Les élections municipales de mars 2026 décideront des 65 conseillers et conseillères qui siègeront au conseil municipal de Strasbourg et des 99 conseillers et conseillères qui siègeront au conseil de l’Eurométropole, l’assemblée des 33 communes de l’agglomération. Les municipalités décident de presque tout sur leur territoire, et particulièrement des écoles, du logement, des transports et de l’urbanisme. Strasbourg est en outre dotée de compétences sociales, en partie héritées du droit local alsacien-mosellan.
Qui a remporté les élections municipales à Strasbourg en 2020 ?
Lors des dernières élections municipales en mars et juin 2020, la liste menée par Jeanne Barseghian (Europe Écologie) est arrivée en tête avec 21 592 voix, soit 41,71% des suffrages exprimés au second tour. C’était la première fois que les écologistes remportaient les élections à Strasbourg, même s’ils avaient participé à des coalitions victorieuses avec les socialistes. Le macroniste Alain Fontanel (La République en Marche) avait été désigné successeur par le maire sortant, Roland Ries, mais il est arrivé second (18 099 voix, 34,96% des suffrages exprimés). Il s’était allié avec la droite conduite par Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) après le premier tour. En troisième position, Catherine Trautmann (PS) avait réuni 12 080 voix, soit 23,33 %.
- Voir tous les résultats du second tour des élections municipales 2020 à Strasbourg
- Voir tous les résultats du premier tour des élections municipales 2020 à Strasbourg
Quelques grands enjeux de Strasbourg
Métropole dynamique et vivante, capitale européenne, Strasbourg bénéficie d’une très forte attractivité et devrait dépasser les 300 000 habitants au prochain recensement. Mais ce dynamisme accroit les tensions sur le marché immobilier, ce qui fait de Strasbourg l’une des villes de province où les prix des logements sont les plus chers. En outre, un quart de la population strasbourgeoise vit sous le seuil de pauvreté. Cette situation accroit les risques de ségrégation sociale au sein de la ville, une tension régulièrement soulignée dans le débat public par l’apparition et la persistance d’importants campements de sans-abris, dont les tentes se déploient dans les parcs et les espaces verts.
Côté transports, Strasbourg déploie depuis 1989 un réseau de tramway pour proposer une alternative fiable et rapide aux déplacements intra-urbains en voiture. Il reste à connecter au réseau Schiltigheim et le nord de l’agglomération. L’accès des communes de la seconde couronne à la ville centre est également un problème récurrent.
Quels sont les candidats et candidates en campagne
Jeanne Barseghian, la maire sortante (Les Écologistes). Jeanne Barseghian, 45 ans, s’est déclarée candidate à sa réélection fin août 2025. Elle doit rebâtir une coalition de mouvements citoyens et de partis de gauche. Elle est soutenue par Place Publique mais elle devra compter avec La France insoumise sur sa gauche et Catherine Trautmann avec une majorité du Parti socialiste sur sa droite. Elle devra également défendre son bilan.
- Son programme est encore en cours d’élaboration.
- Bilan 2020 – 2026 : Ce qu’on fait les Écologistes face à l’urgence sociale
- Bilan 2020 – 2026 : Pour les Écologistes, une révolution des mobilités contrariée
- Tous les articles sur Jeanne Barseghian
Pierre Jakubowicz, le centriste (Horizons). Conseiller municipal d’opposition depuis 2020, il est à la tête du mouvement « Strasbourg on y croit ! ». Il a 37 ans il est soutenu par les partis macronistes Horizons et Renaissance.
- Il promet des mairies de quartier dotées de budgets dédiés.
- Tous les articles sur Pierre Jakubowicz.
Catherine Trautmann, toujours là. Vétérane du Parti socialiste, Catherine Trautmann a déjà été maire de Strasbourg (1989-1997 et 2000-2001) et ministre de la Culture de 1997 à 2000. À 74 ans, elle mise sur son aura pour rallier au-delà du centre-gauche strasbourgeois.
- Elle souhaite dévoiler son programme d’ici janvier 2026.
- Tous les articles sur Catherine Trautmann.
Linda Ibiem, la socialiste en rupture. Conseillère régionale du Grand Est, Linda Ibiem se présente comme une autre candidate socialiste. Avec son mouvement « Convergences », elle vise à s’insérer entre le Parti socialiste strasbourgeois et les Écologistes.
Virginie Joron, pour le Rassemblement national. Virginie Joron est députée européenne du Rassemblement national. À 51 ans, elle a pris la tête d’une liste appelée « Sauver Strasbourg » soutenue par le RN. Fidèle de Marine Le Pen depuis les années 2010, elle s’est fait connaître avec ses voyages en Crimée et à Damas, son soutien aux référendums pro-Poutine… au point d’apparaître sur une « liste noire » du Parlement européen.
