
Olga Turcan est chercheuse en sciences du langage à l’Université de Strasbourg. Après avoir cumulé des petits boulots et des bourses, elle doit aujourd’hui faire appel à la générosité publique pour boucler sa thèse.
Qui sait que le français est la première langue enseignée en Moldavie ? Et pourtant, dans ce petit pays coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, on parle plus français qu’au Vietnam. D’où vient cet intérêt pour notre langue ? Mystère… mais plus pour longtemps. Olga Turcan, chercheuse en sciences du langage à l’Université de Strasbourg et moldave, s’apprête à retracer les origines et les logiques qui ont implanté le français dans ce pays, longtemps sous domination ottomane.
Elle travaille sur sa thèse depuis bientôt six ans mais, dans sa matière, les bourses disponibles n’assurent que trois années de recherche. Olga Turcan a toujours travaillé à côté de ses recherches : vacataire à l’université, secrétaire, assistante administrative… Des petits contrats qui lui ont permis de boucler son budget. Mais là, elle est dans une impasse :
« A la fin d’une thèse, quand on s’attelle à la rédaction, on ne peut plus être interrompu sans arrêt pour se consacrer à d’autres tâches… C’est un travail qui nécessite beaucoup de concentration, sur au moins huit mois dans mon cas. Ayant épuisé toutes les possibilités de financement public dans mon domaine, des amis m’ont convaincue d’utiliser une plate-forme de financement public. »
Olga Turcan a inscrit le financement de la dernière année de sa thèse sur Indiegogo, une plate-forme de « crowdfunding« , de financement participatif. L’objectif est de réunir 5 230$ avant le 1er mai. Les participants ont déjà rempli 35% du budget, mais il ne reste plus que 11 jours. Dix personnes ont envoyé 5$ et recevront un email de remerciement, 7 personnes ont choisi le ticket à 25$ et recevront une vidéo d’Olga Turcan jouant du violon « avec passion »… Les tickets vont jusqu’à 200$, somme pour laquelle les financeurs seront crédités sur la thèse et la recevront en PDF. Mais personne n’a encore choisi cette option.
« Pour l’amour du français »
Pour Olga Turcan, même si la démarche peut surprendre, il n’est pas question de mendicité :
« Sur Indiegogo, il y a plus de 3 000 pages pleines de projets à financer, tous très sérieux. Le crowdfunding permet de faire appel à la générosité des gens, qui peuvent ainsi choisir très précisément où va leur argent et opter pour des projets qui sont proches de leurs intérêts. C’est vraiment très bien. Moi, avec ma thèse sur le français en république moldave, je m’adresse à tous les amoureux de la langue de Molière, tous ceux qui voudraient que la recherche progresse dans ce domaine qui participe au rayonnement de la France. Je suis sûr qu’ils sont nombreux ! »
Le crowdfunding est certes une démarche intéressante qui a permis de financer des reportages ou des programmes humanitaires, mais est-elle adaptée à la recherche en sciences sociales ? Nicolas Dehorter, auteur de Crowdfunding, réussissez votre campagne, en doute :
« La difficulté pour financer de tels projets va être dans les retours pour les financeurs. Ils attendent quand même quelque chose, une photo, un livre, un crédit… Or être au générique d’un film peut plus facilement séduire qu’être dans les remerciements d’une thèse. L’autre possibilité est d’apporter la preuve d’un bénéfice concret pour la recherche ou le progrès humain. C’est ce qui se passe avec le Téléthon par exemple, qui est du crowdfunding de la recherche en santé. Ce sera plus difficile à démontrer en sciences sociales. »
Un financement encore jamais utilisé pour une thèse
Le crowdfunding a déjà été utilisé pour financer des voyages devant étoffer la recherche mais jamais dans le cadre d’une fin de thèse de doctorat. Olga Turcan est néanmoins déterminée à être la première à réussir ce pari. Les chercheurs en sciences sociales n’ont de toutes façons pas beaucoup de choix. Après l’allocation de recherches sur trois ans, ils n’ont pas accès aux conventions industrielles (CIFRE), qui sont surtout signées dans les sciences exactes. Même chose pour les contrats doctoraux proposés par l’université, le CNRS ou encore la Région, qui ne concernent par les sciences du langage.
