« Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif »
Chant I, L’Odyssée, Homère
Accélérateur de particules, association strasbourgeoise dédiée à l’art contemporain, participe à la Regionale 2025, un événement qui met en lumière la création contemporaine en France, Allemagne et Suisse à travers des expositions, des performances et des projets collectifs.
Une odyssée contemporaine
Après la guerre de Troie, Ulysse entreprend le long voyage de retour vers Ithaque. Entravé par la colère de Poséidon et soumis à une succession d’épreuves, il lui faudra dix années d’errance pour retrouver son chemin. Des siècles plus tard, Stanley Kubrick s’inspire de cette structure initiatique pour réaliser 2001, l’Odyssée de l’espace, un film de science-fiction qui explore l’évolution humaine et notre place dans l’univers au travers d’un voyage cosmique vers Jupiter.
Ces deux récits structurent le parcours de l’exposition et permettent d’interroger les relations entre humains, non-humains et environnements. À travers des installations empreintes de poésie, les artistes choisis abordent les impacts de la pollution, l’appropriation de la nature par l’Homme, la crise écologique, les avancées biologiques et l’exploration des territoires. Cette exposition s’inscrit dès lors dans un contexte de recherches artistiques nourries par les sciences et l’écologie, en faisant de l’odyssée un cadre pour réfléchir aux impacts des activités humaines sur l’écosystème.
Dès le seuil, l’univers de Stanley Kubrick imprègne la pièce, en particulier avec le mur de dessins de Camille Fischer, dont la présence évoque les monolithes noirs de 2001, l’Odyssée de l’espace. Cette forêt graphique, à la fois scintillante et sombre, mêle nature luxuriante et urgence climatique. À côté, l’installation de Petra Keinhorst crée un contraste. Faite de sacs en paraffine blanche, elle figure une mer artificielle saturée de déchets plastiques.
Le parcours recèle encore d’autres installations et vidéos qui explorent toutes ces thématiques. Il se prolonge notamment sur le toit du Garage Coop avec le drapeau d’Anne Immelé, imprimé d’un ciel diaphane, qui détourne la symbolique habituelle du drapeau et interroge la notion d’appropriation de la nature par l’Homme. Dans le bâtiment du Port autonome de Strasbourg (PAS) se trouve également une installation de Vincent Chevillon, commissaire associé de l’évènement. Pensée comme une odyssée, l’exposition remet en question la logique de conquête humaine et incite à envisager les territoires comme des milieux vulnérables à préserver collectivement.
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