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Deux mamans en haut d’une grue pour demander de l’aide pour leurs enfants handicapés

Route du Rhin à Strasbourg, deux mamans sont montées en haut d’une grue pour réclamer le maintien de l’auxiliaire de vie scolaire de leurs deux enfants handicapés, Zachary, 8 ans et Émilien, 9 ans.

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Deux mamans en haut d’une grue pour demander de l’aide pour leurs enfants handicapés

Dès 4h30 ce matin, les mamans de Zachary, 8 ans atteint de troubles de l’attention, et d’Émilien, 9 ans, autiste, sont montées au sommet d’une grue de 40 mètres, avenue du Rhin à Strasbourg. Elles ont déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « En marche pour l’école », « École MDPH (Maison départementale des personnes handicapées, ndlr) : stop au sabotage. »

Deux mamans sont montées en haut d'une grue et y ont placé des banderoles affichant les messages "En Marche pour l'école" et " école stop sabotage" (photo RG / Rue89 Strasbourg)
Deux mamans sont montées en haut d’une grue et y ont placé des banderoles affichant les messages « En Marche pour l’école » et  » école MDPH stop au sabotage » (photo RG / Rue89 Strasbourg)

Une grue choisie pour sa hauteur et sa proximité avec le Parlement européen

Elles résident toutes les deux dans la commune de Sand, près de Benfeld, et réclament le maintien de l’auxiliaire de vie scolaire qui accompagnait Émilien et qui a été formée aux frais des parents, ainsi que l’embauche d’une autre auxiliaire pour Zachary. Selon le père d’Émilien, Aurélien Quintalet, au sol pour négocier avec les forces de l’ordre :

« L’année prochaine, Émilien aura une nouvelle AVS non formée, une nouvelle maîtresse… Et qui plus est dans une classe surchargée, puisque l’Éducation nationale ne veut pas la réduire. »

L’action a été pensée depuis une dizaine de jours. Les deux mères ont choisi cette grue au croisement de l’avenue du Rhin et de l’avenue Aristide Briand pour sa hauteur et sa proximité avec le Parlement européen. Aurélien Quintalet avait déjà organisé une opération similaire il y a deux ans, déjà pour demander une AVS pour Émilien.

Après 10 heures de négociations, les mamans sont redescendues

Après 10 heures de négociations, les deux mères sont redescendues vers 13h. Les parents d’Émilien, Marie Lettler et Aurélien Quintalet ont obtenu que la nouvelle auxiliaire de vie scolaire soit formée et que le jeune garçon puisse donc rester à l’école où il a fait d’énormes progrès, selon sa mère :

« À 9 ans, il a commencé à parler grâce à l’école et à l’institutrice. Il a passé une année scolaire formidable, il faut qu’il puisse continuer à bénéficier de cet encadrement. Nous avons obtenu aussi que l’effectif de la classe reste réduit, à 22 élèves au lieu de 28. Les négociations ont été compliquées, mais il fallait tenir. On était déterminées. »

Marie Lettler (à gauche), Estelle Hoffer et leur compagnon sont exaspérés d'avoir à monter en haut d'une grue pour se faire entendre (Photo RG / Rue89 Strasbourg)
Marie Lettler (à gauche), Estelle Hoffer et leur compagnon sont exaspérés d’avoir à monter en haut d’une grue pour se faire entendre (Photo RG / Rue89 Strasbourg)

Pour Zachary, les choses restent compliquées. Le Rectorat a proposé à la mère, Estelle Hoffer, une place en école spécialisée avec une prise en charge pour les transports, l’établissement étant situé loin de chez eux :

« Il faut encore qu’on réfléchisse et qu’on en parle avec Zachary. C’est beaucoup pour un petit garçon de 8 ans. On envisageait de le placer en école spécialisée, mais beaucoup plus tard, quand il serait au collège au moins. J’ai aussi obtenu le droit d’assister à la commission plénière pour défendre notre dossier et avoir accès à une auxiliaire de vie scolaire. Je ne suis pas moins inquiète que je ne l’étais là-haut. Mais il y a de l’espoir. »

Monter en haut d’une grue pour être entendues

Les deux mamans regrettent d’avoir eu à monter en haut d’une grue pour être entendues par l’administration :

« On a réfléchi à plusieurs manières de faire, mais la grue c’est le plus efficace. On ne peut pas nous déloger, c’est trop dangereux. La technique a fonctionné plusieurs fois auparavant. Mais c’est grave de devoir en arriver là… On avait tout tenté auparavant, de manière plus traditionnelle : les lettres, les appels téléphoniques… Mais nos demandes sont toutes restées sans réponse. »

À leur retour, les deux mères ont été laissées libres. Selon le Parquet, aucune infraction pénale ne peut être retenues contre elles. Si la prise en charge de leurs enfants ne devait pas évoluer, elles se déclarent prêtes à recommencer.


#avenue du Rhin

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