Pour le président de l’Université, Alain Beretz, le financement participatif est un bon signal :
« Nous sommes bien conscients que les thèses en sciences sociales sont moins financées que les autres. Nous essayons, avec la Fondation, de pallier ce déséquilibre. Néanmoins, la Fondation est jeune (2010), encore peu dotée (500 000€ / an) et les mentalités sur les donations en France sont encore très loin de permettre une prise en charge au niveau des besoins de nos doctorants. Un financement par crowdfunding envoie un signal positif, ça indique que le public soutient une cause, une recherche. C’est important, tant que ce financement n’est pas assorti de contraintes intellectuelles, que le chercheur soit totalement libre de mener ses travaux. »
A l’Université de Strasbourg, 76% des docteurs ont déclaré avoir bénéficié d’un financement spécifique en 2008 selon l’Obervatoire régional de l’enseignement supérieur. Mais seulement 24% des docteurs du domaine de recherche en « humanités » ! Parmi eux, 71% ont dû travailler pour achever leurs recherches, ce qui allonge la durée des thèses, voire les rend impossibles à boucler.
Aller plus loin
Sur Indiegogo : soutenir la fin de la thèse d’Olga Turcan
Sur Le Monde.fr : la création à l’heure du crowdfunding
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Je ne vous cacherai que votre "A vot’ bon cœur" me dérange. Vous êtes une universitaire et une chercheuse. Quel que soit le peu d'intérêt que manifestent actuellement les institutions pour votre travail, il n'est absolument pas dit qu'il ne constituera pas la première pierre d'une carrière prometteuse. Et vous n'avez pas à demander l'aumône.C'est vous qui faites quelque chose pour la Moldavie.
Je dois vous avouez en toute honnêteté que la distance prise par la Moldavie à l'égard de la CEI au profit de l'UE ne me plaît guère. Mais enfin quand vous verrez la hausse des prix du gaz et de l'électricité suite aux privatisations vous m'en direz des nouvelles...
Quoi qu'il en soit - et sans doute avez-vous déjà tenté ses recours là, mais je vous les rappelle néanmoins - un premier double principe à appliquer : 1/ prendre contact avec le plus d'institutions possibles susceptible de vous pouvoir vous soutenir d'une manière ou d'une autre 2/ comme le bureaucrate moujik que vous aurez en face de vous sera dans la majorité des cas dans l'inertie la seconde démarche s'impose sans même attendre : passer à l'échelon supérieur en rédigeant une lettre que vous enverrez de préférence en LR+AR aussi bien au bureaucrate en question en mentionnant bien que copie a été envoyé aux instances supérieurs : Consul de Moldavie à Strasbourg, Instances Européennes, jusqu'au camarade Nicolae Timofti voire Traian Băsescu.
Il ne sera sans doute pas inutile de vous adresser à Norbert Engel, membre de Inspection générale de l'administration des affaires culturelles au Ministère de la Culture. Inspecteur Général de la Culture.
Voyez sur le site du Ministère de la Culture : Norbert Engel
Ne vous laissez pas décontenancer par un accueil un peu ironique. Il teste votre détermination. Evitez aussi d'avancer le terme de sociologie. Les philosophes n'aiment pas trop. Préférez celui de linguistique. Et dites lui que c'est un ami de Tubbutsch qui vous envoie ;-)
Ceci dit je viens de lire votre page de collecte et il semble que vous avez atteint votre quota. Mes conseils viennent donc sans doute un peu tard...Pourtant j'étais prêt à investir 50 euros ( pas des dollars) et à condition de rester anonyme. ce que votre site ne semble pas garantir. Dommage.
En tous les cas, je vous souhaite bonne chance et lirai votre thèse lorsqu'elle sera parue.
P.S. Quelques page sur le sort des juifs et des roms en Moldavie ne seraient à mon sens pas inutiles. Mais c'est mon côté totalitaire qui s'exprime là ;-)
Gaudeamus igitur....:-)
Nous venons de citer cet article dans la dernière édition de la newsletter de notre association. Et sans revenir sur les différents problèmes de financements évoqués dans tous les commentaires et qui ne datent pas d'hier, ni les raisons pour lesquelles cela dure malgré la mise en place du contrat doctoral, nous vous donnons d'autres pistes, qui n'existeraient pas si le problème en lui-même n'existait pas. Depuis 1999, nous maintenant une base de données de financements qui pourraient vous fournir des pistes, même si elles sont principalement destinées aux étudiants français : www.iedu.fr
Nous imaginons que vous connaissez aussi le site Campus.france.org qui gère une autre base de données plutôt orientée vers les étudiants étrangers (http://www.campusfrance.org/fr/theme/bourse-et-financement).
Comme vous vous penchez sur la francophonie, il y a aussi à creuser du côté de l'AUF et ses différents appels d'offre (http://www.auf.org/).
