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Des parents d’élèves interpellent le maire sur les barquettes plastique dans les cantines

Dans une lettre ouverte, des parents d’élèves et leurs représentant alertent le maire de Strasbourg sur l’usage de barquettes plastiques jetables dans les cantines de la ville. Mobilisés contre les dangers pour la santé des enfants et la création de déchets quotidiens, ils souhaitent que la municipalité change ses pratiques à l’occasion du renouvellement du choix du prestataire.

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Des parents d’élèves interpellent le maire sur les barquettes plastique dans les cantines

Des parents d’élèves interpellent Roland Ries, le maire (PS) de Strasbourg, dans une lettre ouverte au sujet des barquettes en plastique jetables utilisées dans les cantines. À l’occasion du renouvellement du marché public du fournisseur cette année, les signataires aimeraient que la municipalité prenne des actions pour éradiquer les barquettes en plastique dès la rentrée 2017.

Cette mobilisation est à l’initiative d’une mère de famille, mais le texte est aussi signé par des représentants élus des parents d’élèves. Il reprend les constats dressés dans un article de Rue89 Strasbourg en septembre : un risque pour la santé des enfants, engendré par la présence de perturbateurs endocriniens dans les plastiques utilisés – même si les normes sont respectées –  et un système qui créée beaucoup de déchets quotidiens, à l’heure où l’incinérateur de Strasbourg est à l’arrêt, ce qui entraîne des surcoûts pour les détourner ailleurs.

Les perturbateurs endocriniens sont des molécules qui affectent le fonctionnement d’un organisme. Elle sont, entres autres, relarguées par du plastique lorsqu’il est chauffé. Même à faible dose, elles favorisent le développement de cancers ou de stérilité plusieurs années ou décennies plus tard. Les enfants, dont le corps est en formation, y sont particulièrement vulnérables.

Comme pour les pesticides

Les signataires aimeraient que la municipalité fasse preuve de volontarisme au-delà de ses obligations, comme lorsqu’elle s’était engagée dans une politique  »zéro pesticide » (dans les espaces verts seulement) :

« L’utilisation des pesticides n’est pourtant pas interdite dans notre pays et les fabricants sont aussi tenus de fournir des certificats pour ces produits. Notre ville a décidé d’abandonner le recours aux pesticides en 2008. Elle a eu une démarche proactive de protection de la santé et de l’environnement pour les parcs et jardins. […] Nous souhaitons qu’elle adopte la même démarche dans les cantines, en abandonnant les contenants en plastique et en adaptant les structures de restauration. »

Face au risque sanitaire des barquettes en plastique, la commune des Sables d’Olonne en Vendée a par exemple choisi un prestataire qui proposait des plats en inox, également suite à une mobilisation des parents. Un exemple que Strasbourg pourrait suivre selon les auteurs, qui aimeraient être associés à la future décision.

Une source d’économies pour Zero Waste

Cette lettre est publiée quelques jours après un article de l’association en faveur de la réduction des déchets Zero Waste, dont l’antenne strasbourgeoise soutient la démarche locale des parents d’élèves. Elle voit dans la fin des barquettes en plastique une source d’économie :

« L’utilisation de barquettes réutilisables à la place du jetable était même citée comme un moyen de réduire le coût de gestion des cantines scolaires dans une enquête de la fédération des maires des villes moyennes publié en 2009 association de protection de l’environnement fondée il y a 20 ans qui milite pour la réduction et une gestion plus durable des déchets. »

D’un point de vue juridique, une mairie peut « imposer » des critères de développement durable lors de l’appel d’offres, appuie Zero Waste. L’association aimerait que l’usage de barquettes en plastique diminue en France, dans les écoles, les hôpitaux ou les maisons de retraite. Une quantité de déchets qu’il est difficile à estimer aujourd’hui.

Les objectifs bientôt votés au conseil municipal

Une délibération sur les objectifs du futur marché public, d’une durée de quatre ans, est prévue à l’ordre du jour du conseil municipal de novembre. En septembre, quelques améliorations à la marge étaient envisagées (passer à l’inox pour les entrées et desserts dans les selfs, récupérer les déchets alimentaires), mais ils ne remettent pas en cause le mode de fonctionnement général.

Les signataires espèrent donc que leur mobilisation puisse donner plus d’ambition à la politique strasbourgeoise, ce qui forcerait les entreprises de restauration collective à changer leurs pratiques. Le fournisseur actuel des écoles strasbourgeoises est l’Alsacienne de restauration.


#barquettes

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