Florian Kobryn, l’Insoumis. Conseiller d’opposition à la Collectivité d’Alsace, Florian Kobryn, 36 ans, a rejoint La France insoumise en juin 2025. En octobre, il a été propulsé à la tête de cette liste qui doit s’appuyer sur les succès électoraux des scrutins nationaux pour prouver que le mouvement de gauche de rupture a un ancrage à Strasbourg.
- Début novembre 2025, Florian Kobryn a dévoilé un programme de près de 400 mesures, dont la gratuité des transports pour les moins de 25 ans, la gratuité des premiers mètres cubes d’eau…
- Tous les articles sur Florian Kobryn.
Fahad Raja Muhammad, issu du syndicalisme étudiant musulman. Étudiant en ingénierie informatique, Fahad Raja Muhammad, 20 ans, a déclaré sa candidature sur TikTok en octobre 2025. C’est sur ce même canal qu’il avait réalisé une vidéo critiquant la collectivité, ce qui lui a valu d’être renvoyé d’un stage. Avant d’avoir lancé le Mouvement populaire indépendant, Fahad Raja Muhammad était président de l’association des Étudiants musulmans de France, un syndicat étudiant qui « s’inspire de l’éthique et des valeurs musulmanes ».
Jean-Philippe Vetter, le candidat de la droite. À 44 ans, Jean-Philippe Vetter est conseiller municipal depuis 2014. Avec son mouvement « Aimer Strasbourg », c’est la deuxième fois qu’il prend la tête d’une liste de droite à Strasbourg. En 2020, il avait obtenu 18 % des voix. Il est soutenu par Les Républicains et par une partie des centristes strasbourgeois.
- Il a présenté une équipe de 19 experts pour l’aider à construire un programme réalisable.
- Tous les articles sur Jean-Philippe Vetter.
Thibaut Vinci, trait d’union à gauche. À 38 ans, Thibaut Vinci est le candidat du mouvement centriste Parti radical de gauche. La sécurité est au cœur de son projet, que le policier à Paris considère comme un enjeu de gauche. Il plaide pour un rassemblement de centre-gauche et reproche à Catherine Trautmann de partir en solitaire.
- Il doit encore dévoiler ses premières mesures.
- Tous les articles sur Thibaut Vinci.
Cem Yoldas, l’activiste antifasciste. Cem Yoldas, éducateur de 29 ans, est porte-parole de la Jeune garde antifasciste à Strasbourg. Il a pris la tête d’un mouvement appelé « Strasbourg c’est nous » soutenu par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), la Yeni Demokratik Gençlik et le collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici ».
- Il a déjà dévoilé quelques lignes de son programme.
- Tous les articles sur Cem Yoldas.
Qui doit encore annoncer sa tête de liste ?
- Le parti Utiles 67. Le parti se définit comme « ultra-centriste », ouvert à des collaborations sur des enjeux partagés. Mohamed Sylla, juriste et syndicaliste, en est le représentant à Strasbourg. Il évoque par exemple une possible stratégie avec Jeanne Barseghian « si celle-ci tient compte de nos préoccupations sociales ».
- Paul Meyer et Nawel Rafik-Elmrini. Anciens adjoints du maire Roland Ries, ils sont à l’initiative d’un mouvement de centre-gauche appelé « Réconcilier Strasbourg ». Ils n’ont pas encore désigné de tête de liste mais refusent déjà toute alliance avec La France insoumise ou les Écologistes.
Quand et où voter ?
Les élections municipales auront lieu les dimanches 15 et 22 mars 2026 dans toute la France. À Strasbourg, les bureaux de vote fermeront à 20h. Pour voter, il est nécessaire d’être inscrit sur les listes électorales de la commune, ce qui peut se faire jusqu’au 6 février 2026 pour ces élections. Des exceptions existent jusqu’au 5 mars pour les jeunes de 18 ans n’ayant pas fait le recensement citoyen, en cas de déménagement récent, ou en cas d’acquisition récente de la nationalité française.
L’inscription est possible en ligne sur le site Service-public, en mairie ou par courrier avec les justificatifs requis (pièce d’identité et justificatif de domicile).
Il est possible de voter par procuration si l’électeur ou l’électrice ne peut pas se déplacer. Dans ce cas, il convient de désigner un autre électeur inscrit dans la même commune pour voter à sa place. La demande de procuration peut se faire en ligne (maprocuration.gouv.fr) ou auprès du tribunal, commissariat ou gendarmerie, en fournissant une pièce d’identité et les informations du mandataire. Important : pour donner procuration, vous devez connaître le numéro national d’électeur de votre mandataire (la personne à qui vous donnez procuration). Ce numéro est inscrit sur la carte électorale de chaque électeur et peut être retrouvé directement en ligne sur le site service-public.gouv.fr.
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