Vous connaissiez peut-être l'un d'eux, tous ou aucun. Il est sans doute trop tard pour postuler maintenant que vous abordez la dernière ligne droite, mais après tout, vous avez osé le crowdfunding, pourquoi pas le reste !
Bonne rédaction, et crotte pour la soutenance. Pour l'appel aux fonds, vous avez déjà atteint l'objectif, nos voeux de réussite sont donc maintenant inutile dans ce domaine :)
Faut-il rappeler qu'avant les postes de surveillants étaient fait pour cela et maintenant on case des chômeurs ( et sans mépris de ma part , ne me faites pas dire ce que je ne dis pas!) à 35H mal payé !!!
Mais nous savons tous que les néos-libéraux ont une grande estime pour les études intellectuelles ( ah, ah rires amers ) Un pays qui n'aide pas ses étudiants est un pays renégat de ses propres valeurs !
dure désormais trop longtemps
Pour les autres, on se demande comment certains labos pourraient résister à une inspection d'un contrôleur du travail. L'allongement de la durée des thèses est aberrant, comme dans le cas d'Olga. L'avis de son directeur de thèse sur son financement n'est pas évoqué dans l'article et c'est dommage... Un vrai changement de culture serait nécessaire pour que les directeurs de thèse se sentent responsables des conditions de travail de leurs doctorants. Reste à savoir si ces derniers veulent accéder à un réel statut de salarié ou finalement trouvent des compensations dans cette liberté de recherche ?
De plus, concernant les ED, dans une université comme celle de Strasbourg (unifiée), la tendance est à la sévérité, même pour les SHS (durée limitée, contrôles dans le cas de prolongation au-delà des 3 ans, taille des volumes limitée...). Voilà ! :)
Quant à la liberté de recherche, elle est réelle, mais prend vite des allures de brasse coulée en solitaire et je doute que la majorité des doctorants apprécie de boire la tasse, avant-goût sympathique du chômage....
Je vous remercie pour votre article !
Je remercie également les internautes pour leurs contributions et pour leurs commentaires.
Je ne vais pas pouvoir tout commenter, mais j'apprécie l'échange qui a eu lieu.
Je tiens juste à préciser que je n'ai jamais eu de bourses pour mes études de doctorat, malgré le bon nombre de dossiers de candidature que j'ai présentés durant les 3 premières années de doctorat (excepté la bourse-relais de 3 MOIS dans le cadre de ma codirection de thèse). Cela répond en partie à vos questionnements.
Merci encore de votre soutien !
Olga
Je post ici car j'ai de nombreuses difficultés pour trouver des personnes malgré mes recherches. Peut-être que je trouverai ici des personnes généreuses qui souhaiteraient m'aider pour l'élaboration de ma thèse en psychologie.
Ma recherche porte sur deux types de personnes émigrées (leur pays d'origine n'a aucune importance) :
- soit des personnes ayant des enfants âgés de 6 à 10 ans (enfants étant arrivés dans notre pays entre 3 et 6 ans)
- soit des personnes ayant des enfants âgés de 2 à 4 ans (enfants étant arrivés dans notre pays entre 0 et 1 an)
Si vous êtes ou connaissez des personnes qui correspondent à ces critères et qui souhaitent participer à un entretien d'une heure environ, vous pouvez me contacter à cette adresse : anastasiya_donnu@yahoo.com
En vous remerciant d'avoir pris le temps de me lire,
Anastasiya
Il y a qq années, dans de nombreuses universités les postes d'ATER étaient souvent volontairement scindés en ATER 50% pour offrir plus de "financements de fin de thèse" aux doctorants (le plus souvent locaux). Cela avait un double avantage : les thèses se finissent sans demander trop de temp d'enseignement au doctorant, qui peut vivre presque correctement avec 70% du salaire.
Mais la réforme sur l'autonomie des université a changé la donne : ces postes sont passés à la charge des universités, et devinez-quoi ? ben oui, elles préfèrent prendre un seul temps plein payé 100% que 2 mi-temps payés 140% au total. Du coup non seulement il y a moins de postes disponibles, mais en plus ils sont de plus en plus souvent réservés en priorité aux gens qui ont déjà soutenu, parce qu'on craint que qq un qui doit finir sa thèse n'ait pas assez de temps pour faire un volume complet d'enseignement correctement. économie financière certaine à court-terme, mais probablement plus d'abandons de thèses financées (un beau gâchis d'ailleurs)...
