Il est environ 16h30 lundi 31 mars quand des silhouettes commencent à tapisser les grilles de l’école Léonard de Vinci de pancartes. Pour cet établissement du quartier populaire de l’Elsau, la scène devient banale : depuis septembre, parents d’élèves et instituteurs se mobilisent pour alerter sur la situation de plusieurs enfants réfugiés, scolarisés à l’école et sans solution d’hébergement. « Jusqu’à présent on a écrit des communiqués, des lettres, on a alerté, et on a obtenu aucune réponse », explique Annabelle Rodrigues, du collectif Elsau Solidaire.
« On a le sentiment de ne pas du tout être entendus », soupire Naïma, une mère du quartier qui se bat depuis quatre mois pour ces enfants à la rue. L’une d’elle est dans la classe de sa fille, en CE2. « On est en France en 2025, des enfants qui dorment dehors, ça ne devrait pas exister », acquiesce Nabil, lui aussi père d’enfants scolarisés dans l’établissement.
Que ce soit l’État ou la Ville, le ressentiment à l’égard des institutions est partagé dans la foule qui s’est constituée devant les grilles. On reproche l’indifférence de l’administration, la passivité des élus locaux, le manque d’actions… Aucune proposition n’est venue soulager ces familles, au grand dam des parents mobilisés. Face à ce silence, les parents mobilisés envisagent de réquisitionner des locaux de l’école, en commençant par le gymnase.
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