L’exposition « Lumières sur le vivant » tisse un dialogue singulier entre peinture et photographie, naviguant dans la mémoire du paysage et de sa perception contemporaine. Le photographe vosgien Vincent Munier, connu pour son approche singulière et respectueuse de l’animal, confronte 81 clichés photographiques, dont une série de cyanotypes, à des œuvres issues des collections des musées strasbourgeois, de la Renaissance au XXe siècle.
Ce face-à-face invite à repenser la manière dont l’art traverse les siècles dans la quête de représenter et de comprendre le vivant et la nature. Les animaux et les paysages de Vincent Munier trouvent leurs alter ego dans les toiles anciennes. Ici, le photographe ne cherche pas à capter à tout prix la présence, mais à attendre sa manifestation dans l’attente et le calme.


Cette rencontre entre passé et présent témoigne d’une continuité du regard – avec toujours la même fascination – qui anime la création, celle d’un monde familier mais inaccessible. La nature n’est plus un simple décor pittoresque mais une présence sensible de la relation entre l’homme et l’environnement.
Lumière, espace, couleurs : un parcours sensoriel et réflexif
Pensés par l’atelier aile², la scénographie et le parcours incitent le visiteur à ralentir. Lumière tamisée, accrochage sobre aux couleurs douces, sons lointains d’animaux : tout est mis en œuvre pour transformer la visite en une expérience sensible de contemplation. Le musée devient une sorte de refuge où le temps semble se suspendre, et où chaque image impose sa propre temporalité dans un espace de méditation visuelle.

Il ne s’agit pas de déambuler, mais plutôt d’entrer dans une relation personnelle avec chaque œuvre. Chaque dispositif d’exposition constitue autant d’indices, tels que les traces de pattes au sol, ou les bruits d’oiseaux entendus au loin, afin de suspendre le rythme effréné de la ville et de ses sons, qui s’imposent brutalement dès la sortie du musée.
« Lumière sur le vivant » ne se contente donc pas d’exposer la nature, mais cherche à la faire entrer au musée des Beaux-Arts comme un nouveau souffle et un rappel au visiteur du lien qui unit les hommes, l’art et la nature.


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