1) en France, la voie "normale" pour faire une thèse de doctorat est effectivement un financement spécifique, obtenu bien sûr par sélection à différents niveaux. "spécifique" parce que c'est un contrat professionel à temps plein pour faire un thèse. Celui-ci est effectivement de trois ans (plus exactement un an renouvelable deux fois je crois). A noter que l'allocation de recherche du ministère est loin d'être le seul : de nombreuses collectivité locales proposent des financement, les entreprises à travers les CIFRE (qui n'est pas une façon d'étendre le contrat et dure également 3 ans, contrairement à ce qu'indique l'article), etc..
2) Il est intéressant de noter que la durée de trois ans du contrat est arbitraire : elle est différente selon les pays (souvent 4 voire 5 ans). En revanche le fait que le financement soit un vrai contrat de travail (avec droits sociaux afférents) est à ma connaissance assez rare : dans les pays anglo-saxons les doctorants ont seulement des "bourses d'étude" la plupart du temps.
3) Les pratiques sont très différentes selon les disciplines, qu'on peut grosso modo séparer entre "sciences exactes" et "sciences humaines et sociales" (SHS) (souvent appelées sciences "dures" vs. "molles", mais c'est politiquement incorrect ;-).
- D'une part, les premières offrent globalement beaucoup plus de financement aussi bien publics que privés (principalement parce qu'elles ont plus applications directes dans l'économie, je suppose). Ceci a pour conséquence un statut du doctorant très différent : comme il y a du coup de nombreux doctorants "non financés" (c-à-d sans financement spécifique) en SHS, ceux-ci (parfois y compris les financés) sont souvent considérés comme étudiants plus que comme chercheurs professionels. ça peut sembler anecdotique, mais ça signifie très souvent : pas d'espace de travail spécifique, pas ou peu de réunions avec les collègues, très peu de financement pour partir en conférence, un directeur de thèse pas très impliqué, etc. En sciences exactes, au contraire, les doctorants sont généralement intégrés à une équipe, dans un environnement professionnel actif. Il est probable que ces conditions jouent aussi beaucoup sur la durée de la thèse.
- D'autre part, la durée d'une thèse a toujours été plus longue en moyenne dans les SHS, sans doute en partie par bête tradition mais aussi sans doute à cause des spécificités des disciplines : par exemple si on doit mettre en place une étude sur un comportement particulier d'un nombre significatif de personnes, certaines contraintes de temps ne sont faciles à maîtriser.
4) Enfin il faut se méfier du discours officiel dans les Ecoles Doctorales et les labos qui veut faire croire à tous que les thèse ne durent que trois ans, ce qui relève plus de la méthode Coué (ceci dans le but évident d'arranger les finances) : selon les dernières stats que j'avais vues, la durée moyenne en général est de l'ordre de 5 ans, mais était aussi supérieure à 3 ans en sciences exactes : je me rappelle que c'était 3,9 ans en maths+informatique par exemple. Cela dit c'était une étude nationale de 2001 ou 2002, ça commence à dater; je ne sais pas s'il y a des sources plus récentes. Au passage il est aussi intéressant de noter que les EDs cachent souvent sous le tapis les cas d'abandons de thèse, qu'on "oublie" malencontreusement au moment de faire les stats (je l'ai constaté).
Pardon pour la longueur ;-)
En France la voie normale pour faire un thèse c'est...une inscription universitaire sans financement (sinon tout le monde pourrait faire des recours...).
En pratique il est quasiment exclu de faire une thèse en sciences "dures" sans le soutien d'un laboratoire et d'un financement (sauf à être millionnaire...).
En sciences humaines et sociales, un travail de thèse peut s'autofinancer ... ce qui est très pratique pour les labos (y compris les UMR CNRS) qui augmentent leur nombre de chercheurs sans les financer.
Dans mon labo (Aix Marseille Université, donc un très grosse fac, labellisé UMR), les 3/4 des doctorants ne sont pas financés. Par contre s'ils publient... alors on les comptera comme chercheurs.... et cela n’empêchera pas de tous les faire travailler dans le labo en ne les rémunérant pas !
Sur la durée des thèses: les sciences dures aiment les thèses courtes en temps et en volume, je ne suis pas apte à juger de leur qualité mais les intéressés (encadrant et thésards) m'ont tous toujours dis que cela pouvait suffire.
En Histoire, une thèse peut être faite en 8-10 ans (voir plus !) et est considéré comme normal. Tout dépend de ce qui en réalité attendu par le CNU derrière. Il y a des sections qui sont "cool" (il n'est exigé que la thèse et pas d'expérience d'enseignement) d'autres qui se prennent pour les derniers représentants des mandarins (a moins de 5 articles, 500 heures de CM, 1 thèse publiée et 10 communications, c'est pas la peine)... pourtant elle aura la même valeur !
