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Une grande place pour les énergies renouvelables, après la fin de Fessenheim

« L’après-Fessenheim », prévu pour la fin 2018 ou début 2019, se précise à l’occasion d’une visite ministérielle. L’État va notamment tenter de développer les énergies renouvelables via un appel à projet.

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La direction de la politique prise pour l'avenir de Fessenheim n'est pas aussi claire... (Photo Till Westermayer / FlickR / cc)

Le secrétaire d’État à la Transition écologique Sebastien Lecornu n’est venu « ni avec un chèque, ni les mains vides » mettre en place un « comité de pilotage » majoritairement hostile à la fermeture de la plus vieille centrale nucléaire de France.

Ce comité finalement élargi à 93 personnes (la liste complète ici) va néanmoins plancher sur l’avenir de la plus vieille usine nucléaire de France, régulièrement à l’arrêt. Au programme, quelles conséquences sociales, comment compenser les pertes fiscales locales et quelle stratégie foncière pour les industries remplaçantes espérées.

Un appel à projet et un appel d’offres

Principal enseignement lors d’une conférence de presse consécutive à cette rencontre : un appel à projets localisé entre Colmar Fribourg et Mulhouse (un triangle où se situe Fessenheim) concernant les énergies renouvelables (solaire, éolien, bio-méthane) sera lancé. Il inclura un appel d’offre spécifique sur le photovoltaïque, même si tout ceci ne prendra pas forcément place sur le site de l’actuelle centrale. L’État estime donc apporter une forme de soutien avec les prix de rachat qu’il garantit. Avec les années, ces énergies tendent à devenir compétitives par rapport au nucléaire.

Des représentants allemands (élus locaux et milieux économiques) sont associés aux discussions pour faire de ce secteur un futur pôle de référence des énergies vertes, avec des filières d’emploi à structurer. Ce secteur à définir dans le détail devrait bénéficier d’une fiscalité spécifique avec « une attractivité et une visibilité ». Vraisemblablement, on se dirige vers une harmonisation franco-allemande.

La direction de la politique prise pour l'avenir de Fessenheim n'est pas aussi claire... (Photo Till Westermayer / FlickR / cc)
La direction de la politique prise pour l’avenir de Fessenheim n’est pas aussi claire… (Photo Till Westermayer / FlickR / cc)

L’épineux sort des salariés

La fermeture pour « fin 2018 ou début 2019 » ne mettra pas tous les salariés à la porte immédiatement. Il restera des combustibles à gérer et surveiller jusqu’au démantèlement complet. La question du reclassement ou départ des 750 agents EDF salariés devra être gérée par EDF, sous validation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Pour les 330 sous-traitants, la suite s’annonce plus compliquée et fera l’objet d’un suivi spécifique. Il est par ailleurs estimé que l’activité de la centrale génère environ 1 000 emplois indirects (commerce, immobilier, restauration) dans la commune et ses environs.

Sebastien Lecornu reviendra dans le Haut-Rhin pour une deuxième session avec le même comité de pilotage les 12 et 13 avril. À l’issue d’un point presse, le président de la Région Grand Est, Jean Rottner (LR) s’est dit « satisfait, mais pas complètement rassuré » par cette rencontre où les antis-fermeture se sont « fait une raison ». L’ancien maire de Mulhouse se dit prêt à aider à faire du Haut-Rhin « un département de référence dans les énergies renouvelables », en accompagnant le projet. Le conseil régional peut aussi améliorer l’accessibilité via une ligne de train Colmar-Fribourg.


#Fessenheim

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