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Meeting d’Aubry : « Un dernier coup de rein » pour battre Sarkozy

Rien sur Mélenchon et l’artillerie lourde contre Sarkozy. En meeting ce soir à Strasbourg, la maire de Lille et première secrétaire du parti socialiste Martine Aubry a martelé « point par point » les grands axes du programme de François Hollande. Objectif : motiver les troupes à quatre semaines du premier tour.

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Meeting d’Aubry : « Un dernier coup de rein » pour battre Sarkozy

Accueil chaleureux pour Aubry, au Palais des Fêtes vers 20h. (MM)

Entre 800 et 1000 socialistes et sympathisants ont fait le déplacement, ce soir au Palais des Fêtes. Un peu moins que pour soutenir Eva Joly, candidate EELV à la Présidentielle, présente sur la même scène aux côtés de José Bové et Daniel Cohn-Bendit il y a deux semaines. Scène sur laquelle les musiciens des Weepers Circus ont donné un concert entre 19 et 20 heures, avant l’arrivée de Martine Aubry.

Dès sa montée à la tribune, la première secrétaire a annoncé la couleur. Sa cible, c’est Nicolas Sarkozy. Lui et ses francs-tireurs « qui nous refont le coup de la sécurité » après les « assassinats de Montauban et de Toulouse ». « Non, lance-t-elle, la solution n’est pas de faire une loi de circonstance à chaque fait divers ! » Et de souligner le comportement du candidat socialiste – son concurrent lors de la Primaire au PS il a 6 mois – le seul « à être resté digne et à avoir mis de côté la campagne » le temps de l’arrestation de Mohamed Merah. Affaire dont « nous souhaitons connaître les circonstances et identifier les failles », souffle-t-elle au passage.

« Dénoncer la machine à promesses de Sarkozy »

Après un laïus de circonstance sur les élus et problématiques locales, sa « grande amie Catherine Trautmann » ou « Alain Fontanel, adjoint au maire ici, mais aussi secrétaire national formidable, qui est allé dans les endroits les plus difficiles (ndlr : à Montpellier, où il est depuis un an 1er secrétaire fédéral par intérim, à Marseille…) et m’a aidé dans la rénovation du parti », sur la fermeture de Fessenheim ou le maintien en activité de l’usine Stracel – dont elle a rencontré les salariés un peu plus tôt – Martine Aubry égrène ensuite les différentes mesures du programme socialiste. Ce programme « fruit de trois ans de travail », dont il n’est pas question de changer une virgule :

« Nous sommes des gens sérieux. Que dirait-on si, comme Sarkozy, nous sortions tous les jours une nouvelle mesure de notre chapeau ? (…) Notre mission, c’est de dénoncer la machine à promesses de Sarkozy. La différence avec 2007 : personne n’y croit plus. »

Et puis voilà l’Europe, thème traditionnellement abordé à Strasbourg par le personnel politique national. « L’Europe, tonne notamment Martine Aubry, ce n’est pas trouver des solutions en urgence avant que la bourse de Tokyo n’ouvre le lundi matin » ! Et de vilipender le chemin pris par l’Union dans la crise grecque, « celui de la rigueur et des privatisations ». « Au contraire, ce qu’il faut, c’est la hausse du pouvoir d’achat, c’est la relance de la consommation et la croissance ». L’élue lilloise envoie encore un missile au président sortant, évoquant l’entente franco-allemande sur le pacte de stabilité :

« Merkel et Sarkozy, ce sont deux chefs de clans qui se serrent les coudes avant des élections, ce n’est pas l’Europe. (…) Quand François Hollande sera élu le 6 mai, ce n’est pas seulement les Français qui vont respirer, c’est aussi les Européens… »

« La gauche n’est pas là pour se faire plaisir. »

Emploi, jeunesse, éducation, justice sociale, retraites… C’est bien « point par point », comme elle l’avait annoncé, que la première secrétaire est venue défendre François Hollande. Interrogée en marge du meeting sur le score estimé de Jean-Luc Mélenchon, Aubry a rétorqué :

« Ce n’est pas dans mes habitudes de commenter la campagne des autres (…). Mais la gauche n’est pas là pour se faire plaisir. Il faut qu’elle comprenne que si elle veut le changement, il n’y a qu’un seul bulletin possible à mettre dans l’urne au premier et second tour, c’est François Hollande. »

Alors que Bové et Cohn-Bendit avaient fait leur autopromotion au lieu de défendre leur candidate à la tribune, Martine Aubry a fait sienne la nouvelle doctrine du parti « tous derrière », en prononçant le nom de son candidat toutes les deux phrases. Et glissant aux militants, en marge du meeting, de donner « un dernier coup de rein » pour le faire passer en tête dès le 22 avril, une place qu’il tenait dans les sondages il y a encore quelques jours. La campagne de François Hollande a décidé d’arrêter de suivre Nicolas Sarkozy dans son orientation sécuritaire, pas sûr que suivre Jean-Luc Mélenchon soit plus payant.

Revoir le discours de Martine Aubry

Vidéo fournie par le Parti Socialiste

Relire le compte-rendu du meeting en cliquant dans la fenêtre ci-dessous


#Martine Aubry

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