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Le palmarès de l’implication des 9 députés du Bas-Rhin

Rédaction de rapports ou de lois, participation aux assemblées ou aux commissions parlementaires, questions orales ou écrites… À un an des prochaines législatives, voici un aperçu de l’implication des députés bas-rhinois au Palais Bourbon au courant de l’année 2015/2016.

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Le palmarès de l’implication des 9 députés du Bas-Rhin

Attention à ne pas mélanger les pommes et les poires. Un absentéisme en hémicycle ne confère pas directement au bonnet d’âne… Si tant est que cette absence est compensée par une présence accrue en commission, ou une participation active à l’écriture de rapports parlementaires. Écrire un rapport parlementaire peut prendre autant de temps que signer une pile d’amendements rédigés par des collègues.

En observant les chiffres mis en ligne par le site indépendant NosDéputés.fr, il est possible d’avoir une appréciation globale de l’implication des neuf députés bas-rhinois à l’Assemblée nationale au cours des douze derniers mois. De manière générale, les députés dont c’est le premier mandat sont été plus actifs que les habitués du Palais Bourbon.

Patrick Hetzel, député zélé

De septembre 2015 à août 2016, Patrick Hetzel ("Les Républicains") est le député bas-rhinois qui compte le plus de semaines d'activité (38 sur un maximum observé de 41), c'est-à-dire relevé présent en commission ou ayant pris la parole en hémicycle. Sur ce point, il fait partie des 15 premiers en France. Le député de Saverne est intervenu "longuement" (plus de 20 mots) 148 fois au sein de l'hémicycle parlementaire, soit autant de fois que Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée nationale.

Le député de la 7e circonscription du Bas-Rhin a apposé sa signature sur 2033 amendements. Cette hyperactivité fait même de lui  le député qui a signé le plus de propositions d'amendement sur les 577 élus ! Mais seuls 84 d'entre eux ont été adoptés -  soit une efficacité de 4% - car il est complexe pour un député de l'opposition d'en faire adopter.

Il a signé ou co-signé 92 propositions de loi ou de résolution parmi lesquelles deux ont été rédigées par lui-même. Enfin, Patrick Hetzel a posé huit questions orales en hémicycle, ce qui fait de lui le député du Bas-Rhin qui s'est le plus exprimé au micro du Palais Bourbon. Après ce premier mandat, il été investi par le parti "Les Républicains" pour être candidat à sa réélection en 2017.

Hetzel

 

Philippe Bies, le plus actif en commission grâce à une loi

Autre député dont c'est le premier mandat, le député du sud de Strasbourg, Philippe Bies (PS), est intervenu 229 fois en commission en 2015/2016. À ce titre, il est le député bas-rhinois le plus actif lors de ces groupes de travail thématiques et est 29ème député de France sur ce critère.

Une activité qui s'explique par son rôle de rapporteur thématique (sur le volet logement) du projet de loi Egalité et citoyenneté. Il a ainsi été très sollicité au printemps. Le maximum d'interventions en commission a été atteint par Christophe Sirugue (PS), rapporteur de la loi travail, avec 722 interventions en commission. Philippe Bies sera candidat à sa succession en juin prochain.

Bies

Laurent Furst, la plume agile

Laurent Furst (LR), maire de Molsheim, est le député bas-rhinois qui a signé (106) et rédigé (3) le plus de propositions de loi au cours de l'année écoulée, et qui a posé le plus de questions écrites (43). Parmi ses trois propositions, la première vise à rendre obligatoire la vente d’éthylotests par les débits de boisson. La seconde (co-écrite) porte réforme de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. La dernière créant des exemptions fiscales à destination des particuliers, entreprises et collectivités locales produisant une partie de l'électricité qu'ils consomment issue d'une énergie renouvelable. Pour l'heure, aucune n'a été adoptée. Elles nécessitent un examen approfondi.

Il sera également candidat à sa réélection en juin prochain. C'est notamment pour cela, qu'en plus de ses fonctions de maire (depuis 1995) et de président de "Les Républicains" du Bas-Rhin, le néo-député a aussi trouvé le temps de fonder un mouvement politique "Rendez-nous l'Alsace". Une tentative pour reprendre les devants au sein de la droite alsacienne, au détriment du président de la nouvelle région Grand Est, Philippe Richert.

