.
  • La police a diffusé un appel à témoin (voir plus bas)
  • Le marché de Noël reste fermé jeudi
  • Les autres équipements publics dont les écoles fonctionnement normalement
Retrouvez ici nos articles du jour. D’autres articles seront publiés demain à 6h.
Voici le document diffusé depuis ce soir.
Voici le document diffusé depuis ce soir.
Il y aura jusqu’à 1 800 soldats mobilisés dans les prochains jours à Strasbourg.
« Une nouvelle analyse » de la situation sera faite demain, quant à une éventuelle réouverture du Marché de Noël.
Roland Ries ajoute que deux autres personnes ont leur pronostic vital engagé à cette heure.
C’est une photo et un nom complet que l’on pouvait déjà voir sur les sites d’information étrangers et les réseaux sociaux. La police diffuse un appel à témoin.
À la frontière sur le pont de l’Europe, le temps d’attente est d’environ 2 à 4 heures pour les automobilistes.
Plusieurs lieux dans Strasbourg agrègent les hommages aux victimes.
Hommages au pied du sapin (photo Abdesslam Mirdass)
Hommages au pied du sapin (photo Abdesslam Mirdass)
Quelques hommages au pied de la tombe du général Kléber (photo Abdesslam Mirdass)
Hommages à l'entrée de la rue des Juifs (photo Abdesslam Mirdass)
Hommages à l’entrée de la rue des Juifs (photo Abdesslam Mirdass)
Les écoles seront ouvertes normalement demain.
Pas de rassemblements autorisés à Strasbourg, mais beaucoup d’habitants viennent spontanément place Kléber déposer des bougies, des fleurs et des mots. D’autres fleurs ont été déposées sur le parcours du tireur.
Sollicité pour accueillir la dizaine de victime, l’hôpital de Hautepierre annule ses journées portes ouvertes pour son extension de Hautepierre 2, les 15 et 16 décembre.

L’ensemble des gymnases, stades, patinoire, piscines, médiathèques et autres établissements culturels fonctionneront selon leurs horaires habituels.

En revanche, les animations et événements prévus sur l’espace public, places et parcs de Strasbourg, sont annulés ainsi que les différents marchés d’approvisionnement.

