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Vendredi à Schiltigheim : les Têtes Raides gardent les pieds sur Terre

Bientôt trois décennies que le collectif de Paname nous enivre de ses fulgurances verbales et musicales. Après un projet consacré aux poètes en 2013, Les Têtes Raides sont déjà de retour avec un nouvel album, Les Terriens. Christian Olivier et sa troupe parcourent à nouveau les scènes pour mieux se remettre en question(s) avec un rock bien trempé et toujours engagé. A (re)découvrir samedi 17 mai à la salle des Fêtes de Schiltigheim.

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Les Têtes Raides, en concert le 17 mai à la salle des Fêtes de Schiltigheim (photo Julien Migno)

Les Têtes Raides, en concert le 17 mai à la salle des Fêtes de Schiltigheim (photo Julien Migno)
Les Têtes Raides, en concert le 17 mai à la salle des Fêtes de Schiltigheim (photo Julien Migno)

On les avait découverts au mitan des années 80, par leurs influences punk, à contre-courant des tendances et des modes. Red Ted avant de devenir Têtes Raides, les poètes ont su tracer leur voie pour mieux exprimer leur voix. Construit autour de son chanteur et « écriveur » Mère-Grand – Christian Olivier à l’état civil –, le groupe n’a jamais cessé de brosser des portraits atypiques de gens singulières, ces personnes hautes en couleurs, illustres inconnues, telle cette Emma incarnée par Jeanne Moreau (sur l’album L’an demain, en 2011), Alice qui nous entraîne avec Les Terriens en 2014, Manuela (Le Bout du Toit, 1996) ou la non moins célèbre et attachant Ginette « qui valse en guinguette » (Not Dead but bien Raides, 1989) :

Avec Les Terriens, les Têtes Raides semblent désormais animés d’une énergie rock faite de distorsions électriques teintées de rockab, de sonorités bien dansantes avec, toujours, ces contours réalistes, folk, musette qui dessinent l’univers si particulier de ce groupe phare de la scène française depuis bientôt trente ans.

Pas de vérité absolue

 

Mais comme d’habitude, avec les Têtes Raides, il n’existe pas de vérité absolue car tout s’élabore dans l’instant et à l’instinct, en fonction de l’homme (Christian Olivier) et de ce qui l’anime et l’émeut dans le contexte de l’époque. Aujourd’hui, c’est l’urgence de vivre qui prime, ce qui se ressent musicalement avec des influences rock marquées par l’esprit carré des sixties :

Mais les Têtes Raides, depuis toujours, c’est un engagement politique et idéologique, des combats, de l’humanisme, de l’amour dans un style direct, franc et affirmé. Car on les connaît les coups de gueule des Têtes Raides, ils sont constants et toujours incisifs, ils savent toucher juste pour aller à l’encontre, bien souvent, contre l’air nauséabond du temps. En 2000, sur Gratte-Poil, Christian Olivier et Noir Désir démontent avant l’heure un débat bien puant.

Dans L’identité, c’est pour les sans-papiers que les deux porte-étendards d’un rock français engagé prennent fait et cause (Que Paris est beau quand chantent les oiseaux / Que Paris est laid quand il se croit français) ; avec Expulsez-moi (en 2007, sur l’album Banco), Christian Olivier et les siens proposent un hymne universel contre l’intolérance, « un genre de sirtaki de l’expulsion » justifiait à l’époque Grégoire Simon, cofondateur du groupe, sur des rythmes balkaniques et arabo-andalous.

Sur Les Terriens, les Têtes Raides rejettent la mécanique infernale de la haine avec le très inspiré La Tâche qui rappelle le danger de l’extrême-droite. Sans ambages mais avec poésie et subtilité : « Fachi facho / Facho fâché / Fachi Fâcha / Nous revoilà / A chaque fois qu’on disparaît / C’est pour mieux revenir après […] No pasaran no pasaran ne passera pas ».

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