Samedi 12 juillet 2025, des jeunes de l’église réformée du Bouclier donnent l’alerte. Au cours d’un échange téléphonique avec le pasteur, Fabian Clavairoly, le groupe décrit une scène d’agression sexuelle sur un jeune Togolais de moins de quinze ans. Ils affirment en avoir été témoins lors d’un camp d’été au Togo. Le mis en cause est aussi membre de la paroisse protestante du Bouclier, située au centre-ville de Strasbourg. Âgé de plus de 70 ans, le chef de camp supervisait depuis une vingtaine d’années ces missions humanitaires au Togo, auxquelles participent chaque été de jeunes adultes de la paroisse. Face à ce signalement, le pasteur prône une réaction « exemplaire ». Il tente de mettre en place les conditions propices à une libération de la parole au sujet des violences sexistes et sexuelles dans sa communauté.
Un bénévole très impliqué
Le chef de camp accusé d’agression sexuelle sur mineur est décrit par les fidèles du Bouclier comme un bénévole très respecté. Il était particulièrement impliqué dans les activités jeunesse de la paroisse strasbourgeoise, qui sont loin de se limiter aux missions togolaises. Aline (le prénom a été modifié) est mère de plusieurs enfants participant à ces activités. Elle a fréquenté la paroisse dès son plus jeune âge et connait bien le mis en cause dans cette affaire.
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