Au port aux pétroles de Strasbourg, les 62 silos de Tepsa France, anciennement Rubis Terminal, se dressent à perte de vue. Ils peuvent stocker 317 000 mètres cubes (m3) de produits chimiques et de carburant qui transitent entre des péniches, des trains de fret et des camions. L’installation est classée « Seveso seuil haut », au vu des risques de pollution, d’incendie, d’explosion et d’émanation d’éléments toxiques. Elle est donc régulièrement contrôlée par l’inspection des installations classées, un service de la Direction régionale de l’environnement.
Depuis 2019, ce service détecte des substances chimiques stockées par Tepsa dans les eaux souterraines à proximité du site. « La présence d’adiponitrile dans la nappe est avérée », expose Marc Spohr, inspecteur des installations classées qui suit cette société. Il s’agit d’un composé extrêmement toxique utilisé dans l’industrie chimique.
« On mesure aussi des concentrations de plusieurs microgrammes par litre (µg/l) du pesticide bentazone, alors que le seuil réglementaire est de 0,1 µg/l », ajoute Marc Spohr. En décembre 2022, la teneur en bentazone dans la nappe phréatique a atteint 18 µg/l, soit 180 fois la valeur de référence.
Six infractions relevées
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Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et travaille sur les alertes qui lui sont transmises. Sans Rue89 Strasbourg, la pollution de l’eau potable par les pesticides et des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.

Thibault Vetter suit les collectifs militants et les associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides, comme de nouvelles zones d’activités sur des terres cultivables. Il enquête sur diverses sources de pollution, les pesticides, les usines, et leurs impacts sur la santé publique. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.
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