David Krakauer est assurément le père spirituel de tous les klezmorim du monde, le plus illustre aussi, mariant sa maîtrise de la clarinette née d’un passage au conservatoire de Paris à la découverte de ses origines juives il y a plus de trente ans. A l’époque, le New-Yorkais Krakauer rejoint alors d’autres New-Yorkais klezmorim à la parole explosive, The Klezmatics. Au même moment, Fred Wesley n’a déjà plus grand chose à prouver, lui l’ancien directeur musical du « Godfather of Soul », mister James Brown.
Le tromboniste au souffle funky bosse aussi avec Bootsy Collins, Maceo Parker, George Clinton, Pee Wee Ellis. Le « funkiest trombone player ever » tourne alors avec le Funkadelic et Parliament, il enregistre aussi tous les plus grands musiciens de la planète funk. Quant au DJ et MC québécois Josh Dolgin, alias Socalled, il se cachait encore dans les jupes de sa mère. Aujourd’hui, tous trois forment Abraham Inc. et sont devenus une intrépide bande de pyromanes du rythme et des beats :
Ce groupe à l’ADN klezmer et au groove très funky propose une musique très terrienne de prime abord, susceptible de partir vers les cieux à tout moment. Car si c’est un triumvirat qui préside aux destinées d’Abraham Inc., chacun des consuls vient avec sa suite. David Krakauer ouvre donc les portes à son Klezmer Madness !, Fred Wesley invite un trio cuivré d’excellente facture et puis Socalled, fidèle hurluberlu rappeur aux côtés de Kralkauer depuis plus de dix ans, rameute lui aussi une vieille connaissance au flow tapageur, C Rayz Walz.
Et toute cette réjouissante folie, outre l’unique album d’Abraham Inc. Tweet Tweet publié en 2009, on la retrouve ainsi en live :
Abraham Inc., c’est donc une succession d’ouragans noceurs, une interminable fête populaire grâce à laquelle le style klezmer grandit et se régénère en se frottant au jazz, au rock, à l’électro et au funk. Et le principal attrait de ce mix aux airs de dance-party débridée qui provoquerait presque de sympathiques remontées d’acide, c’est que l’étiquette importe peu. Mieux, on ne la voit plus, on ne la cherche pas. Parce que ça groove dans tous les sens, sans plus aucune limite !
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