
Dans les affaires du tram de Bamako et de l’étude du Marché de Noël dans lesquelles le maire (PS) de Strasbourg, Roland Ries, était visé pour favoritisme, la chambre d’instruction de Nancy a envoyé aux parties une notification de fin d’information judiciaire. Comme il n’y a personne mis en examen, on s’achemine vers une ordonnance de non lieu.
Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg, a peut-être bientôt fini de tirer le boulet des services de Roland Boehler. Soupçonné de favoritisme envers cet ami de la Rocardie lors de la commande par la Ville de Strasbourg d’une étude pour la redynamisation du Marché de Noël en 2008 et dans le cadre d’une série de trois études pour la réalisation d’un tramway à Bamako (Mali) en 2009, Roland Ries avait été entendu par la police judiciaire en juin 2013.
Ouvert depuis 2010, force est de constater que ce dossier prenait la poussière dans un bureau de la chambre d’instruction du tribunal de Nancy, malgré la nomination successive de trois juges d’instruction. Finalement, c’est une quatrième juge, Zaïda Moulay, qui en hérite à l’automne 2015. Contrairement à ses collègues, elle procède à l’interrogatoire de six personnes entre fin novembre et fin décembre 2015 : Roland Boehler, les deux rédactrices de l’étude sur le Marché de Noël Diane Merran et Nicole Mutzig, l’ancien directeur de cabinet du maire Patrick Pincet et… deux élus du conseil municipal de Strasbourg : Mathieu Cahn et Éric Elkouby.
Deux brèves mises en examen
Pourquoi ces deux élus ? Parce qu’ils ont été cités dans les précédentes auditions, en tant qu’adjoints au maire en charge de l’animation pour Mathieu Cahn et des foires et marchés pour Éric Elkouby. À l’issue de leur interrogatoire de première comparution (IPC) le 30 novembre et le 3 décembre, elle décide de les mettre en examen « à titre conservatoire » pour « atteinte à la liberté d’accès et à la légalité des marchés publics ».
Mais après avoir entendu les autres personnes mises en cause, elle décide finalement de les placer sous le statut de « témoin assisté » le 24 décembre, comme le révèlent les DNA mercredi. Un statut qui ne permet pas leur renvoi devant le tribunal. En fait, fin décembre, la juge pense avoir fait le tour du dossier sans mettre en examen quiconque. Avant d’être mutée à Strasbourg, elle propose à son successeur à Nancy de notifier les parties de la fin de l’information judiciaire (art. 175 du code de procédure pénale), ce qui a été fait cette semaine.
Le Parquet et les parties civiles, dont l’association Anticor, ont trois mois pour envoyer leurs observations et éventuellement, proposer de nouvelles demandes d’actes. Ce qui semble peu probable étant donné l’inaction qui a caractérisé ce dossier pendant cinq ans. Sans personne mis en examen, on s’achemine donc vers une ordonnance de non lieu, c’est à dire la fin de la procédure judiciaire.
Roland Ries tenu éloigné de la procédure
Au final, Roland Ries n’aura été entendu qu’une fois, par les policiers en juin 2013, dans ces deux affaires, dont les informations ont été jointes à Nancy et sans qu’il ne soit ni mis en examen ni même placé sous le statut de témoin assisté. Mais il aura dû répondre de nombreuses fois à son opposition municipale, qui n’a cessé de lui demander des explications sur ces affaires avant sa réélection de mars 2014.
Éric Elkouby, actuel adjoint au maire en charge du tourisme, ne s’explique pas avoir été mis en cause dans ce dossier :
« Je suis complètement étranger à ces affaires. J’ai été mis en examen, à ma grande surprise, parce que des interrogatoires menées par la police indiquent j’étais présent à certaines réunions sur le Marché de Noël. Mais évidemment puisque j’étais en charge de l’occupation du domaine public ! »
L’élu de l’ouest strasbourgeois s’interroge que personne d’autre n’ait été entendu par la juge d’instruction. De son côté, Mathieu Cahn, actuel adjoint au maire en charge de la politique événementielle, rappelle que s’il a bien signé le bon de commande de l’étude sur le Marché de Noël, il n’en était pas à l’origine :
« Il y a éventuellement eu un dysfonctionnement dans les services dont j’avais la charge à ce moment là, mais à aucun moment il ne m’a été fait grief d’une quelconque intentionnalité dans ce dossier. »
L’étude du Marché de Noël avait été facturée 30 000€ mais 70% de la somme avait été récupérée par Robert Herrmann, alors premier adjoint en charge de la coordination du Marché de Noël lorsqu’il a découvert qu’elle ne consistait qu’en quelques conseils dispensés sur quatre pages. Quant au volet Bamako, trois cabinets ont été rémunérés près de 50 000€ collectivement et Roland Boehler a facturé un rendu graphique près de 8 000€.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Roland Ries et Roland Boehler, l’encombrant ami du Mali (avec la chronologie des affaires)
Sur Médiapart : Le maire de Strasbourg soupçonné de «favoritisme»
Possible... mais ce point manque énormément à cet article extrêmement destructeur à l'égard de l'équipe municipale et de l'institution judiciaire.