La taille physique de la thèse découle de ces différences, une thèse de 800-1000 pages est dans certains domaines considéré comme le minimum, dans d'autres c'est 250 pages maximum !
Les conditions de travail des thésards (si on considère que le thésard est un chercheur) relèvent tout simplement de l'inspection du travail. Un agent non titulaire de la fonction publique d'Etat de catégorie A a droit à un bureau qui lui est propre (pas forcement dans une pièce qui lui est réservée), or la norme est plutôt un poste de travail pour 20 ou 30 personnes... financez votre matériel :)
C'est tellement vrai que l'autofinancement de thèse est reconnu par les impôts comme le seul diplôme universitaire qui est déductible des revenus ... et l'administration fiscale n'est pas reconnue pour sa générosité en la matière !
Ensuite le mythe des 3 ans vise uniquement à faire gonfler le taux de réussite.
Dans mon université, quelqu'un qui abandonne car il trouve du travail (rémunéré !) est considéré comme un succès... sinon les 5 % de succès feraient tâche !
Enfin, on ne parle des financés qui abandonnent ... alors que si c'est un financement de thèse il doit donner lieu à remboursement lorsqu'il n'y aucun travail qui a été fait...
Évidement je ne parle des thèses dites d'exercices (médecine, pharmacie, etc.) dont le format et la réalisation n'ont rien avoir les thèses des autres secteurs et domaines scientifiques...
PS: Les universités ne cotisent pas aux mêmes caisses de sécurité sociales et ne sont pas soumis au droit du travail. Sinon on serait tous en CDI à temps plein avec des indemnités pour travail dissimulé !
Donc oui tout le monde est en droit de s'inscrire à titre personnel, mais si on se place au niveau de l'obtention du diplôme, je suppose qu'une écrasante majorité des docteurs a eu au moins partiellement un financement de thèse, le soutien d'un labo et d'un directeur...
Le gros inconvénient de la thèse non financée à mon sens est le manque d'information objective donnée aux candidats : ils partent avec un gros handicap en termes (1) d'obtention du diplome et (2) de perspectives d'emploi académique, ce qui est pourtant trop souvent leur objectif premier. Or en effet les labos et directeurs de thèse, trop heureux d'avoir des doctorants à pas cher (moins cher que ça tu meurs), ont parfois tendance à les bercer d'illusion, quitte à les abandonner sans fleur ni couronne quelques années plus tard.
ps: le droit du travail est en effet différent dans le public, et les financements de thèse sont bien des CDD. Je ne suis pas spécialiste, mais je me souviens que la CJC a néanmoins réussi à obliger les organismes publics, y compris l'Etat pour certains type des financement, à régulariser leurs financements par la menace de déclencher des plaintes par centaines voire milliers. Inutile de préciser que les organismes en question n'étaient pas franchement enthousiastes, c'est donc bien qu'il y a quelque part en droit public quelque chose qui oblige l'employeur public à verser un salaire plutôt qu'une bourse (pardon pour le manque de précision).
re-ps : à ma connaissance aucun doctorat financé puis abandonné n'a donné lieu à remboursement. La clause existe bien dans le contrat, mais elle n'est jamais appliquée. D'ailleurs si elle l'était ça poserait un problème, puisque ça voudrait dire qu'un doctorant financé a une obligation de résultat, ce qui sous-entend que le travail de thèse n'est que le résultat d'une quantité de travail mesurable et non une recherche originale dont les résultats ne sont pas connus d'avance. En d'autres termes, ça signifierait qu'un doctorant financé qui fait ses heures est assuré d'avoir son diplôme...
En droit public, il est possible d'avoir 6 années en CDD (quelque soit le nombre de contrats et leurs combinaisons), au delà l'établissement peut soit licencier quelqu'un soit lui proposer un CDI. En droit privé, 18 mois maximum après, CDI d'office sans possibilité de licenciement...
Le problème est que soit une thèse donne lieu à une prestation de travail (ce qui est le cas au regard du droit privé, qui est appliqué par les employeurs privés: il y a mise à disposition d'une force de travail, subordination à un employeur et contrepartie financière), soit la thèse n'est qu'un diplôme. Or la dernière hypothèse n'est pas possible juridiquement car l'employeur a le droit d'exploiter le fait de la soutenance (ie, en tirer des sous par le biais de financement publics: BQR, dotations, PEDR, etc.). En revanche le contenu de la thèse demeure la propriété du thésard (sinon tous les thésards devraient être payés obligatoirement au SMIC pour toute la durée de la thèse!!!).
