En octobre 2023, quelques jours après l’attaque du Hamas, un projet de motion est sur le point d’être voté au barreau de Strasbourg, afin de condamner les crimes contre des civils israéliens. Romain (prénom modifié), co-président de la commission des droits de l’Homme, propose alors « une mention du risque de représailles inconsidérées à l’encontre des Palestiniens et susceptibles de constituer des crimes contre l’humanité ». Une démarche qui a déclenché un processus de mise à l’écart de sa commission, comme le révèle Streetpress ce 30 septembre.
Saisie du défenseur des droits
La demande de l’avocat est rapidement rejetée, et il devient la cible de moqueries de certains de ses collègues sur la liste de mails du barreau de Strasbourg. Fin 2023, la bâtonnière annonce à Romain qu’il est limogé de son poste de président et écarté de la commission des droits de l’Homme. Il saisi alors le défenseur des droits, qui conclura que ces faits « laissent présumer une discrimination en raison des opinions politiques ».
Romain fera même l’objet de deux plaintes déontologiques en 2024, mais les affaires seront classées. Interviewé par Streetpress, il dénonce les différences dans les prises de position du barreau de Strasbourg, qui a adopté des motions pour le respect des droits de l’Homme après la prise de pouvoir des talibans ou pour dénoncer les violences du régime tunisien, mais rien pour Gaza. Dans ce contexte, l’avocat a finalement décidé de démissionner du conseil de l’ordre du barreau.
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