par contre ! et depechez vous car si vous accusez par exemple le maire d abus de bien social sachez que l'abus de bien social est une infraction instantanée qui se prescrit en trois ans selon les dispositions de l'article 8 du Code de procédure pénale.magnez vous ! par contre réfléchissez, la dénonciation calomnieuse est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.si vous ne voulez pas engager un avocat pour cette procédure . Saisissez le Déontologue municipal...le pauvre ...il s'ennuit il n'a rien a faire......... et éventuellement vous retrouver vous même accusé pour diffamation ou autres
Allez du courage !
Si j'en juge à une autre de vos contributions concernant cet article, il semble que vous ne consideriez pas que ces affaires méritaient le traitement qui en est fait. Sans doute avez vous vos raisons. Pour ma part je pensais peut être naïvement que le temps de l'incurie quant aux surfacturations d'études était révolu. ..
Il y a maldonne, je ne dis aucunement que mon opinion est faite à ce jour..et verrai pour ce fameux mail au déontologue morfondu (cela dit vous pouvez le faire aussi si vous avez 10 minutes).
Dans un Etat de droit, il me semble qu'il n'y a pas de plus insidieuse maladie que de douter à la fois des pouvoirs et des contre-pouvoirs (justice, médias). C'est ce doute qu'instigue Rue89 quant aux dossiers incriminés et je trouve, comme vous je crois, que l'article profère une accusation grave sans aller au bout de sa démonstration.
Curieux ! Il me semble déjà avoir entendu cela. C'était pas une ministre PS???
Ah ben oui, c'est vrai que nos élus n'ont aucune responsabilité dans la conduite de l'administration. C'est bien connu, si il y a faute c'est un fonctionnaire qui doit assumé. Si il y a succès c'est grâce à l'implication et au dévouement de nos élus.
On comprend que vous soyez soulagé de voir votre champion éviter les menottes, c'est toujours stressant de sentir le vent du boulet et on est d'accord. La justice est passée, qui a sans doute mieux à faire que de s'intéresser de trop près aux tripatouillages de vos amis et aux magouilles, genre copains et coquins, du PS local.
Vous êtes soulagé, tant mieux pour vous, mais merci d'éviter de salir la moquette pour autant.
Votre acharnement contre les médias qui osent toucher au monarque est assez symptomatique de l'air du temps, où un citoyen, un syndicat, un journal,... n'est admissible que lorsqu'il ferme sa gueule. Du coup, je vous renvoie la balle : ce serait bien que vous la fermiez, non ?
Nul besoin de l'état d'urgence pour attaquer la liberté de la presse, les obscurantistes fascisants sont d'ores et déjà parmi nous, d'un Pierre Robes à une Marine Le Pen, en passant par un Bolloré ou encore un président socialiste de vos amis, qui, du haut de la tribune de l'eurométropole, n'hésite pas à traiter de "média nauséabond" le journal qui ose s'interroger sur ses pratiques de copinage dans le dossier des Bains.
Pour vous, une bonne presse est une presse aux ordres.
- subvention aux illuminations (voir Rue 89)
- études sur les bains municipaux , nombreuses et coûteuses (voir Rue89)
- le plan Piscines avec toutes les malfaçons au Wacken, à la Kibitzenau et à Schiltigheim (voir blog "Piscinespourtous")
- le paiement du stationnement entre 12 et 14 h sans penser à la gestion du personnel de contrôle avant la mise en route
- l'Ecole Internationale, belle vitrine mais nombreux vices dénoncés par les usagers (parents et enseignants)
Bref, on ne nous dit pas tout mais je crois que ce l'on peut appeler cela de l'amateurisme, et c'est une gentille formule.
Rue89 est le seul média régional qui ose poser les questions qui dérangent.
a quand la révolution !!
il suffit !les politiques élus de la place nous prennent pour des moutons .
personne de dit rien