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Après un mois payant, le Marché-Gare est à nouveau gratuit pour les particuliers

L’accès au marché professionnel de Strasbourg à Cronenbourg a bien été payant pour les particuliers… pendant un mois. Après un test en décembre, la mesure a finalement été abandonnée. De nouvelles discussions sont prévues.

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Après un mois payant, le Marché-Gare est à nouveau gratuit pour les particuliers

Fin octobre, Rue89 Strasbourg annonçait qu’un prix d’entrée de 7 euros serait fixé pour accéder au Marché-Gare à Cronenbourg, entre le dépôt CTS et Ikéa, à partir du 15 novembre. Ce marché de gros est normalement réservé à l’usage des professionnels de Strasbourg. Mais en l’absence de contrôle à l’entrée, beaucoup de particuliers viennent aux aurores pour s’approvisionner.

Les prix ne sont pas forcément plus avantageux qu’en grande surface, mais les produits sont d’excellente qualité, il est facile d’y accéder et les places de parking sont nombreuses. Pour certains commerçants du centre-ville, le Marché-Gare représente une concurrence déloyale. Tout récemment nommé adjoint au maire en charge du commerce, Paul Meyer (PS), avait alors annoncé un prix d’entrée, pour décourager les particuliers. Las, la mesure n’aura duré qu’un mois. Depuis janvier, les particuliers peuvent de nouveau venir faire leurs courses à côté des professionnels au Marché-Gare.

C’était un test en fait

Paul Meyer ne l’a pas claironné, mais il précise aujourd’hui que ce prix d’entrée n’était qu’un test :

« La période de Noël est un pic très difficile à gérer, avec beaucoup plus de clients que le reste de l’année. Il n’est pas normal que les coûts supplémentaires pour l’accueil et la sécurisation soient seulement portée pour la Samins (la Société d’aménagement et de gestion du marché d’intérêt national de Strasbourg, une société d’économie mixte de la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg, ndlr), ce qui organise une concurrence déloyale pour d’autres commerces. Le prix de 7 euros était un point d’équilibre. Maintenant, il faut regarder les chiffres et on va relancer une concertation avec la Samins et les commerçants. »

La décision d’instaurer un tarif d’entrée avait provoqué de nombreuses réactions à l’automne. Certains Strasbourgeois regrettaient que l’interdiction ne soit totale, comme l’exige l’article L761-1 du code du commerce et d’autres souhaitaient que la situation ne change pas.

La réglementation non-appliquée

Côté commerçants, on ne digère pas d’avoir lu que ce prix était une demande de l’association de commerces alimentaires du centre-ville Cœur gourmand, alors « qu’on n’a jamais rien demandé ! », a déploré l’un d’eux lors de la première soirée du nouveau collectif de commerçants, Étincelles.

En revanche, certains commerçants souhaiteraient en effet que la réglementation s’applique, à savoir qu’un contrôle soit mis en place à l’entrée. Paul Meyer se dit défavorable à une interdiction stricte, mais répond que beaucoup de commerçants des marchés voulaient un accès restreint.

Le marché gare se situe à la limite de Cronenbourg et de Schiltigheim, à deux pas de l’autoroute (capture d’écran Google Maps)

Trop cher à surveiller

Aux commerçants, la Samins a aussi fait savoir qu’à certains moments de l’année, l’emploi de salariés chargés de surveiller l’entrée ne serait pas couvert par les recettes des tickets d’entrée. Une hypothèse confirmée par Paul Meyer, qui poursuit avec un propos plus politique sur le sujet :

« Il faut aussi s’interroger sur les manières d’échanger, de produire et de consommer. Tous les Strasbourgeois se plaignent de leurs commerces de proximité comme le boucher disparaissent. Mais c’est en maîtrisant les extensions commerciales que l’on préserve le commerce. C’est comme cela que le centre-ville de Strasbourg est celui avec le moins de commerces vacants. »

Il reste néanmoins la possibilité de formuler un recours pour exiger l’application stricte du code du commerce. Mais à ce jour, aucune association ou fédération de commerçants n’a souhaite porté le cas devant les tribunaux.


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