Le problème est que bien souvent on utilise le terme de "vacations d'enseignement" qui est juridiquement faux et inadapté. D'abord car il n'y a ni jour férié, ni congés payés (en droit privé: c'est la taule !), ni définition exacte de ce qui est compris dans la vacation: enseignement et tâches annexes. Pour certains cela inclut la correction d'épreuves autres que celles enseignées, la surveillance de salle de recherche, des recherches pour le labo, etc. Et puis on est payés deux fois par an (allez expliquez cela à votre banquier !). Le jour ou les chercheurs "libres" (ie les non contractuels et les non ATER) seront encadrés par quelque chose de clair et de potable, les facs fermeront car aucune n'a les moyens financiers de payer l'ensemble de leurs agents. J'avais quand même certains boursiers qui gagnaient plus que mois à une époque ! Et je ne parle pas des facs qui imposent de signer un "engagement de bénévolat" ...
Oui un thèsard financé a une obligation, mais une obligation de moyens, pas une obligation de résultat: il doit chercher (pas forcément soutenir une thèse).
J'ai quelques allocataires sous la main qui ont eu droit à 3 ans d'allocation (avec le monitorat), puis 2 années d'ATER et qui n'ont jamais commencé leur thèse... après 2 années de chômage indemnisé, ils ont signé un CDI chez un employeur privé... chez qui ils travaillaient au black ! pas belle la vie ? :) C'est 7 années de dolce vita !
Le problème c'est que la mise en œuvre de cette clause impose de remettre en cause le travail de suivi réalisé par le directeur de thèse, le directeur de labo et l'école doctorale ... or ce sont les mêmes qui attribuent les contrats doctoraux (ex allocations)... et qui les contrôlent ensuite !
L'AERES s'en émeut, le CNU a dit que cela ne le concernait pas, les école doctorales qu'il n'y avait pas de problème ... Quand il est normal que quelqu'un soit financé sans qu'il travaille, il y a quand même un problème !
De toute façon quiconque se plaint est soit non renouvelé à la fin de l'année, soit grillé au CNU...
La CJC ? Je suis très sceptique car beaucoup de recours ont été gagnés par des thésards qui n'ont jamais eu le CNU (par hasard :) !), le droit élémentaire du travail tant public que privé n'est pas appliqué par des "mandarins" qui s'auto-contrôlent...
Il n'y a qu'à regarder ce qui se passe à l'étranger (où tout n'est pas rose): le CNU n'existe pas, beaucoup choses sont mieux cadrées... notamment les post-docs...
Apparement vous connaissez beaucoup mieux que moi le fonctionnement en SHS : j'ai fait une thèse en informatique, et ce n'est que parce que je me suis intéressé au "reste du monde doctoral" à travers diverses associations que j'en ai un aperçu (au passage, le manque d'intérêt des doctorants pour autre chose que leur environnement restreint est très dommage je trouve).
J'ai en revanche eu l'occasion d'assister à travers pas mal de réunions diverses et variées à différents niveaux (le monde universitaire aime disserter sur une situation, mais met rarement en pratique les conclusions), notamment sur le statut du doctorant et sujets apparentés. Le discours officiel que j'ai toujours entendu est : la thèse ressort plus du contrat professionnel que des études, les doctorants doivent avoir un financement spécifique, et les quelques exceptions doivent progressivement se résorber. Généralement les EDs, y compris en SHS, jouent le jeu (au moins en apparence) notamment en acceptant les même critères d'évaluation que les EDs de sciences exactes (bien souvent en se justifiant du genre "on est moins favorisés alors on a encore du mal mais on progresse"). tout cela ressort plus d'une politique de communication que d'une véritable volonté de faire quelque chose, puisque les pouvoirs en jeu des uns et des autres sont trop sensibles pour être remis en cause. Et puis au fond dans l'ensemble les doctorants tout le monde s'en fout un peu : ils sont pour la plupart très isolés et ont donc très peu de poids, et tout ce dont ils rêvent c'est de ne plus être doctorants rapidement... Bref, pas de quoi mettre en place une politique potentiellement coûteuse et surtout risquée pour celui qui s'y colle.
Je pense que le cas des "vacations d'enseignement", qui est un gentil cache-sexe utilisé en SHS, ne rentre pas dans les définitions d'un financement spécifique de thèse. Ok c'est plus pertinent que de bosser à MacDo, mais ça n'a rien à voir avec un temps-plein recherche : ce sont des doctorants non financés au sens strict.
