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Au Port du Rhin, Blue Paper a dépassé les limites d’émissions de particules toxiques

L’État a repéré que l’usine Blue Paper, entre le Port du Rhin et la Musau, émettait trop de dioxines et de furanes en 2024. Il s’agit de molécules toxiques et persistantes dans l’environnement. Après une mise en demeure de la préfecture, l’entreprise est repassée sous les valeurs limites en 2025.

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Au Port du Rhin, Blue Paper a dépassé les limites d’émissions de particules toxiques
L’usine Blue Paper au Port du Rhin.

Blue Paper fait partie des dix usines alsaciennes qui émettent le plus de polluants dangereux. Cette société implantée à Strasbourg, à côté des quartiers du Port du Rhin et de la Musau, produit du carton ondulé. En 2019, elle a inauguré un incinérateur de déchets non recyclables pour créer la chaleur nécessaire à son activité. La direction vantait alors un procédé écologique qui allait lui permettre d’économiser en évitant d’acheter du gaz. L’Agence de la transition écologique (Ademe) avait même soutenu le dispositif à hauteur de six millions d’euros.

Le collectif Strasbourg Respire, constitué de soignants, dénonçait cependant un « greenwashing » (une ambition écologique de façade) et alertait sur ce procédé qui risquait d’émettre des particules toxiques pour la santé humaine à cause des fumées d’incinération de ces déchets. Marc Cheverry, directeur chargé de l’économie circulaire de l’Ademe, rétorquait dans 20 Minutes que ces affirmations n’étaient pas fondées, étant donné que « des études d’impact [avaient] été menées ». Mais « ce qu’on craignait est arrivé », regrette finalement Thomas Bourdrel, médecin radiologue et porte parole du collectif Strasbourg Respire, en juillet 2025.

Émissions toxiques

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Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et travaille sur les alertes qui lui sont transmises. Sans Rue89 Strasbourg, la pollution de l’eau potable par les pesticides et des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.

Thibault Vetter suit les collectifs militants et les associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides, comme de nouvelles zones d’activités sur des terres cultivables. Il enquête sur diverses sources de pollution, les pesticides, les usines, et leurs impacts sur la santé publique. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

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