Presque tous les enfants vivant à Strasbourg sont scolarisés, ce qui permet de détecter une partie des situations de sans-abrisme. Au cours de l’hiver 2025, au moins 50 enfants vivent et dorment à la rue dans l’Eurométropole. Un chiffre sous-estimé puisque les mineurs non accompagnés n’apparaissent pas dans ces décomptes, pas plus que les enfants vivant en squat. « Notre vision est morcelée », reconnaît Floriane Varieras, adjointe à la maire de Strasbourg en charge des solidarités, tandis que le collectif pour une autre politique migratoire estime à une centaine le nombre d’enfants sans-abri.
Chronologie
Les associations mobilisées
- Le collectif « Pas d’enfant à la rue ». Ce collectif conseille les parents d’élèves et les enseignants confrontés à des situations de sans-abrisme dans leur établissement. Il peut être joint par courriel (collectif.pas.d.enfant.a.la.rue@gmail.com) ou via Facebook.
- Le collectif « Enfants à la rue, État hors-la-loi ». Ce collectif de citoyens et de citoyennes présent sur les campements pour aller à la rencontre des familles et d’alerter pour un règlement global de la situation. Il peut être joint par courriel (logvide@gmail.com).
- Les petites roues. Cette association présidée par Sabine Cariou travaille en partenariat avec la Ville de Strasbourg pour proposer des appartements utilisés par plusieurs familles. Les Petites roues sont parfois missionnées pour mobiliser les locaux intercalaires identifiés ou pour utiliser les locaux vacants identifiés par la Ville. L’association peut-être jointe via son site web.
- Dans chaque école, parents d’élèves et enseignants se regroupent pour alerter sur des élèves à la rue et leur apporter des solutions. Ces collectifs souvent informels mobilisent la communauté éducative et lancent des cagnottes en ligne pour aider les familles d’enfants sans abris. « Si la situation traîne trop, on leur conseille d’héberger les familles dans l’école », indique Delphine Bernard, du collectif « Pas d’enfant à la rue ».
Les types d’actions citoyennes
- Détecter des élèves sans-abris. Les enseignants constatent parfois des élèves extrêmement fatigués, qui dorment en classe, dont les vêtements sont humides, etc. Il s’agit d’un processus délicat, pour ne pas stigmatiser les enfants ni mettre en danger les familles.
- Créer un collectif. « Quand des écoles nous appellent, ce qu’on leur conseille de faire, c’est de monter un collectif. Ça se fait de façon spontanée », explique Delphine Bernard. Certains collectifs sont informels, d’autres se sont structurés en associations.
- Lancer une cagnotte. Pour financer des nuits d’hôtels, ou, dans le cas d’une occupation des locaux, des matelas et des produits de première nécessité, ou participer aux frais de justice, les collectifs peuvent mettre en ligne des cagnottes solidaires. Les liens sont à retrouver sur la carte.
- Alerter, manifester. Pour interpeller les pouvoirs publics, les parents et les enseignants peuvent manifester sur la voie publique, devant les établissements scolaires. Ces manifestations relayées par la presse permettent de rendre visibles les situations de sans-abrisme mais elles ont peu d’effet sur la préfecture du Bas-Rhin.
- Occuper l’établissement. L’hébergement des familles dans les établissement constitue un moyen de pression provisoire. « Pour l’État et les collectivités, c’est une solution de facilité, car ils ne gèrent rien, prévient Delphine Bernard. La charge est reportée sur les parents d’élèves et les enseignants, et parfois les mobilisations s’arrêtent à cause de l’épuisement. »
Les solutions apportées
- Prise en charge par le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) de l’État. C’est au SIAO de trouver des solutions pour les personnes sans-abri. Mais les hébergements à la disposition de ce service sont saturés. « Au fur et à mesure, les politiques d’hébergements se sont restreintes », note Floriane Varieras, adjointe à la maire de Strasbourg en charge des solidarités. « Avant, si quelqu’un sous dialyse était à la rue, on s’insurgeait. Maintenant, ce sont des situations presque communes. »
- Prise en charge par la Ville de Strasbourg. En novembre 2025, la Ville de Strasbourg indique avoir logé 19 personnes dont 11 enfants dans trois appartements rénovés. « On est contraint de loger en priorité les personnes les plus vulnérables, ce qui ne correspond pas toujours aux familles pour qui il y a eu des mobilisations », précise Floriane Varieras.
Vous connaissez des situations ou des mobilisations qui devraient figurer sur cette liste ? N’hésitez pas à contacter la rédaction pour que nous puissions la mettre à jour.
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