La CJC est clairement plutôt dans une optique de professionalisation des thèses : c'est à ce titre qu'elle a obtenu diverses avancées telles que la revalorisation de l'Alloc de recherche (qui était passée en dessous du SMIC il y a qq année), la régularisation des contrats de travail, la situation juridique des doctorants étrangers (qui on droit à un visa scientifique et non seulement étudiant... s'ils ont bien un contrat de thèse).
Effectivement le problème d'une vraie professionalisation implique une certaine évaluation au niveau du travail de thèse, ce qui est officiellement prévu dans les contrats de thèse : c'est pour ça qu'ils sont de 1 an renouvelable 2 fois plutôt que de 3 ans. Mais à ma connaissance cette évaluation n'est utilisée au mieux que pour "faire le point" et éventuellement secouer un peu le doctorant; toujours en milieu quasi-fermé (donc évaluation non neutre), et jamais avec de vraies conséquences du style fin de contrat, et je pense que cela est dû au fait que ça supposerait une règle du jeu commune, donc la possibilité que des gens extérieurs puissent mettre leur nez dans la façon de travailler des encadrants... et ça c'est pas demain que ce sera accepté par tous.
Ceci dit je suis assez étonné de vos cas de doctorants financés qui ne foutent rien, je n'ai jamais connu de cas semblable. J'ai du mal à comprendre comment les différentes instances qui leur attribuent le financement, en particulier l'ED, ont pu se faire berner à ce point sur leurs intentions (puisqu'apparement ils n'ont jamais eu l'intention de faire une thèse). Ce qui est beaucoup plus commun est l'abandon après 3 ans de financement, qui peut avoir diverses raisons : recherches pas assez avancées, manque de motivation, parfois opportunité professionelle, ou tout simplement... j'ai plus de contrat alors j'arrête ! Tout cela est sans aucun doute un beau gâchis d'argent public en effet. A l'époque j'avais fait une estimation (très grossière et pas spécialement représentative dans mon labo) selon laquelle presque 10% des thèses sont abandonnées (en info, donc presque uniquement des financées).
Se réjouir de la possibilité d'un appel public à la "générosité" ne fait qu'entretenir l'état dans ses carences.
En revanche, si Alain Beretz a effectivement tenu ces propos, c'est lamentable car il n'assume plus sa position d'employeur devant trouver les financements à ses employés. Que dirait-il si l'état lui disait qu'il serait payé à la fin du mois s'il trouvait lui même de quoi payer son salaire en plus de trouver des subsides pour faire fonctionner son université ?!
D'ailleurs les doctorants d'ajourd'hui peuvent dire merci à la CJC - confédération des jeunes chercheurs - pour avoir fait bouger les choses dans ce domaine et dans bien d'autres.
L'un des principaux types de contrats de thèse est la CIFRE, thèse en partenariat avec une entreprise. L'entreprise paye alors une sorte de forfait au labo ou à l'unversité, et éventuellement une part du salaire du doctorant en CIFRE. Son apport ne sert qu'à compléter la part principale payée par l'Etat, qui paye toujours autant pour une CIFRE que pour une allocation du ministère (comme en plus l'entreprise profite du crédit d'impôt recherche, c'est souvent une assez bonne affaire pour elle).
Il me semble que les entreprises peuvent aussi participer au financement des établissements d'enseignement supérieur en choisissant l'établissement auquel elles souhaitent attribuer leur taxe d'apprentissage, mais cela n'est pas lié à la recherche.
ps: évitez de dire "en sciences" pour désigner les sciences exactes, car les sciences humaines et sociales sont aussi des sciences ;-)
Étudions donc ce que ses bourses nous on coûté et son temps de fabrication pour juger de son intérêt!
Prenez le temps nécessaire pour rédiger votre thèse mademoiselle. Je vous souhaite de trouver les fonds nécessaires pour mener votre œuvre à son terme.
C'est vrai qu'en travaillant en étant payé sous le SMIC à la fac cela n'aide pas (c'est légal sous le régime de la vacation car cela fait officiellement parti de notre formation... mais on est quand même là à bosser à BAC +5 à 3-4 euros de l'heure car seuls les enseignements sont rémunérés pas le reste), bref dans ces conditions on ne va pas vite....
Maintenant si cette personne a été allocataire monitrice / doctorante contractuelle pendant 3 ans (ie payée pour faire sa thèse) la durée est parfaitement anormale et l'appel au financement mérite des explications sérieuses. D'autant plus qu'elle a droit à 730 jours de rémunération par Pôle Emploi complémentaire...
