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À la Laiterie et à l’Atlantico, l’irradiante et lumineuse Joy & Glory

Elle nous parle de « sad folk », une musique triste et mélancolique. Mais il serait assurément réducteur de n’associer que cette étiquette-ci à Joy & Glory, la formation à géométrie variable de la Strasbourgeoise Audrey Braun. Ses ballades inspirées nous transportent bien au-delà. Vérification ce vendredi soir à la Laiterie et samedi à l’affiche du festival Spring Roll.

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Joy & Glory

Joy & Glory
Joy & Glory, ce vendredi soir à la Laiterie et samedi soir à l’Atlantico pour le festival Spring Roll (Photo Olivier Vax)

Cette trentenaire talentueuse et enjouée n’en est pas à son coup d’essai. Impliquée dans de nombreux projets strasbourgeois (TIS, Secretive, Ventre, International Unplugged Rock’n’Roll Society alias IURRS, collectif Kim) depuis une bonne dizaine d’années, Audrey Braun avait envie de rouler seule. Elle explique :

« Pour ne pas être dépendante de contingences comme je l’avais déjà connu par le passé. Pour ne pas devoir créer uniquement en lien avec d’autres musiciens. Au bout d’un moment, poursuit-elle, tu n’as plus envie de faire des concessions. J’avais simplement envie que ma musique s’exprime comme je l’entendais, afin d’être raccord avec moi-même, mes envies, mon univers. »

Voilà donc l’acte de naissance, il y a environ deux ans, de Joy & Glory, un nom trouvé pour faire écho à cette décision d’en profiter et de se faire plaisir. Parallèlement à son métier d’institutrice, Audrey Braun écrit et compose. Elle accouche de ses morceaux pour qu’ils se suffisent à eux-mêmes, au chant et à la guitare avec un accompagnement de cordes, initialement pensé pour du violoncelle. Petit à petit, Joy & Glory a grandi, évolué, s’est modelé au fil des scènes et des rencontres. Aujourd’hui, le groupe peut associer jusqu’à six musicien(ne)s dans sa configuration la plus complète. Autour d’Audrey Braun, au chant et à la guitare, on y retrouve aussi Chloé Devouges comme deuxième voix, Aurélie Diebold au violoncelle, Nicolas Klee à la contrebasse, William Lamy à la batterie et Romain Xicola au violon.

En fonction des concerts, la formation fait preuve de souplesse. Par exemple, ce vendredi soir, à la Laiterie, en première partie de Yodelice, Joy & Glory s’affichera en duo dans une version chant-guitare-violoncelle. Elle précise :

« Ce que j’aime, c’est offrir autre chose en live que sur album. Le concert doit être plus fourni, plus riche, plus surprenant tandis que je préfère faire des disques simples et dépouillés dans leur structure, où la musique reste suffisante à elle-même ».

Un premier mini-album tout neuf

Actuellement, Joy & Glory propose un set d’une vingtaine de morceaux mais n’en propose que six sur son mini-album éponyme qui sort ce vendredi en numérique en marge du concert à la Laiterie (la Release Party est prévue le 2 mai au Hall des Chars en présence de Marxer et du duo rennais The Last Morning Soundtrack). En voici un extrait, Escape, single aux atours cinématographiques, propice à l’élévation vers une dimension vierge de tout :

Cinq autres pépites forment ce petit joyau de 25 minutes à la fragilité brute mais non moins solide et sérieusement ancrée au plancher des vaches. C’est peut-être là que l’on saisit la nature profonde de cette « sad folk » à la dérive bipolaire. Dans ses textes, Audrey Braun joue sur l’opposition et le mélange des sentiments, gardant à la fois une ligne musicale joyeuse et lumineuse sur fond de mélancolie profondément enfouie et susceptible d’affleurer à tout moment.

Fields, Back, Gravity, Rush Of Air, Bobby’s Song n’empruntent aucun détour pour poser un cadre qui, pris au premier degré, pourrait conduire à flirter avec une insidieuse dépression. Mais l’essentiel est là entre histoires sombres voire assombries et amour inexprimé voire mal exprimé. L’espoir, toutefois, perdure, la flamme vit, certes vacillante par moments mais toujours frémissante et frétillante et, pourquoi pas, flamboyante !

Rompue à la scène, Joy & Glory a donné une vingtaine de concerts en 2013 et en ce premier trimestre 2014. Récent vainqueur du tremplin Décibulles, le groupe se produira entre le 11 et le 13 juillet au festival de Neuve-Église dans la Vallée de Villé et partagera ainsi l’affiche avec, entre autres, Rodrigo y Gabriela, La Rue Kétanou, Morcheeba, Vitalic et Chinese Man. Plusieurs autres dates françaises suivront à la fin du mois d’octobre, notamment le 30 octobre au Pop In à Paris avant la sortie du premier album de Joy & Glory qu’Audrey Braun espère en 2015 (avec une session d’enregistrement qui pourrait se dérouler prochainement).

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