La Ville de Strasbourg annonce que finalement le Marché de Noël restera fermé demain encore.
La visite de demain dans le Haut-Rhin de la secrétaire d’État en charge de la transition énergétique, Emmanuelle Wargon, est annulée. Elle reprend le dossier de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Le Ciarus annule son marché des créateurs qui devait se tenir ce week-end.
Le maire Roland Ries a tenu à apparaître entouré lors de son allocution à 13h.
Roland Ries était très entouré lors de sa conférence de presse à l'hôtel de Ville à la mi-journée. (Photo Abdesslam Mirdass)
Roland Ries était très entouré lors de sa conférence de presse à l’hôtel de Ville à la mi-journée. (Photo Abdesslam Mirdass)
L’Université de Strasbourg annule les Journées des universités, c’est-à-dire la présentation des universités et des formations post-bac. Elles étaient prévues les 13 et 14 décembre au parc des expositions du Wacken.
La cellule d’aide psychologique de la Ville de Strasbourg à la Cité de la Musique et de la Danse sera reconduit demain. D’après un de nos journalistes sur place la salle est assez calme, autour de volontaires de la ville, la Croix Rouge, France Victime, le CIAV.
Artiste de rue, Didier a été témoin de l’attaque. Il le raconte dans une vidéo ici
Didier, témoin de l'attaque
Didier, témoin de l’attaque
Dans un communiqué, la Grande Mosquée de Strasbourg condamne « l’acte infâme, lâche et barbare » d’hier soir. Elle appelle l’ensemble des mosquées strasbourgeoises à des prières lors du prêche de vendredi. À l’issue de celui-ci, une minute de silence sera observée.
D’après nos informations la troisième victime dite en « mort cérébrale » a succombé à ses blessures. Il s’agit d’un garagiste, un pratiquant à la mosquée Eyyub Sultan à la Meinau.
« Nous savions que le risque était celui d’un homme déterminé. Ce risque était évalué, connu. Il participe de la démocratie ». Robert Herrmann, président de l’Eurométropole et adjoint au maire en charge de Sécurité.
« Le plan sécurité sur le marché fonctionne depuis plusieurs années. On peut aller plus loin, mais le système restera le même. Il faut qu’on voit comment le terroriste a échappé à ses contrôles, je n’en sais rien. L’enquête le dira. » (Roland Ries)
Roland Ries annonce la réouverture des marchés de Noël et des écoles dès demain, après cette journée de deuil.
La troisième victime serait en fait « en état de mort cérébrale », ce qui explique la confusion sur le troisième mort ou non.
« L’heure est à la tristesse, l’heure est à la compassion » (Roland Ries)
Roland Ries utilise à son tour le terme « d’attentat terroriste », « qu’on le veuille ou non .
Roland Ries est aussi entouré de députés ou du président de la Région Grand Est, Jean Rottner.
La conférence de presse de Roland Ries va bientôt débuter. Il est entouré de nombreux élus de son équipe, adjoints ou conseillers municipaux.
Le suspect compte 27 condamnations, en Allemagne et en France, parfois pour des délits mineurs.
Le procureur assure que des témoins ont entendu le suspect prononcer « Allah Akbar ». Il évoque « un acte terroriste », le première fois que les autorités utilisent ce terme.
Alors qu’ils devaient débuter une grève aujourd’hui, les avocats du Barreau de Strasbourg ont décidé de mettre en place immédiatement une cellule spécialisée pour apporter une aide juridique gratuite et confidentielle aux personnes touchées le 11 décembre et à leurs proches.
Conférence de presse expresse du procureur Rémy Heitz, d’une petite dizaine de minutes. Aucune question ne peut être posée.
Le suspect est connu pour des faits de cambriolages en France en Allemagne. (conférence de presse du procureur Rémy Heitz)
Quatre proches du suspect sont en garde à vue depuis hier soir (conférence de presse du procureur Rémy Heitz)
Rémy Heitz, procureur de Paris, dévoile des éléments de l’enquête. Le suspect a été vu la première fois au 10 rue des Orfèvres, puis a évolué vers les rue des Grandes Arcades, du Saumon, des Chandelles, Saint-Hélène puis parti par la Petite-France vers le pont Saint-Martin. Il détenait une arme de poing et un couteau. Il a essuyé des tirs de riposte qui l’ont blessé au bras. Il serait parti en braquant un taxi vers le Neuhof et non au Neudorf comme indiqué depuis hier.
Selon le chef de service des urgences-samu de Strasbourg, le professeur Pascal Bilbault, contacté par franceinfo les victimes sont majoritairement des Français originaires d’Alsace même s’il y a des personnes étrangères parmi les victimes. Elles sont âgées de « 20 à 60-70 ans, il n’y a pas d’enfants parmi les blessés ».
Bonjour à tous, Nous passons en mode direct pour cette journée. Le procureur de Paris, Rémy Heitz, doit donner une conférence de presse au Tribunal de Grande Instance de Strasbourg à midi. À 13h, c’est le maire de Strasbourg, Roland Ries, qui prendra la parole.

La situation

Mardi 11 décembre, une nouvelle journée du Marché de Noël de Strasbourg devait s’achever comme à chaque fois avec quelques rasades de vin chaud mais vers 19h50, un homme a sorti son arme près de la place Gutenberg, dans la très décorée rue des Orfèvres, et s’est mis à tirer sur les passants. Selon les témoignages, deux personnes se sont écroulées immédiatement, rue des Grandes-Arcades. L’homme est ensuite remonté vers la Grand’Rue, où il a de nouveau tiré au hasard en direction de la foule.

En quelques minutes, deux personnes sont tuées et une douzaine sont blessées. Selon un bilan mercredi matin, 7 personnes sont blessées dans un état grave, et sept de manière plus légère. Un peu de confusion a régné dans la matinée, puisqu’un bilan officiel a revu à la baisse le nombre de morts avant d’être annulé. Les blessés sont à l’hôpital universitaire de Strasbourg. Peu d’informations sont connues sur les victimes. Il s’agit principalement d’hommes, dont un touriste thaïlandais de 45 ans qui a succombé aux balles de l’assaillant. Une autre victime est un Strasbourgeois de 61 ans. Aucun enfant ne fait partie du bilan qui compte des Alsaciens. Parmi les blessés, on compte la fille d’une commerçante rue des

Le tireur, Cherif C., a été identifié, il s’agit d’un malfaiteur de 29 ans, né à Strasbourg et habitant dans la cité du Hohberg à Koenigshoffen. L’individu était fiché S pour sa radicalisation islamiste et faisait l’objet d’une enquête. Cet endoctrinement se serait développé lors de ses peines de prison en France et en Allemagne. Le matin-même, la police avait perquisitionné son domicile, récupérant des grenades mais sans mettre la main sur le suspect. Il est entré par le Pont du Corbeau.