Ne pas oublier que les Universités se financent par les "intermittents universitaires" payés en dessous du SMIC... avec la complicité du ministère (moins cher !). A quand d'ailleurs un vrai article de fond de Rue 89 sur ce point ? :)
Étant donné la qualité des thèses avec des mentions très honorables à l'heure actuelle en sciences sociales, les trois ans sont largement suffisants (il s'agit plus d'un document destiné à montrer des compétences assez basiques que de l'exposition d'avancées scientifiques). J'en vois pas mal qui traînent pendant 6-8 ans sans avoir bossé, et qui viennent en plus se plaindre, alors qu'ils ont bénéficié d'une allocation pendant trois ans, temps qu'ils n'ont pas mis à profit pour boucler leur thèse (voire la commencer).
Ceci étant, si elle n'a effectivement pas eu d'allocation, les six ans s'expliquent.
Pire que tout, j'en connais plusieurs qui ont eu les 3 ans de financement et qui, n'ayant pas assez bossé, abandonnent et ne soutiennent jamais ("mon directeur de thèse ne m'a rien proposé après (sanglots)")...
PS : ça m'étonnerait que Pierre France cherche à nous enfumer, pour connaître toutes les subtilités et les aberrations du système, il faut avoir soi-même fait une thèse, non ?
Travailler pendant la thèse a un gros avantage, que les doctorants ne mesurent pas sur le coup et voient même comme une injustice : ça permet d'étoffer son CV avec des expériences concrètes... Quoiqu'on en dise - malheureusement - pour un employeur éventuel, une thèse n'est "que" le prolongement des études et n'apprend rien de concret (problème très français, mais c'est une autre discussion). D'autant plus qu'après une thèse (surtout en SHS), même très réussie, sans piston, point de solution : les postes dans le recherche (Université, CNRS) sont encore plus rares et plus chers que les financements pendant la thèse...
Bonne chance malgré tout à Olga Turcan, pour le crowdfunding et les durs mois de rédaction...
Ces situations ne révèlent qu'une chose: les incompétences hiérarchique à gérer les thèses efficacement.
J'ai connu des Instituts Max Planck en Allemagne où les thèses en chimie sont limitées volontairement à 2 ans au lieu de 3, durée suffisante pour la discipline concernée. En plus, c'est tout à l'avantage du thésard...
Bref...
Ce qui est choquant, c'est le fait qu'en sciences humaines on fasse durer cette thèse ad vitam eternam... C'est faire six ans de thèse qui n'est pas normal !
Cela rejoint la tendance actuelle en sciences "dures" ou même si la durée d'une thèse dépasse rarement trois-quatre ans, il faut maintenant enchainer quelques années de post-doc pour pouvoir espérer obtenir un poste permanent en université.
c'est le présupposé de départ qui n'est pas normal: toute thèse devrait être financée.
Gros doutes sur les chiffres avancés : d'abord, parce que c'est dans toutes les disciplines que les financements sont des 3 ans, c'est juste qu'en SHS, les mandarins aiment faire souffrir leurs doctorants et se persuadent qu'une thèse ne peut se faire en moins de 6 ans ; ensuite, les chiffres avancés par l'observatoire concernent les docteurs, donc ceux qui ont fini, qui n'ont pas abandonné en route : en réalité, il y a largement moins de 76% doctorants rémunérés pour leur travail de recherche, et encore moins de 24% en SHS.
Et puis la dernière phrase, bravo l'observatoire : 71% ont dû "travailler" ? Parce que ceux qui sont payés pour faire de la recherche, ils passent leurs journées à boire des cocktails, peut-être ?
http://www.multilingual-bpo.com/la-roumanie-compte-47-millions-de-francophones/
une explication:
http://www.zigzag-francophonie.eu/MOLDAVIE-Une-francophonie
1/ La langue française était une des premières langues étrangères apprises en ex-URSS (souvent avant l'anglais ou l'allemand) et la Moldavie était une république soviétique (enfin, depuis 1945)
2/ Le "terreau" est familier au français en Moldavie car roumanophone à la base bien qu'on y parle couramment russe bien évidemment.
Bon, voilà...
2) Le roumain a beau être une langue romane, mais c'est une langue romane orientale (et j'avoue ne pas en connaître d'autres de cette espèce), donc particulièrement éloigné de nos langues romanes occidentales. D'ailleurs, pourquoi cette proximité se manifesterait avec le français et pas avec les autres (par ex. l'italien, le castillan, etc.) ?