Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Vote du budget, soutien aux assos et rapport sur les violences sexistes au conseil municipal

Comme souvent en décembre, l’ordre du jour du conseil municipal de Strasbourg est particulièrement chargé : budget 2026, soutien aux associations, rapports annuels, soutien au photovoltaïque et nombreuses questions diverses, dont une sur l’affaire Polesi et le rapport Égae sur les violences sexistes.

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Au cœur des débats du conseil municipal de Strasbourg du lundi 8 décembre, le budget primitif 2026 (point 1), qui fixe les priorités financières de la collectivité pour l’année à venir s’élève à 471,1 millions d’euros en fonctionnement et 216,7 millions en investissement. Près de la moitié des dépenses de fonctionnement est absorbée par les charges de personnel, à hauteur de 228,5 millions d’euros, tandis que les subventions représentent 52,2 millions. L’autofinancement prévisionnel atteint 27,8 millions d’euros. Côté recettes, la fiscalité locale reste le socle principal. Les investissements prévus, très dépendants d’un emprunt de 111,7 millions d’euros, doivent permettre la rénovation du patrimoine municipal et la poursuite des grands programmes urbains. Un point qui devrait largement alimenter les débats, puisque la dette a doublé en six ans et s’allonge assez densément sur cette dernière année 2026.

65 000 euros d’urgence pour loger des familles

Le soutien au tissu associatif constitue un autre volet important du conseil. Annoncée le 5 décembre, une délibération d’urgence sera votée pour débloquer 65 000 euros afin de loger 30 personnes au foyer Jean-Jaurès. Foyer dont la gestion sera confiée à l’association Les Petites Roues, pour assurer l’hébergement de familles dans ce bâtiment vacant de la collectivité. « Les personnes hébergées seront des familles dont les enfants sont scolarisés à Strasbourg, en priorisant les familles les plus vulnérables au regard de l’état de santé, de l’âge des enfants, de l’absence de relais et de la durée d’errance », précise la Ville de Strasbourg.

De nombreuses autres subventions seront votées (point 14, 15, 21, 32, 39, 41, 42, 43, 49, 52, 55 à 58 et 61). Ainsi qu’un certain nombre de conventions pluriannuelles d’objectifs et de moyens censées sécuriser les budgets et « clarifier la gestion des équipements mis à disposition ». Ce soutien représentait 8,17 millions en 2024, un niveau que la municipalité explique maintenir sur la fin du mandat.

Les associations concernées sont très diverses, allant de structures œuvrant contre l’habitat indigne et pour la santé environnementale — comme l’Association pour la prévention de la pollution atmosphérique (3 100 euros) ou la Confédération nationale du logement (2 000 euros) — à celles qui interviennent sur la surpopulation de rongeurs ou les punaises de lit. La Ville apporte également chaque année un soutien aux associations cultuelles et aux projets cultuels dans le cadre du droit local d’Alsace-Moselle, aux associations s’occupant du bien-être environnemental, et surtout aux initiatives relevant de la solidarité, avec un budget de 1,3 million d’euros.

Eau, assainissement, stationnement

Les élus prendront acte du rapport annuel 2024 sur le prix et la qualité des services de l’eau et de l’assainissement dans l’agglomération (point 16). Le document souligne une conformité sanitaire de 99 % et plus de 34 millions de mètres cubes produits pour les 33 communes de l’Eurométropole.

Le conseil présentera également la synthèse de l’activité 2024 des délégations de service public de la ville (point 35). Strasbourg a confié la gestion de neuf services publics à des organismes privés, qu’il s’agisse d’associations ou de sociétés commerciales. Ces services concernent principalement le stationnement — sur voirie et dans les parkings municipaux, notamment aux Halles et aux Ateliers — ainsi que l’action sociale, via les maisons de la petite enfance (MPE) de Cronenbourg, Neuhof, Roberstau et la structure transfrontalière franco-allemande. La gestion du cinéma municipal Cosmos et des Bains municipaux de la Victoire complète le panorama des activités déléguées. Un rapport inclut également une synthèse sur le fonctionnement du port autonome de Strasbourg.

Enfin, comme chaque fin d’année, le conseil examinera les rapports d’activité des sociétés à capitaux mixtes (point 36). Strasbourg détient des parts dans huit entreprises publiques locales couvrant des secteurs allant du logement social à l’aménagement urbain, en passant par la gestion des parkings, avec des structures comme Habitation Moderne, Parcus, la SPL Deux Rives ou Réseau GDS. En 2024, sept de ces sociétés affichent des résultats bénéficiaires et regroupent 616 salariés, tandis que le niveau de participation de la Ville reste stable à 13,41 millions d’euros.

Contrat pour le photovoltaïque

L’un des dossiers importants concerne l’énergie (point 22). Les élus doivent valider le contrat de concession confié à la nouvelle Société publique locale (SPL) Strasbourg Énergies Renouvelables Eurométropolitaines (Sere), chargée de produire de l’électricité renouvelable. Le contrat, conclu pour 30 ans à partir du 1er janvier 2026, prévoit un premier programme d’investissement d’environ 10 millions d’euros, financés directement par la société publique. La collectivité s’engage à acheter l’électricité produite, dans un modèle en quasi-régie destiné à réduire les coûts, sécuriser les recettes et accélérer le déploiement des équipements.

Les premiers sites identifiés concernent principalement des toitures d’écoles, des bâtiments sportifs, des dépôts techniques et plusieurs parkings pouvant accueillir des ombrières. La SPL pourra également développer des installations sur les friches publiques ou les zones d’activités, avec la possibilité de monter en puissance sur des projets d’autoconsommation collective.

L’affaire Polesi évoquée par l’opposition

Comme au conseil municipal de novembre, l’opposition annonce une question en lien avec l’affaire Polesi. Nicolas Matt, comme l’ensemble des élus, ont eu accès au rapport Égae, que Rue89 Strasbourg a dévoilé le 22 novembre. Rapport qui décrit plusieurs mois de défaillances institutionnelles et d’alertes minimisées mais l’élu d’opposition, qui a récemment rejoint Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) en vue des élections municipales de mars 2026, souhaite des précisions sur les propos discriminatoires évoqués et les obligations légales de signalement.

Jean-Philippe Vetter (LR) interpellera la maire sur la baisse de fréquentation du marché de Cronenbourg depuis son déplacement de la place de Haldenbourg vers la rue du Rieth et saisit la découverte d’une arme et de munitions cachés dans un buisson de la Petite France pour questionner la sécurité du Marché de Noël.

Pierre Jakubowicz, élu d’opposition macroniste (Horizons), souhaite attirer l’attention du conseil sur un rapport rendu le 1er décembre 2025 par le Comité science, santé et société (C4S), consacré aux effets des politiques de mobilité sur l’accès aux soins dans l’Eurométropole. Le document pointe les difficultés croissantes rencontrées par les soignants, les services d’urgence et les patients, notamment autour des établissements du centre-ville, en raison des évolutions du stationnement, des sens de circulation, des travaux ou encore des restrictions liées à la zone à faibles émissions.


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