Évasion malgré les milliers de policiers

Après les tirs au Marché de Noël, un soldat de l’opération Sentinelle a tenté de l’intercepter mais le tireur l’a blessé et a réussi à s’échapper en direction de la place de l’Etoile, en braquant un chauffeur de taxi. Quelques minutes plus tard, la police a bouclé l’ensemble du périmètre de la Grande-Île, en demandant aux Strasbourgeois et aux touristes de rester confinés soit chez eux, soit dans les bars et restaurants. Ils y resteront jusqu’à minuit, soit près de quatre heures, avant que la police ne les autorise à rejoindre leurs domiciles et leurs hôtels. Idem en dehors du centre dans des salles de spectacle, le cinéma UGC Ciné Cité, le Rhénus Sport où la Sig jouait un match et le Parlement européen, en session cette semaine.

Les policiers se sont déployés très rapidement après l'incident (Photo Abdeslam Mirdass)
Les policiers se sont déployés très rapidement après l’incident (Photo Abdeslam Mirdass)

Pendant ce temps, au début du quartier du Neudorf, une nuée de policiers ont tenté de retrouver l’individu pendant plusieurs heures. Plusieurs rues étaient bouclées entre la rue de la Porte de l’hôpital et l’avenue de Colmar. Par deux fois, les forces de police ont échangé des tirs avec lui mais ce mercredi matin, le suspect n’est pas retrouvé. Il n’est pas exclu qu’il ait pu quitter la France dans la nuit selon le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.

Plus de 350 policiers et gendarmes sont mobilisés pour sa recherche, appuyés par deux hélicoptères et par les équipes du RAID, de la BRI et de la force Sentinelle. Des renforts de Nancy et Metz sont arrivés, soit un total de plus de 600 personnes désormais.

Devant le choc suscité par cette attaque, le maire de Strasbourg a choisi de fermer le Marché de Noël mercredi 13 décembre et d’annuler toutes les représentations et spectacles prévus par la Ville. Les cours des écoles élémentaires sont également suspendus même si les écoles resteront ouvertes et en capacité d’accueillir les enfants. Rien ne change en revanche pour les lycéens, collégiens ou à l’Université. Certaines composantes ont néanmoins annulé leurs examens ou tout ou partie de leurs cours. Toute manifestation prévue mercredi sera également annulée, selon un décret qui sera publié par la préfecture du Bas-Rhin. Interrompu dans la soirée, le trafic de la CTS a repris au matin.

Des contrôles renforcés

L’enquête a été confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris, pour « assassinats, tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes. » Dans la nuit, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a indiqué que le niveau d’alerte Vigipirate avait été relevé à son maximum, soit « alerte attentat. » Ce qui a pour conséquence des contrôles aux frontières et un recours supplémentaires aux forces de l’armée. En outre, tous les marchés de Noël de France vont devoir faire l’objet d’une surveillance accrue contre, selon le ministre, le « risque de mimétisme. »

Le ministre de l’Intérieur n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes mardi soir. Mais ce mercredi, le maire Roland Ries devrait prendre la parole. La question des très importantes mesures de sécurité, et de leur efficacité, sera probablement posée. Pour rassurer ses quelques 2 millions de visiteurs, la Ville a augmenté de plus de 30% le budget global du Marché de Noël afin de répondre à la facture faramineuse des agences de sécurité (800 000€).

Comment dans ces conditions, une personne connue par la police comme étant radicalisée et violente, a-t-elle pu importer une arme au Marché de Noël ? Puis en ressortir sans être intercepté. C’est probablement la première question à laquelle devra répondre l’enquête…


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