Furst

 

Sophie Rohfritsch, bien sous tous rapports, très présente en commission

Seule femme parmi les députés du Bas-Rhin, la maire de Lampertheim, Sophie Rohfritsch (LR) se distingue avec ses trois rapports rédigés, contre 0 ou 1 pour ses homologues. La député de la 4e circonscription du Bas-Rhin est celle qui en a composé le plus : le premier en rapport avec les lois de financement de la sécurité sociale, le second concernant un plan d'action pour l'économie circulaire, et le dernier qui permet d'accélérer le déclassement des bâtiments publics.

Comparée à ses compères bas-rhinois, elle la plus présente en commission, et même la 13e plus présente parmi les 577 députés, une belle assiduité. Son nom se trouvera parmi les bulletins de vote des prochaines législatives.

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Le ventre mou : Antoine Herth et Frédéric Reiss

Rien de remarquable, dans un sens comme dans l'autre, pour les députés Herth et Reiss qui se situent dans la moyenne sur les critères utilisés. Ils sont tout juste dans le premier tiers national de quelques domaines : Frédéric Reiss enregistre 28 semaines d'activité et a signé 1024 amendements (pour 35 adoptés), ainsi que 49 lois signées ou co-signées. Antoine Herth, a plus l'habitude des interventions en commission (94), et a écrit un rapport sur la loi dite "en faveur de la compétitivité de l'agriculture et de la filière agroalimentaire". Tous deux sont en fonction depuis 2002 et se représenteront pour un 4e mandat en 2017.

Messieurs Schneider et Sturni, mauvais élèves l'année écoulée

Après les bons points, il faut aussi distribuer les mauvais. André Schneider et Claude Sturni (tous deux "Les Républicains") sont les députés bas-rhinois visiblement les moins bosseurs sur l'année écoulée. Ils ne sont intervenus respectivement que 5 et 4 fois en hémicycle. André Schneider n'a signé que 11 propositions de loi (sur un maximum constaté de 114) et fait partie des 150 derniers députés sur ce critère. Ce dernier, 69 ans, est le seul député du sortant du département à ne pas avoir été réinvesti par sa formation en vue des législatives de juin 2017. La candidature pour sa circonscription a été confiée à Georges Schuler, déjà maire de Reichstett, président de l'opposition LR à l'Eurométropole et secrétaire départemental des Républicains.

Claude Sturni est le seul néo-député bas-rhinois parmi les moins actifs. Il est le moins intervenu en commission, 17 fois. Peut-être préfère-t-il se consacrer à sa ville de Haguenau, dont il est maire. Mais comme on l'a vu avec Laurent Furst (voir plus haut), cumuler plusieurs fonctions n'empêche pas une activité politique intense à l'intérieur et en dehors des assemblées. En 2017, en raison de la nouvelle loi sur le non-cumul des mandats, il devra choisir entre son poste de maire et celui de député, s'il est réélu. Pour l'heure, il est investi comme candidat LR aux prochaines élections législatives pour briguer un deuxième mandat. Mais un éventuel accord avec l'UDI pourrait rebattre les cartes.

Néanmoins, ils comptent tous deux 28 semaines d'activité, ce qui reste au dessus de la moyenne nationale de 27.

Éric Elkouby, doit faire ses preuves

Difficile de comparer ces chiffres avec ceux de l'implication député Eric Elkouby (PS), en fonction depuis le 30 mai 2016. Toujours est-il que ce dernier, en l'espace de deux mois, a pris le micro cinq fois en tout, soit autant que Claude Sturni et une fois de plus qu'André Schneider depuis août 2015.

Armand Jung, peu présent avant la démission

L'ancien député de la première circonscription du Bas-Rhin a démissionné le 3 mars 2016. Sur ses 44 mois de législature depuis juin 2012, Armand Jung, pourtant en place depuis 1997, n'a compté que 59 semaines d'activité et 29 interventions notables en hémicycle. En presque quatre ans de législature, il a rédigé un rapport et deux propositions de loi... soit une assiduité globale qui le situe en bas de tableau. La plupart de ses homologues en ont fait autant sur la quatrième année de législature.

Les données citées dans cet article ont été récoltées par le site NosDéputés.fr qui vise à attirer l'attention des citoyens sur le fonctionnement du travail parlementaire. Le site NosDéputés.fr fait partie du collectif RegardsCitoyens, qui promeut la diffusion et le partage de l'information politique.


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