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« En Marche » débarque dès juillet au sein de la majorité municipale

Après son succès électoral national, « La République En Marche » va s’infiltrer dans les assemblées locales en s’appuyant sur les élus qui ont rejoint le parti du Président de la République. À Strasbourg, un groupe d’au moins six personnes se formera en juillet autour d’au moins quatre adjoints.

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« En Marche » débarque dès juillet au sein de la majorité municipale

« La République En Marche » s’apprête à pimenter le conseil municipal de Strasbourg en créant un groupe dès juillet, tout en restant fidèle à la majorité, conduite par le maire Roland Ries (PS). Dans l’hémicycle strasbourgeois, ce groupe comptera au minimum six bébés-Macron. L’annonce a été faite jeudi soir, au Café Stern, place de la Bourse.

Issus du PS ou de sa liste victorieuse à Strasbourg en 2014, ce groupe compte : le premier adjoint au maire, Alain Fontanel, les adjointes aux relations internationales et aux espaces verts Nawel Rafik Elmrini et Christel Kohler, celui aux Finances, Olivier Bitz, et la conseillère municipale Michèle Seiler.

Autrement dit, même s’ils sont peu nombreux, on compte le numéro 1, la numéro 2 et celui qui tient les cordons de la bourse des adjoints municipaux. Ils avaient averti le référent départemental pour quelques semaines encore, Bruno Studer, qui voit l’initiative et ce nouveau relais d’un bon œil. Comme l’a d’ailleurs souligné Alain Fontanel, la création de ce groupe « n’est pas une surprise » et, a-t-il ajouté, « ni un drame ». On verra pour qui…

Avec une ancienne opposante

À ce quintet, on ajoute Laurence Vaton (MoDem), qui était sur la liste de Fabienne Keller (LR) en 2014 et avec elle dans l’opposition jusqu’à il y a quelques semaines. Thomas Rémond, autre élu Modem de cette ancienne liste de droite, n’a en revanche pas franchi le pas.

Ils démarrent la marche strasbourgeoise à six (Bruno Studer, tout à droite n’est pas élu à Strasbourg), à combien arriveront-ils ? (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

En l’état actuel, le groupe du Parti socialiste (PS) passera donc de 39 à 34 membres et son allié EELV en compterait aussi 10. Numériquement, la majorité absolue (33 voix) n’est donc pas l’enjeu même s’il est fort possible qu’il y ait du mouvement et des ralliements ailleurs sur l’échiquier politique strasbourgeois dans les prochaines semaines.

Pas de désaccord avec le maire sauf…

De toute façon, ses membres ne sont pas là pour s’opposer à ce que fait le maire Roland Ries, qui reste socialiste. Ils n’ont « aucun désaccord » avec lui mais veulent « porter le projet du président de la République », ont expliqué ses futurs membres, là où le Parti socialiste « est dans l’opposition ». Laurence Vaton, toutefois, « continuer[a] à s’opposer aux projets auxquels [elle] s’opposait » au niveau local…

Ces aléas de positionnement, assez étonnants pour un groupe du conseil municipal, ces élus les expliquent par une volonté de « construire une autre manière de faire de la politique, au-delà des clivages traditionnels » avec moins de « jeux de posture ».

Utiliser les comités locaux

Les modalités exactes du groupe, ainsi que sa convoitée présidence dans l’optique de s’affirmer en vue des futures échéances électorales de 2020, seront tranchées après le 8 juillet. Ce jour-là, un congrès fondateur pour faire d’En Marche un parti classique est prévu. A priori, il faudra être membre de LREM ou du MoDem pour les élus tentés de rejoindre l’aventure.

Difficile donc de voir un impact direct sur des dossiers ou la vie des Strasbourgeois. Cette annonce arrive alors que Roland Ries (PS) participe à un salon des maires à Montréal au Québec. Le maire a pourtant rappelé lundi, au lendemain de la défaite des socialistes aux législatives, la nécessité de rester unis jusqu’aux prochaines échéances municipales… Mais il avait aussi invité En Marche à créer un groupe au sein de sa majorité et s’il « reste socialiste », il ne s’est jamais placé en opposant à Emmanuel Macron, en appelant même à demi-mot à voter pour lui.

Ces six élus comptent aussi s’appuyer sur et consulter les comités locaux d’En Marche qui s’étaient formés dans la ville lors de la campagne présidentielle. « En Marche » ne s’est pas prononcé sur la conduite des affaires locales jusqu’ici, si ce n’est la consensuelle défense de la vocation européenne de Strasbourg.

Côté socialiste, une « clarification nécessaire »

Côté Parti socialiste, l’adjoint au maire, Mathieu Cahn y voit « une clarification nécessaire » :

« Mais aussi c’est le choix d’importer des clivages nationaux au niveau local. Cela nécessitera de vérifier que nous partageons encore le même projet pour Strasbourg et de revoir nos modes de fonctionnement, notamment au niveau de la coordination du travail des adjoints qui relève du premier adjoint et pour assurer un fonctionnement loyal des uns envers les autres. »

Le prochain conseil municipal ce lundi 26 juin risque d’avoir une saveur particulière… Il sera à suivre en direct et avec nos commentaires, sur Rue89 Strasbourg.


#Conseil municipal

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