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En Alsace du nord, le péril permanent des déchets chimiques propagés sous terre

Entre 1964 et 1974, l’État a autorisé le déversement de 100 000 tonnes de déchets chimiques dans d’anciens puits de pétrole près de Pechelbronn. Ces produits se sont diffusés sur plusieurs kilomètres et les autorités doivent vérifier en permanence s’ils ne remontent pas à la surface.

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En Alsace du nord, le péril permanent des déchets chimiques propagés sous terre
Un puits de pétrole à Ohlungen.

Un visqueux mélange de produits chimiques contamine les sous-sols de Pechelbronn, Preuschdorf, Kutzenhausen ou Gunstett. C’est dans cette zone au nord de Haguenau que la première exploitation industrielle du pétrole a été implantée en Europe. Elle a duré jusqu’en 1964. À ce moment là, huit puits de mine reliés entre eux par 400 kilomètres de galeries permettaient l’extraction de l’or noir. Et c’est dans quatre de ces puits que l’État a autorisé, juste après la fin des activités liées au pétrole, le largage de déchets, transformant ainsi l’installation en décharge souterraine.

Les camions ont déversé les liquides à même les galeries.Photo : Capture d’écran reportage de France 3 Alsace – 2020

Au total, « environ 100 000 mètres cubes de produits liquides provenant des secteurs alsaciens de la chimie et de la métallurgie ont été déversés, précise Cécile Rackette, sous-préfète du Bas-Rhin. La composition précise des déchets n’est pas connue », relève-t-elle. Ces éléments toxiques venaient notamment des anciennes raffineries de Reichstett et Herrlisheim. Il s’agit de composés organochlorés, de phénols, d’acides, de bases, de sels ou de métaux lourds, qui ont simplement été lâchés directement dans les puits pendant 10 ans, sans contenants, jusqu’en 1974. Ils se sont ensuite répandus sur plusieurs kilomètres carrés dans les sous-sols.

Risque de remontée de liquides toxiques

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Thibault Vetter suit les collectifs militants et les associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides, comme de nouvelles zones d’activités sur des terres cultivables. Il enquête sur diverses sources de pollution, les pesticides, les usines, et leurs impacts sur la santé publique. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

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