Peu à peu, les guichets SNCF continuent de disparaître. À partir du 1er janvier 2026, les guichets des gares de Bischwiller, Soultz-sous-Forêts, Wissembourg et Thann fermeront. Les guichets des gares d’Obernai, Sélestat et Mulhouse verront leurs horaires d’ouvertures réduits.
Thibaud Philipps (Les Républicains), vice-président de la Région Grand Est en charge des transports, explique cette décision de la collectivité qui finance ces points de vente : « Le guichet n’est plus utilisé comme avant. En 2019, 31 % des billets étaient vendus au guichet. Aujourd’hui, on est autour de 11 % et on a beaucoup de petites gares qui ne délivrent que 6 à 10 billets par jour. » Selon Thibaud Philipps, le coût de fonctionnement moyen d’un guichet se situe autour de 300 000 euros par an.
Des billets de train à la Poste
Pour remplacer les guichets, la Région met en avant des partenariats avec La Poste ou des offices de tourisme. Mais pour Thibaud Phillips, les alternatives en ligne sont prioritaires : « Le site et l’application de la SNCF sont là où les personnes achètent le plus leur billet. On veut continuer d’orienter les usagers vers ces plateformes en ligne. » Pour le maire LR d’Illkirch-Graffenstaden, « il ne s’agit pas de supprimer un service, mais de le transformer. On continue d’investir dans les circulations ferroviaires. Le cœur du service public, c’est que les trains roulent, c’est ça que les usagers veulent”, insiste Thibaud Philipps.
Les syndicats CGT et Sud dénoncent une dégradation du service. « Un postier n’est pas formé pour vendre des billets de train. Il ne connait pas les offres de cartes de réduction ou les cas complexes d’itinéraires avec plusieurs correspondances », déplore Gaëlle Plouzin, contrôleuse pour la SNCF et syndicaliste de la CGT Cheminots. Elle souligne aussi l’importance de la présence humaine dans les gares rurales : « Pour certaines communes, la gare est l’un des derniers liens avec l’État. Supprimer le guichet, c’est supprimer ce lien. » Pour la CGT, cette décision de la Région affectera particulièrement les personnes âgées, les personnes isolées ou qui ne bénéficient pas d’un accès à internet.
Un manque de concertation
Côté emploi, la CGT craint aussi les conséquences sociales pour les agents des guichets concernés. La Région, rappelle de son côté qu’elle n’est pas l’employeur : « On commande un service à la SNCF mais la gestion du personnel leur revient. Ils nous ont garanti de réinsérer le personnel. Cependant nous n’avons rien signé sur ce sujet.«
Le syndicat dénonce aussi un manque d’information et de dialogue. « Il n’y a eu aucune concertation. La Région ne nous a jamais contactés », assure Gaëlle Plouzin. Une demande de négociation tripartite Région, SNCF, syndicats a été proposée par la CGT. Elle est restée sans réponse à ce jour. Du côté des usagers, la communication devrait se faire par des bulletins d’information, des courriers adressés aux mairies et des campagnes d’affiches dans les trains.
Des craintes pour d’autres gares
La CGT craint que cette réforme ne soit qu’un « premier acte ». D’après la syndicaliste, des gares comme Munster, Schirmeck ou Erstein risquent également de voir leurs guichets fermés en 2026. Thibaud Philipps nie l’existence d’un « plan caché », tout en reconnaissant que « d’autres évolutions ne sont pas exclues » si cette réduction du service est concluante.
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