« Faisons résonner nos voix et nos caissons dans la rue ! » Depuis plusieurs semaines, le mot tourne dans les réseaux de teufeurs : le samedi 13 avril sera le jour d’une « grande manifestive ». Pour dénoncer la répression récurrente des free-parties, des dizaines de collectifs organisent simultanément des manifestations sonores dans plusieurs villes de France.
À Strasbourg aussi, des groupes locaux comme Implak’ab, DKS ou Moa soundsystem s’étaient alliés pour organiser une itération locale de l’évènement, dont le départ était prévu à 14h place de l’Étoile. Mais les organisateurs ont reculé face aux conditions restrictives ordonnées par la préfecture du Bas-Rhin.
Droit de manifester… en silence
« On avait préparé un parcours, un service d’ordre, on était prêt à échanger avec la préfecture… Mais on fait face a un mur. » Au téléphone, Dan Heckmann du collectif Implak’ab semble abattu. Après avoir présenté sa demande de manifestation à la préfecture, il a été convié à une réunion avec la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) :
« On nous a dit qu’on pouvait faire une manifestation uniquement de manière statique, place de la République. On aurait été ni visible ni entendu, ça n’avait plus de sens. Et on nous explique que si on maintient la manifestation initiale, il y aura sommation et dispersion de la part des forces de l’ordre. »
Lassés de l’absence de dialogue et inquiets des conséquences d’une répression de la manifestation, les organisateurs ont préféré annuler l’évènement. « On ne comprend toujours pas pourquoi ça a pu être possible partout ailleurs en France, mais pas ici », glisse Dan, dépité.
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