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Les esquisses d’un projet de marché couvert au cœur de la Petite-France

Il y aura-t-il à nouveau un marché couvert à Strasbourg ? La municipalité espère qu’un lieu et un projet privé émergent à l’occasion d’une consultation. Depuis quelques mois, un projet place Grimmeisen dans la Petite-France attend dans les cartons…

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Les esquisses d’un projet de marché couvert au cœur de la Petite-France

Strasbourg espère rouvrir un marché couvert au centre-ville ou à proximité. En juin, des discussions ont été annoncées. Le projet d’un urbaniste, débuté fin 2015, est en tout cas finalisé depuis le printemps 2017. Il serait place Grimmeisen, actuellement un mini-parking guère esthétique dans le quartier touristique de la Petite-France. Rue89 Strasbourg a eu l’occasion de le découvrir.

Le projet imaginé par Lionel Heiwy a été imaginé avec l’association des habitants de la Petite-France, des commerçants et des riverains ont également été contactés directement pour en définir les contours. Les Vitrines de Strasbourg, l’association des commerçants, et celle des habitants du centre ville (Strace) auraient aussi trouvé qu’il s’agit d’une bonne idée.

Le lieu serait ouvert sur la place, aujourd’hui peu usitée (document Lionel Heiwy)

« Mettre ce projet à disposition »

Lionel Heiwy veut maintenant susciter le débat grand public :

« L’idée est de mettre un projet à disposition de la Ville pour que tout le monde s’en saisisse. Il vient de citoyens, avec des retours positifs. S’il y a des personnes contre ou des remarques, on peut encore le modifier. On pourrait imaginer une grande présentation à la rentrée. C’est plus facile de le faire évoluer, qu’un projet privé qui arrive entièrement ficelé. »

Du côté de la municipalité, des Vitrines de Strasbourg et de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), on imagine plutôt un groupe de travail fermé, pour déboucher sur un projet avec des investisseurs privés.

Avec un seul étage, le bâtiment serait moins haut que la hauteur limite de la grande-île, fixée à quatre étages (document Lionel Heiwy)

900 m² pour les exposants

La structure serait en bois pour « réinventer la maison à colombages du XXIe siècle. » Elle prévoit un niveau rez-de chaussée et un étage supérieur lumineux. Au rez-de-chaussée, 900 m² de surface pour exposants permanents et occasionnels permettraient d’y faire ses courses. La halle serait un peu plus grande que celle qui ouvre à Schiltigheim en septembre (700 m²).

Le rez-de chaussée place les producteurs sur les côtés, avec un espace central et extérieur pour manger (document Lionel Heiwy)

Food court, street art, jardin associatif

Une « food court »centrale offre la possibilité de se restaurer sur place dans un espace commun, avec de la nourriture achetée auprès de différents stands.

Un patio (80 m²) permet de créer un lieu de vie occasionnel pour des événements. Lionel Heiwy imagine des expositions de street art et de la végétation grimpante. À l’arrière, un jardin associatif (400 m²) est prévu, pour remplacer les quelques lopins de terre partagés à la limite de la place, côté Grand’rue.

À l’arrière un jardin associatif serait à disposition des habitants (document Lionel Heiwy)

Toit-terrasse mixte et stationnement en sous-sol

Sur le toit-terrasse, une brasserie (150 m²), un café-bar (36 m²), une bibliothèque libre (25 m²), une serre (60 m²), un espace de co-working (280 m²) et bien sûr une grande terrasse (330 m²) sont imaginés. Tous ces espaces peuvent encore être revisités et évoluer si le projet devait trouver un investisseur ou être retenu par la Ville.

Le toit terrasse concentre plusieurs usages (document Lionel Heiwy)

Un parking en sous-sol

Pour compenser les places de parking perdues en surface, 80 places de stationnement sont prévues en sous-sol. Le nombre de places peut même dépasser l’existant en ajoutant un second niveau sous le sol mais ce serait évidemment plus cher.

Contacté, l’adjoint au maire en charge du commerce et du quartier, Paul Meyer (PS, qui a récemment fondé La Coopérative) connait le projet. Il le trouve « intéressant » et « ne veut surtout pas fermer la porte ». Mais son approche diffère :

« L’idée du marché couvert n’est pas de prendre un projet clé en main, mais de le co-construire en évaluant les besoins. C’est un risque, mais le sujet une arlésienne depuis trop longtemps. Si j’arrivais avec celui là, on pourrait m’accuser de favoritisme. On a reçu quatre ou cinq propositions et des investisseurs se sont dits intéressés depuis l’annonce de la consultation. Par le passé, on a refusé un projet de marché sur cette place, entièrement financé, mais contesté car il montait sur quatre étages avec des logements au dessus. Un autre projet près de la gare était ficelé il y a un an, mais il a capoté car la structure juridique ne satisfaisait pas la propriétaire du lieu. »

Le calendrier et la méthode doivent être dévoilés mi-juillet. Les acteurs économiques seront mobilisés avant la fin de l’été, des études comparatives avec d’autres villes réalisées à l’automne, avant un tour de table financier prévu au printemps. Lionel Heiwy espère maintenant pouvoir défendre son projet dans le cadre de « la consultation large », promise par Paul Meyer.


#urbanisme

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