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Tribune : Éric Senet contre la fusion « bâclée » Alsace-Lorraine

Éric Senet, directeur général de Flam’s, et conseiller municipal d’opposition sur la liste de Fabienne Keller (UMP), ne veut pas d’une fusion de l’Alsace et de la Lorraine qui ne créerait pas d’emplois ni ne baisserait les impôts. Selon lui, le projet du gouvernement est bâclé et il rejoint le mouvement d’opposition à cette fusion.

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Éric Senet, DG de Flam's et engagé aux côtés de Fabienne Keller (UMP) s'engage contre la fusion Alsace-Lorraine (doc remis)

Éric Senet, DG de Flam's et engagé aux côtés de Fabienne Keller (UMP) s'engage contre la fusion Alsace-Lorraine (doc remis)
Éric Senet, DG de Flam’s et engagé aux côtés de Fabienne Keller (UMP) s’engage contre la fusion Alsace-Lorraine (doc remis)

TribuneJe suis un chef d’entreprise et je fais de la politique car je souhaite améliorer les choses autour de moi.

Je dis oui à la réforme territoriale, mais pas n’importe laquelle ! La seule question est de savoir si cette réforme crée de l’emploi ou si elle fait baisser les impôts. Cela ne semble pas être le cas pour celle qui nous est imposée.

L’Alsace est à la peine. Notre région a besoin d’un sursaut : en matière d’infrastructures, de compétences (formation, multilinguisme, attraction de talents.), de stratégies ambitieuses d’innovation et d’internationalisation, d’une gouvernance simple, unifiée, rigoureuse (économies, stabilité fiscale.), de coopération renforcée avec ses voisins. Elle a besoin pour ce faire de plus d’autonomie, politique et fiscale.

Adrien Zeller (ancien président UMP de la Région Alsace, ndlr) menait ce combat (« La France enfin forte de ses régions ») et avait réalisé de vraies avancées en matière de décentralisation au profit de l’Alsace. Philippe Richert l’a tenté, à sa façon, avec le projet de Conseil unique d’Alsace, que les Alsaciens ont majoritairement approuvé mais qui a buté sur une question de quorum minimum d’électeurs. Probablement d’ailleurs n’avait-on pas assez convaincu que cette fusion nous rapprochait de l’objectif cité plus haut.

Cafouillages, improvisation, lois bâclées

Aujourd’hui, le gouvernement prend la main dans l’improvisation la plus totale. Un « machin » pour donner du contenu au discours de politique générale du Premier ministre, suivi d’une suite de cafouillages, puis d’une carte de France dessinée par quelques fonctionnaires autour d’une table. Et pour finir deux lois bâclées, que le gouvernement va essayer de faire passer rapidement et au forceps pour la première. On ne sait d’ailleurs pas si la seconde loi existera un jour. Autoritairement, arbitrairement, l’électeur contourné, bref la démocratie bafouée.

Mais, le plus important n’est-ce pas que le projet réponde aux objectifs d’efficacité et d’économie cités plus haut ? Il n’en est rien !

Il n’y a eu aucune explication, réflexion, préparation, évaluation de gain d’efficacité ou d’économie. La moindre réformette aurait été plus réfléchie que ce projet qui bouleverse l’organisation de notre pays pour des années. Je suis chef d’entreprise et je fais de la politique pour essayer d’apporter ma contribution aux vrais problèmes: la réforme c’est combien d’emplois en plus, c’est combien d’impôts en moins ?

Un référendum par Internet

La question de l’organisation territoriale est cruciale pour notre pays, mais le gouvernement va réformer brutalement, sans doute pour rien, et cette réforme importante va probablement échouer, rendant encore plus difficile les initiatives futures.

Je pense que nous devrions redonner la parole aux Alsaciens. Si la population a été consultée sur la fusion de la Région et des Départements, elle doit aussi l’être pour la fusion Alsace / Lorraine, bien plus radicale au vu de l’Histoire.

La question doit être : Êtes-vous pour la fusion de l’Alsace avec la Lorraine ?

Si la réponse est non, les Alsaciens doivent être entendus et l’Alsace doit rester seule. Charge au gouvernement d’y faire appliquer alors les autres volets de son projet : suppression de la clause de compétence générale, renforcement des prérogatives de la Métropole, de la Région et des intercommunalités, etc. Et charges aux Alsaciens et à leurs représentants politiques de proposer un projet d’organisation territoriale plus efficace.

Je propose en outre, afin de ne pas dépenser en vain l’argent du contribuable, que ce scrutin ait lieu par internet : la technologie le permet et ça fera travailler nos start-ups.

En l’absence de réponses à mes questions et au moins de discussion de mes propositions, je rejoindrai jusqu’à nouvel ordre – et j’appellerai tous mes amis et connaissances à soutenir – toutes les initiatives (manifestations, pétitions) portées par des partis ou mouvements démocrates et républicains, à commencer par la manifestation du samedi 28 juin. Car j’estime que tout le monde a le droit d’être contre cette réforme sans être taxé d’extrémiste.

Éric Senet
DG de Flam’s
Conseiller municipal

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