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Vision Strasbourg, le site, le robot et l’asso pour que les bonnes idées sortent des chaumières

À l’aide d’un robot doté d’une intelligence artificielle, une nouvelle association « Vision Strasbourg » veut bousculer les habitudes de démocratie locale en rassemblant les idées des habitants et en aidant à résoudre les problèmes du quotidien.

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Vision Strasbourg, le site, le robot et l’asso pour que les bonnes idées sortent des chaumières

Et si Strasbourg avait enfin un grand festival ? Par où doit passer la future extension de tram (coucou Kœnigshoffen et la gare !) ? Peut-on fermer les terrasses plus tard en été ? Je suis en danger, venez m’aider ! Comment refaire mon permis de conduire ? Comment l’idée de tonton Roger pour rénover sa rue peut un jour se concrétiser ? Il pourrait y avoir un site où il devient naturel pour les Strasbourgeois de poser toutes ces questions, et faire remonter l’information aux personnes compétentes.

Pas besoin de laisser une adresse email ou un numéro, un petit robot, nommé Tommy, se charge de rassembler les idées, pour un jour apporter des réponses. Il faudra ensuite que les pouvoirs et autorités (mairie, département, université, police, préfecture, etc.) acceptent d’utiliser ce nouvel outil.

Un boîtier à qui on peut parler

Le robot prendra aussi la forme d’un petit boîtier auquel on peut tout simplement parler. Le club de basketball de la SIG se serait déjà proposé d’en installer un dans son antre du Rhénus où la conférence de presse de lancement, après une présentation devant une centaine d’acteurs politiques et strasbourgeois s’est déroulée. La seule limite aux idées est géographique, il faut qu’elles concernent les 33 communes de l’Eurommétropole de Strasbourg.

L’interface se veut minimaliste, intuitive et sans connexion préalable. (capture d’écran)

Le but ? Dégager des masses d’avis pour savoir « ce que veulent les habitants », et notamment choisir « entre une belle capitale régionale, avec ses atouts, ou une capitale européenne », résume Pierre Loeb, président de l’association, aussi connu pour ses engagements pour la défense du Parlement européen à Strasbourg.

Rénover la démocratie locale

La Ville de Strasbourg a aussi partagé le constat que sa démocratie locale s’essoufflait tente de la refonder. Mais pour les fondateurs de Vision Strasbourg tant que les ateliers de démocratie sont portées par des institutions politiques, il ne peut pas y avoir de confiance. « Notre constat c’est que beaucoup de citoyens ont des idées, mais personne ne les écoute », explique Jérémy Kohlman, en charge de la stratégie digitale. L’association propose de se poser en intermédiaire. Tout dépendra ensuite si les Strasbourgeois adhèrent ou non au concept.

« Nous ne sommes pas contre les politiques, mais avec eux, pour les aider. Si la Ville de Strasbourg rejoint le conseil d’administration, le principe est que la voix de chacun ait le même poids », ajoute Charlotte Formhals, porte-parole. Mais lorsqu’il s’agira de choisir si on applique ou non les idées, ce beau principe risque de voler en éclat, serait-on tenté d’ajouter.

Pour faire pression, Vision Strasbourg veut être un gage de représentativité. L’association espère 50 000 contributions d’ici la fin 2018, ainsi que dégager 50 idées et même 10 propositions concrètes à l’été 2018 (un compte à rebours défile sur le site).

Cette présentation formelle passsera par des réunions publiques de préparation. Tout seul se passera donc pas sur le web.

L’intelligence artificielle Tommy vise à répondre aux problèmes du quotidien et rassembler les idées d’avenir (capture d’écran)

Parmi les 10 membres fondateurs, qui ne vivent parfois plus à Strasbourg, un seul a un engagement politique, mais plusieurs gravitent autour des réseaux de l’UDI. L’association se présente comme apolitique.

Une technologie strasbourgeoise

La technologie a été développée et mise à disposition gratuitement par l’agence numérique strasbourgeoise Coactis dont le fondateur Thomas George est l’un des membres de l’association. Si l’association arrive à dégager des fonds avec des adhérents et partenaires, elle pourra effectuer un suivi humain à l’aide de développeurs pour éviter un effet défouloir.

Si le projet devrait rencontrer un succès populaire, il serait novateur. La Ville de Lyon compterait lancer un algorithme similaire en 2018, ainsi que Mexico. Plus près d’ici, Schiltigheim utilise l’application « Tell my city », mais qui sert davantage à signaler les problèmes du quotidien.

Tommy pas encore au top

Le petit robot Tommy n’est pas encore rôdé. Après un rapide test, une question sur les parking a rapidement été enregistrée (sans réponse donnée), mais impossible d’évoquer le bruit la nuit. Il faut l’entraîner en l’abreuvant d’informations et d’idées.

Le petit bonhomme ne répond pas 42... Déception. (capture d'écran)
Le petit bonhomme ne répond pas 42… Déception. (capture d’écran)

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